Sous les critiques, HP s’engage à modifier le SLA de son cloud public

Pointé du doigt par Gartner pour ses conditions de SLA incompréhensibles et peu avantageuses pour le clients, HP réagit et promet d’améliorer certains points de la qualité de service de son Cloud public.

En pleine polémique soulevée par un panel d’analystes sur les niveaux de SLA des Clouds publics, HP a décidé de revoir les contrats « entreprise » concernant le taux de disponibilité d'HP Cloud, l'offre Iaas basée sur OpenStack du groupe. Une décision qui intervient à la suite

de la sortie d’un analyste Gartner en décembre dernier. Lydia Leong, analyste au sein de l'influent cabinet avait pointé du doigt dans un billet de blog la confusion qui entoure les accords de qualité de services mis en place par HP et AWS. Des clauses trop complexes, incompréhensibles, trop favorables au fournisseur, un calcul du taux de disponibilité trop flou...Bref, le Iaas de HP avait été pris pour cible. Dans un climat très polémique donc, HP a affirmé qu’il comptait désormais ajouter un préambule au SLA, résumant les intentions du groupe et présentant un scénario type en guise d’explication. c'est ce qu'a indiqué Blake Yeager, product manager cher HP Cloud Services. Il est aujourd’hui difficile pour les utilisateurs de détecter des instances défectueuses dans le HP Cloud Compute car les instances sont éphémères, a-t-il expliqué. Un service qui installe des instances serveurs de façon plus persistante dans l’infrastructure stockage en mode bloc de HP sera également assuré, proactivement, par HP dans le futur. HP devrait également lancer des services supplémentaires de monitoring et de notification de panne d’instances. Ce service entrera dans sa phase de bêta privé le mois prochain. HP souligne également sa volonté d’améliorer la pertinence et l’exactitude du reporting en interne, afin d’envoyer à ses clients des notifications préventives. Ce service devrait voir le jour à la mi-2013. De plus, HP a l’intention d’étendre le SLA au delà de la simple disponibilité au fur et à mesure que ses services gagnent en maturité, a confirmé Yeager. « Au fur et à mesure de nos avancées sur ce terrain, nous avons pour projet d’appliquer notre SLA sur les performances des services, puis, ensuite, sur la disponibilité de chaque ressource spécifique, puis enfin sur la performance de ces mêmes ressources », a-t-il ajouté. Dans le cas d’une panne générale, HP a mis en place des mesures de limitations de l’API pour empêcher une surcharge du plan de contrôle. De son côté, les responsables d’AWS n’ont de cesse de répéter que la fiabilité sur leur infrastructure est de la responsabilité des clients. Ce qu’a par ailleurs compris Netflix, un gros client d'AWS. Netflix est d'ailleurs allé jusqu'a publier le code source des outils qu'il a développé pour optimiser la disponibilité de ses applications tournant sur le Iaas du groupe de Seattle.

HP et la confusion du SLA Le flou dans la rédaction des clauses des SLA est tel qu'il crée la confusion et pousse clients et analystes à faire pression sur les fournisseurs afin qu’ils simplifient les termes de leurs accords. Le mois dernier, l’analyste Lydia Leong avait dans un premier temps soutenu que le SLA de HP imposait aux clients de répliquer leurs workloads sur toutes les zones de disponibilité d’une région, comme pouvait le pratiquer AWS dans ses accords. HP avait ensuite clarifié la situation indiquant qu’il n’en était rien. Un porte-parole du groupe avait indiqué que les conditions de SLA de HP étaient différentes de celles d’AWS : elles étaient calculées au mois et non à l’année, garantissant ainsi un taux de disponibilité plus élevé que celui d’Amazon. Pourtant Lydia Leong avait une nouvelle fois pris en défaut le SLA de HP, précisant, dans un autre billet de blog, que malgré tout, les termes utilisés par HP dans ses accords étaient suffisamment flous pour provoquer une telle incompréhension. « ni HP et ni AWS ne sont sur ce terrain. De nombreux fournisseurs, dont les SLA sont efficaces imposent pourtant à leurs clients un enchevêtrement de termes pour expliquer leurs contrats », écrit Leong. D’autres analystes sont allés plus loin dans leur critique des SLA de cloud public, tant de HP et d’AWS que d’autres fournisseurs de Iaas. Affirmant une nouvelle fois que ces contrats font bien trop peser la responsabilité de détection et de résolution des pannes sur les clients, plutôt que sur les fournisseurs. « L’ensemble du marché du cloud public est confus sur ce point », affirme Bernd Harzog, un analyste chez The Virtualization Practice. Par exemple, le SLA de HP oblige l’utilisateur à identifier la panne d’une instance et commence à décompter le temps d’indisponibilité lors des 6 premières minutes durant lesquelles l’appel à l’API de HP échoue à communiquer avec l'instance. Dans une mise à jour de son billet, Leong était restée très critique sur ce point. Car selon elle, les utilisateurs, en train de redémarrer une instance, pouvaient potentiellement compromettre les performances de l’API lors d’une panne. « Prendre le simple pouls du taux de disponibilité est une mauvaise mesure pour la qualité de service d’un Iaas », ajoute Harzog. « Si vous essayez de réaliser une transaction financière en ligne et que cela prend 10 secondes, trouvez-vous cela acceptable ? », lance-t-il. Aujourd’hui, il n’existe aucune garantie chez tous les fournisseurs de cloud public pour savoir combien de temps il faut pour cela ». Au fur et à mesure qu’AWS augmente sa base de clients entreprises, il crée un cercle vicieux pour lui et les autres fournisseurs de Iaas. L’infrastructure Iaas, aux marges faibles, sujette au volume, rivalise, en termes de prix, avec les services naissants de fournisseurs IT bien établis... souvent au dépens de la disponibilité. Pourtant, certains fournisseurs IT qui essaient de concurrencer AWS sur le terrain de la disponibilité se retrouvent critiqués pour leurs tarifs plus élevés que ceux d’Amazon, affirment certains experts. Quoiqu’il en soit, « si Amazon veut vraiment percer dans les entreprises, il va devoir modifier ses SLA », soutient Larry Carvalho, un consultant en Cloud Computing chez Robust Cloud LLC. « Mais, je ne suis pas sûr qu’il soit prêt pour ça. »

Traduit et adapté d'un texte en anglais de Beth Pariseau, SearchCloudComputing, par la rédaction

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