Whiptail mise sur les baies Flash en mode scale-out

Pionnier des baies Flash, le constructeur basé dans le New-Jersey a développé une nouvelle ligne de baies de stockage 100% Flash basées sur une architecture de type scale-out. Une architecture qui permet à la jeune société de revendiquer des performances de très haut niveau.

A l’occasion du 9 ème ITPress Tour qui se déroulait la semaine passée sur la côte est américaine, LeMagIT a pu rencontrer les dirigeants de Whiptail, un constructeur de baies de stockage Flash basé à Whippany dans le New-Jersey. L’occasion de faire le point sur les gammes de la société mais aussi sur ses ambitions pour les mois à venir. Pour le CEO de la société, Dan Crain, Whiptail a été le premier à livrer sur le marché une baie de stockage 100% Flash, la baie XLR8r. Cette dernière a été commercialisée dès 2010 et Whiptail a alors commencé à livrer en volume ses systèmes de stockage. Comme l’explique Crain, le succès ne s’est pas démenti depuis. La société revendique ainsi plus d’une centaine de clients et serait aujourd’hui sur un rythme de signature de 12 nouveaux clients par mois. A ce jour, la plupart de ces clients sont basés aux Etats-Unis, mais la société a aussi commencé à livrer en Europe, où elle a ouvert son premier bureau au Royaume-Uni. Des bureaux allemands et français sont prévus pour le début 2013. Whiptail entend aussi avoir une capacité de production en Europe afin d’être capable de fournir un support et des pièces détachées en moins de 24 h sur l’ensemble du continent. 

ACCELA : une baie 100% Flash autonome

A l’heure actuelle, Whiptail commercialise deux systèmes différents, très proches d’un point de vue matériel et qui se différencient par leurs caractéristiques logicielles. La baie autonome ACCELA (ex XLR8r) est l’entrée de gamme de la firme. Cette baie de stockage rack au format 2U est capable d’accueillir jusqu’à 24 disques SSD MLC (d’origine Micron) et fournit des services de stockage unifiés (NFS/CIFS et FC/iSCSI). Sa capacité varie de 1,5 à 12 To selon le nombre de disques installés. Selon Whiptail, la baie est capable de soutenir un débit maximal de l’ordre de 1,9 Go/s et délivre 250 000 IOPS en écriture (blocs de 4Ko) avec une latence de l’ordre de 100 micro secondes. Au vu de ces performances élevées, Whiptail ne propose pas de fonctions de réplication synchrone, mais un moteur de réplication asynchrone permettant de répliquer deux baies ACCELA.   

Les baies INVICTA sont des baies de stockage<br/> "scale-out" qui se composent de plusieurs noeuds<br/> de stockage reliés par un routeur spécialisé.

 INVICTA : une baie 100% Flash en mode Scale-out

 La baie INVICTA est quant à elle une baie bi-contrôleur 2U en cluster. Selon Whiptail, il est possible d’agréger jusqu’à 6 nœuds INVICTA au sein d’un système de stockage unique d’une capacité maximale de 12 To. La baie INVICTA est une vraie baie de stockage Scale out. Chaque nœud est ainsi à la fois un nœud de stockage et un nœud de gestion des entrées/sorties et les volumes peuvent utiliser des disques sur n’importe quel nœud (on peut d’ailleurs optimiser la répartition des disques d’un volume afin d’optimiser les performances). La répartition des opérations d’I/O est confiée à ce que Whiptail appelle un Silicon Storage Router qui distribue les opérations d’I/O demandées par les serveurs entre les nœuds de stockage. Selon Whiptail, la baie agrège les IOPS par blocs de 4 Ko de façon à minimiser les écritures sur les disques SSD et à optimiser la durée de vie de la Flash. Comme l’ACCELA, les baies INVICTA supportent les snapshots en mode copy-on-write et offrent un mécanisme de réplication asynchrone. Selon James Candelaria, le CTO de la firme, l’architecture des baies INVICTA permet d’obtenir des performances impressionnantes. Whiptail affirme ainsi qu’une baie INVICTA avec 6 nœuds est capable de délivrer une bande passante soutenue de 7,5 Go/s et près de 600 000 IOPS en écriture de bloc de 4Ko avec une latence de 200 microsecondes. Pour nous donner un aperçu des performances de la baie, Whiptail nous a fait une démonstration d’une architecture VDI basée sur une baie INVICTA. La configuration de démonstration a permis de démarrer 600 postes de travail virtualisés en moins de 4 minutes tout en soutenant des opérations de bases de données massives (près de 700 Mo/s de débit). Le VDI semble d’ailleurs être un marché clé pour la firme. Le plus grand client européen de Whiptail, une organisation gouvernementale néerlandaise, utilise ainsi de multiples baies ACCELA pour un déploiement de 20 000 postes de travail virtuels.

L'absence de déduplication : un choix

Une fonctionnalité absente des baies INVICTA est la déduplication, une fonction intégrée dans la plupart des baies de stockage 100% Flash concurrentes. Selon le CEO de la firme, Whiptail a choisi de ne pas utiliser la déduplication afin d’assurer des performances aussi élevées que possible. Dan Crain semble d’ailleurs convaincu que la déduplication est plus un gadget marketing qu’autre chose et estime que le coût par Go n’est pas un critère de choix pour les baies 100% Flash. Selon lui, les clients choisissent les baies INVICTA tout simplement parce qu’elles permettent de réaliser des opérations qu’aucune autre baie ne permet. Crain estime aussi que pour l’instant le marché des baies 100% Flash est dans le remplacement des baies de stockage disque haut de gamme et non pas le remplacement de baies de milieu de gamme comme les FAS de NetApp ou les VNX d’EMC Une baie INVICTA avec deux nœuds coûte ainsi près de 250 000 $ tandis qu’une version à 6 nœuds pleinement configurée avec 72 To de capacité est proposée au prix de 1,8 M$. Cela peut paraître cher, mais vu son rapport performance par watt, une baie INVICTA peut largement damer le pion à une baie de stockage haut de gamme pourtant bien plus coûteuse…  

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