Symposium CIOnet : le DSI tient le cap en matière d’innovation

Après l’urbanisation, place à l’innovation. A l’occasion de son Symposium 2011, CIOnet a souhaité voir ses adhérents échanger autour de la manière dont l’innovation IT se propageait dans les entreprises et quel pouvait être le rôle du DSI, garant des fondamentaux mais parfois sous pression des métiers, d’offres en rupture technologique et des nouveaux usages.

Comme chaque année désormais, CIOnet a réuni le 21 novembre dernier ses adhérents autour, pour cette édition, d’un sujet particulièrement clé en ces temps de RoI exacerbé, de consumérisation de l’IT dans les entreprises et de ruptures technologiques autour du cloud computing : comment conjuguer l’innovation informatique au sein des entreprises. En introduction, Henri Peyret, Principal Analyst chez Forrester Research a ainsi insisté sur les enjeux  à venir pesant sur le DSI. Avec en point saillant sa relation avec la direction marketing et le CMO (Chief Marketing Officer). Dans une vision anglo-saxonne marquée, il estime que « the CIO will never win against CMO ». Dans les faits la priorité de l’entreprise sera toujours donnée à la satisfaction des besoins liés soit à la connexion aux réseaux sociaux ou à l’enrichissement nécessaire des applications de gestion de la relation clients. Un point de vue partagé par François Druel, Docteur en ingénierie de l’innovation, qui considère que l’innovation informatique dans l’entreprise devra rapidement se concentrer sur trois domaines : l’open data, l’organisation de l’accès aux réseaux sociaux et - bien sûr - l’intégration agile des nouveaux postes clients.

Chez les utilisateurs, agilité et valeur doivent rimer avec les fondamentaux du SI

Côté utilisateurs, la conclusion quant à l’évolution du rôle de la DSI prend la même direction. Invité à CIOne à s’exprimer sur les aspects « innovants » du service informatique, Xavier Boileau, Directeur Architecture et Innovation chez Generali a insisté sur la nécessité pour sa DSI de 1 000 personnes d’être en complet alignement avec tous les axes stratégiques de l’assureur. Une approche orientée valeur et métier « first » qui rejoint les points de vue des analystes. Selon Xavier Boileau, cela passe notamment par « la conciliation nécessaire d’une approche technique robuste et fiable et la mise en fabrication rapide de projets innovants ». Et de citer en exemple de cette démarche la mobilité et le traitement des  données des assurés, au cœur de la stratégie marketing de Generali. Chez ce dernier, la capacité IT à se montrer agile repose notamment sur la création d’un laboratoire de l’innovation capable d’anticiper et de démontrer la pertinence des apports technologiques dans tous les domaines liés aux métiers de l’assurance. 

De son côté, Frédéric Charles, Directeur de la Stratégie et de la Gouvernance du SI à la  Lyonnaise des Eaux, a expliqué ce que, à ses yeux, devait être une DSI innovante. Après avoir très tôt externalisé sa DSI - en 1997 -, la Lyonnaise des Eaux a ainsi progressivement reconstitué ses compétences tout en laissant à son DSI un rôle leader. Frédéric Charles estime que la différence se fait toujours dans la mise en œuvre mais que la qualité de cette mise en œuvre lui autorisait un avis tranché sur les innovations possibles et non possibles par rapport aux métiers de la Lyonnaise des Eaux. Une DSI qui s’assure du respect des fondamentaux tout en tenant compte des innovations possibles en somme. D’autant que, selon Frédéric Charles, les enjeux de robustesse et d’urbanisation du système d’information sont tout à fait conciliables avec la nécessité de mieux prendre en compte les tendances actuelles : la gestion des données machine-to-machine et leur intégration dans la stratégie client, le Cloud et le SaaS.

A l’aube de ces ruptures technologiques, le DSI de la Lyonnaise de Eaux estime que la direction du SI doit tenir un rôle plus central à deux niveaux : Le premier dans la nécessité de valider la qualité de service des solutions et le second dans une meilleure maîtrise des études et développements logiciels comme véritable actif valorisable pour l’entreprise.

Un point de vue utile pour mieux comprendre l’effort actuel mené par toutes les entreprises pour mieux maîtriser leur système d’information et qui devrait passer par un retour à la qualité du développement « made in France » et plutôt que par une simple urbanisation en mode offshore.

A noter également qu’en conclusion à sa conférence, Francois Samarcq, le président de CIOnet avait invité Yves Cazeau, Directeur Général Adjoint de Bouygues Telecom pour parler de son ouvrage « Processus et Entreprises 2.0 » paru chez Dunod et qui se veut une véritable boîte à outil de l’innovation informatique dans l’entreprise.

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