Le M2M ralentit sa croissance pour mieux rebondir en 2010

Le Machine-to-Machine (M2M) ralentit sa croissance en 2009, mais pour redoubler d'énergie en 2010, selon le dernier rapport Idate. Un regain poussé par la régulation et l'adoption par les entreprises. Mais aussi, et enfin, par l'éclosion des modèles économiques.

Même si le secteur frôle la crise, l'Idate et et le cabinet de recherche ABI Research sont unanimes. Le marché du Machine-to-Machine (M2M), ce principe qui consiste à interconnecter des machines ou des objets, a réduit son rythme de croissance en 2009.

Pris dans le marasme de certains secteurs en difficulté, comme l'automobile - l'un des principaux vecteurs d'adoption de ces technologies -, le segment du M2M peine. Mais la régulation lui donnera l'impulsion pour rebondir, expliquent de concert les deux observateurs du secteur.

Croissance : plus de 20 % dès le 2ème semestre 2010

Selon l'Idate (Institut de l'audiovisuel et des télécommunications en Europe), en 2009, le marché M2M cellulaire (toutes communications hors satellite) doit représenter 11,2 milliards d'euros, pour 38 millions de modules vendus au niveau mondial. « On s'attend en 2009 à ce que la croissance soit moins importante qu'attendue, de moins de 10 % en valeur et de 25 % en volume, en raison des difficultés rencontrées par les principaux marchés verticaux également les plus touchés par la crise économique », explique Samuel Ropert, chef de projet du rapport. Impacté par la crise donc, le segment devrait se revigorer au 2ème semestre 2010, commente-t-il, et reprendre une croissance supérieure à 20 %. « Une période où les entreprises renoueront avec les investissements ». Au final, le marché M2M cellulaire devrait s'établir à 27,3 milliards d'euros en 2013. Le M2M par satellite, quant à lui, devrait atteindre 2,1 milliards à la même période – mais en restant principalement cantonné au marché américain.

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Chez ABI Reseach, on s'attend à ce que les connections M2M cellulaires triplent d'ici à 2014 pour atteindre quelque 75 millions d'échanges entre machines, alimentant les secteurs de la télémétrie et de la télématique principalement.

La régulation comme catalyseur

Si les vastes projets de télérelevé, comme celui préparé par Erdf, la filiale d'EDF, pour automatiser le relève des compteurs, doivent donner l'impulsion nécessaire au M2M, c'est également au niveau européen que se rebattront les cartes. Des directives européennes pousseront les états membres à appliquer ces procédés auprès du grand public. C'est notamment le cas de Ecall, commente Samuel Ropert, un projet de système d'appel d'urgence embarqué dans les véhicules, et déclenchant un signal d'alarme en cas d'accident. Outre la démocratisation du concept auprès du public, ces projets remettent sur les rails l'ensemble des acteurs de la chaîne, des constructeurs aux opérateurs.

Pour Samuel Ropert, des projets comme celui d'Erdf ou encore de Veolia (gestion de la consommation d'eau), ne constituent qu'un point de départ. « Si aujourd'hui ces projets visent d'abord la réduction des coûts, il s'agit à plus long terme de facturer des services (aux utlisateurs finaux, ndlr) ». Et de mettre en place le sempiternel modèle économique qui fait aujourd'hui défaut au secteur.

Un marché qui aiguise l'appétit des opérateurs

En parallèle, opérateurs et intégrateurs doivent trouver le moyen de transformer leur investissements. « Ils se sont rendus compte que le marché du M2M n'était pas comme celui de la mobilité, mais qu'il s'agissait bien un marché spécifique », rappelle Samuel Ropert. En clair, tourné vers des entreprises aux besoins spécifiques, adaptés à leur métier. Orange a ainsi développé un centre d'excellence, l'International Machine To Machine Center (IMC), chez sa filiale Mobistar en Belgique, qui travaille justement aux besoins sur mesure des entreprises.

« Alors qu'initialement, les opérateurs télécoms étaient peu enclins à intervenir directement sur ces marchés, la plupart d'entre eux ont désormais engagé la bataille afin de capter une part significative de ce marché et se distinguer à travers des initiatives techniques innovantes », résume Samuel Ropert.

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