Conditions de travail dans l’atelier IT du monde : la bonne volonté ne suffit pas

A la suite de notre article sur le rapport du projet ProcureITfair, Fujitsu Siemens Computers a accepté de répondre à nos questions. Pour apporter des réponses précises mais qui laissent à tout le moins planer un certain sentiment d’impuissance.

Fujitsu-Siemens Computers (FSC) a été sollicité dès le 5 décembre par l’ONG Weed qui souhaitait recueillir ses réactions face aux conclusions du rapport du projet ProcureITfair.  Dans un communiqué, le constructeur indique « toujours prendre très au sérieux ce genre d’informations et d’allégations. » Et d’avoir aussitôt demandé des éclaircissements à son fournisseur PC Partner, propriétaire à Hong Kong du chinois Excelsior Electronics. Sans succès, apparemment. FSC précise en outre qu’Excelsior Electronics n’est pas, jusqu’ici, passé par les fourches caudines des auditeurs auxquels FSC indique soumettre 10 % de ses fournisseurs, chaque année. Le prochain cycle d’audit est prévu pour avril/mai 2009.

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De manière étonnante de prime abord, alors que le rapport de ProcureITFair fait référence au manque d’indépendance des autorités chinoises locales, FSC y renvoie les ONG partenaires du projet : « nous les avons encouragées à transmettre les résultats de leur étude aux autorités chinoises. » Thomas Zott, directeur du département Coporate Social Responsability de FSC, s’explique : « les seules entreprises et ONG ne changeront pas la situation. » Pourquoi ? Parce que le respect des droits de l’homme et du travail entrainerait une hausse des coûts qu’aucun acteur du secteur privé ne peut se permettre de provoquer, seul et de sa propre initiative ? « Le respect complet des réglementations entrainerait des coûts supplémentaires, » reconnaît effectivement Thomas Zott. Et si FSC conduit chaque année des audits aléatoires auprès de 10 % de ses fournisseurs, l’objectif du constructeur, avec cette initiative, n’est que de « garantir le respect des réglementations, autant que possible ». Mais Thomas Zott insiste : « comprenez-moi bien, nous attendons de nos fournisseurs qu’ils respectent pleinement leurs réglementations locales. » Et de souligner que, au cours de la dernière édition de sa rencontre partenaires annuelle, FSC a insisté lourdement sur la responsabilité sociale. Avant de concéder qu’il est « pratiquement impossible » de contrôler chaque année quelque 200 partenaires. Une situation probablement tout sauf isolée.

Dell, Compeq et Excelsior Electronics n’ont pas encore répondu à nos sollicitations. 

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