Sécurité : la pénurie de compétences touche le monde entier

La France ou encore le Royaume-Uni ne sont pas les seuls pays concernés par les difficultés de recrutement en matière de sécurité informatique.

Recruter des compétences en sécurité informatique n’est pas chose facile, relève Reuters. Nos confrères soulignent ainsi que, dans le monde entier, «la demande en faveur de spécialistes [de la sécurité informatique] dépasse largement le nombre de personnes qualifiées», poussant à l’inflation des salaires dans une vive compétition entre entreprises mais également entre celles-ci et les gouvernements. Et de rappeler que le Cyber Command de l’armée américaine entend recruter 4 000 spécialistes d’ici la fin 2015 pour doubler ses effectifs. Interrogé par nos confrères, Chris Finan, ancien directeur de la cyber sécurité à la Maison Blanche, constate simplement que «en définitive, c’est une question de capital humain et nous n’en avons pas assez.»

Les recrues se permettent donc d’être pointilleuses, «choisissant où elles travaillent en fonction du salaire, du mode de vie, et de l’absence de bureaucratie oppressante ce qui rend particulièrement difficile le recrutement dans le secteur public.» Outre Atlantique, les salaires iraient ainsi de 110 000 $ à 140 000 $ par an pour les spécialistes «bien» qualifiés, voire 200 000 $ pour les plus talentueux.

En Europe, le Royaume-Uni vient de lancer un partenariat public-privé pour renforcer l’émergence de compétences en cyber-sécurité. En juin dernier, BAE Systems indiquait s’investir pour former plus de compétences dans le domaine.

Et en France, la concurrence pour le recrutement de compétences est rude. Lors des Assises de la Sécurité, début octobre à Monaco, Patrick Pailloux, directeur général de l’Anssi, rappelait encore ses ambitions en la matière. Dans un entretien accordé à Security Defense Business Review, le Contre-Amiral Arnaud Coustillière, Officier général «cyberdéfense» évoquait récemment la création de 350 postes à créer, d’ici 2019, dans la chaîne SSI du Ministère de la Défense. 

En janvier 2013, c’était le Général d’armée et directeur du Centre de recherche de l’Ecole des officier de la Gendarmerie Nationale, Marc Wattin-Augouard, qui interpelait sur le manque d’experts en sécurité formés en France, rejoignant déjà Patrick Pailloux.

Mais dès début 2011, Frost & Sullivan tirait la sonnette d’alarme dans une étude conduite pour (ISC)2, évoquant 1,15 million d’emplois liés à la sécurité informatique dans la région EMEA à l’horizon 2015.

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