Aveu d’échec ? HP pourrait céder une partie des actifs hérités d’EDS

Pour l’instant il s’agit de rumeurs non confirmées, mais l’agence Reuters semble sûre de ses sources, proches du dossier. A peine un an après avoir finalisé le rachat d’EDS pour s’imposer dans les services, HP réfléchirait à en céder les branches les moins rentables. Dans l’œil du cyclone, la division BPO, qui pèse peu en revenus mais beaucoup plus en effectifs. Une vente de l’activité indienne serait envisagée.

Un an. C’est le temps qu’il aura fallu à HP pour revoir ses plans concernant EDS. Après avoir donné le sentiment de vouloir conserver l’ensemble des gros pans d’activité de la SSII texane (rappelons que certains actifs ont été cédés en France), le groupe californien dirigé par Mark Hurd réfléchit, selon Reuters, à la cession d’une partie de ses services dans un mouvement de recentrage sur les activités aux marges les plus grasses. Les activités d’externalisation et surtout la division BPO seraient particulièrement visées. Selon une source proche des circuits de décision de HP citée par Reuters, « le calcul est de savoir si le fait de vendre tel actif aujourd’hui permet de toucher plus d’argent que la somme que générera cette activité dans les années à venir ».

Paradoxalement, et alors que nombre de SSII cherchent à se développer dans les pays à faible coût de main d’œuvre, HP pourrait choisir de se séparer rapidement de son activité BPO en Inde. Une forme d’aveu d’échec et d’incapacité à assumer le modèle de société de service après lequel le groupe court pourtant depuis de longues années.

Quand 1+1 n'égale pas 2

Dans les résultats trimestriels publiés hier pour le compte de son troisième trimestre, HP profite à fond de l’intégration d’EDS dans ses chiffres. Mais si le résultat est supérieur aux attentes des analystes en cette période de crise, on est loin des bénéfices attendus il y a 15 mois quand HP a mis la main sur EDS pour 14 milliards de dollars. Sans le renfort mécanique de la société de services texane, HP aurait du afficher une décroissance proche de 18 % selon nos calculs. Une crise plus loin, en comparant par rapport à la somme des chiffres d'affaires de HP Services et EDS en 2008, la branche services est elle aussi bel et bien en recul sur un an. Et cette décroissance est à deux chiffres.

En terme d’activité, le BPO représente 8 % de l’ensemble des services. Il s'agit donc du moins important des actifs rachetés, ne générant qu’environ 700 millions de dollars par trimestre. Mais ces activités d'externalisation de processus métier sont gourmandes en effectifs et HP semble douté de sa capacité à augmenter des marges faibles, en retrait par rapport à celles d’IBM, première SSII mondiale.

Selon Reuters, si les activités indiennes de HP dans le BPO devaient être cédées, des spécialistes locaux comme TeleTech Holdings ou Stream Global Services pourraient être très intéressés.

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