Les patrons de petites SSII tiennent le choc face à la crise

Les petites SSII tentent de garder le cap. Après un premier trimestre de craintes, l’activité ne va finalement pas si mal et la confiance se maintient en dépit d’un CA général qui devrait tout de même baisser. Les dirigeants des PME de l'IT n’attendent visiblement rien de l’extérieur et voient se tendre leur trésorerie. Entre des fournisseurs qui ne lâchent rien et des clients qui tardent à payer. En attendant une sortie de crise estimée à un horizon de 12 à 24 mois.

Dans la dernière livraison de son étude trimestrielle - la seconde suite au lancement de cet indicateur au début d'année -, le 3SCI - qui regroupe les sociétés de service de petite taille – témoigne d'une certaine résistance des PME de l'IT à la crise. 38 % des patrons interrogés se disent optimistes pour leur chiffre d’affaires 2009, contre 27 % de pessimistes et un tiers qui avoue un sentiment partagé.

De fait, seul un patron sur trois estime que son activité va reculer par rapport à 2008, tandis que 31 % des dirigeants estiment pouvoir réaliser le même CA et que 36 % parient sur une croissance, même si pour la plupart elle devrait s’avérer faible. Reste que le niveau de baisse chez ceux qui subissent la crise de plein fouet ne devrait pas être compensé par la croissance de ceux qui sont épargnés (cf la dispersion des évolutions dans les graphiques ci-dessous).

Pilotage dans le brouillard faute de commandes

Au global, l’activité des petites SSII devrait donc reculer, mais peut-être moins fortement que les premiers indicateurs de l’année 2009 ne le laissaient craindre. Si tout va bien... Car les patrons des PME de l'IT soulignent aussi le manque de visibilité sur les décisions d’investissements de leurs donneurs d'ordre. Ainsi, si l’activité s’est au moins maintenue dans la majorité des cas au premier trimestre 2009 (pour 63 % des entreprises), le niveau des carnets de commandes tend à stagner (dans 46 % des cas), voire à diminuer (dans 36 % des cas). Ce manque de commandes est stigmatisé comme « le problème le plus épineux dans la crise actuelle » par 65 % des entreprises.

Délais de paiement : une loi pour rien

Mais ce n’est pas le seul. 15 % des entreprises pointent les problèmes de trésorerie. De fait, les fournisseurs n’ont pas vraiment accordé de facilités, tant en terme d’encours que de délais de paiement, tandis que, côté clients, 43 % des petites SSII observent une augmentation des délais de paiement. En la matière, l’intervention du législateur qui a imposé des délais raccourcis, n’a semble-t-il servi à rien. 83 % des entreprises interrogées n’ont pas pu mettre en application les textes liés à la LME (loi sur la modernisation de l’économie).

De manière générale, dans cette période de crise, les SSII comptent d’ailleurs plutôt sur leurs propres forces. La plupart (83 %) n’ont pas demandé d'encours bancaires et encore moins d’aides publiques. 7 % d'entre elles seulement expliquent avoir fait appel à OSEO pour des besoins de financement (BFR ou trésorerie) dans le cadre des mesures de relance proposées par le gouvernement.

Jusqu’ici tout va donc plutôt pas si mal. Mais c’est la date de l’éventuelle reprise de l’activité qui apparaît comme la clé pour le secteur. La plupart des patrons interrogés imaginent plutôt une sortie de crise à moyen terme. D’ici 12 à 24 mois selon 52 % des répondants. 12 % estiment que cela ira plus vite tandis que 21 % sont particulièrement pessimistes et pensent qu’il faudra plus de deux ans pour voir le bout du tunnel.

Evolution du chiffre d’affaires au 1er trimestre 2009
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Niveau de croissance pour les PME de l'IT dont le CA devrait augmenter
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Niveau de récession pour les PME de l'IT dont le CA devrait diminuer
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Pour approfondir sur SSII, ESN

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