Euriware : CapGemini présentera son projet le 22 octobre

Les syndicats d'Euriware rencontreront le ministre du budget et le président du directoire d'Areva, leur maison mère, le 21 octobre, avant le CCE extraordinaire du 22 ou CapGemini présentera son plan de reprise.

Depuis le 14 octobre les salariés d’Euriware, la SSII filiale d’Areva connaissent le nom de la société qui va reprendre l’essentiel de leurs activités : CapGemini. Lors d’un comité central d’entreprise, les dirigeants d’Areva ont en effet fait part de leur préférence pour la proposition de Cap (qui faisait face à deux propositions fermes d'Atos et Steria) après plusieurs mois de discussions.

Depuis de nombreux mois, Areva ne cachait plus son intention de se séparer de son activité SSII, celle-ci n’étant plus considéré comme essentielle au métier du champion français du nucléaire. « Euriware est en France la dernière société de service intégrée à un grand groupe industriel. Ce modèle ne fonctionne plus » expliquait ainsi récemment sans rire Luc Oursel, le patron d’Areva à nos confrères du Dauphiné Libéré.

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Le siège d'Euriware à Guyancourt

C’est peu de dire que le projet de la direction d’Areva ne recueille pas l’assentiment des organisations de salariés. Les syndicats sont ainsi vent debout contre la cession, soit par principe, soit parce qu’ils considèrent que les informations et les garanties proposées sont insuffisantes. La plupart reprochent aussi à l’Etat actionnaire (87% du capital) sa stratégie à courte vue pour Areva et sa filiale.

La pression est d’ailleurs mise par les organisations syndicales sur le politique. Le 18 octobre  les syndicats d’Euriware ont rendez-vous avec les élus de la communauté urbaine de Cherbourg et le 21 octobre, avec le ministre délégué au budget, Bernard Cazeneuve, en présence du président du directoire d’Areva, Luc Oursel. Ces différentes réunions ont pour objectif de mettre le politique sous pression avant le CCE extraordinaire du 22 octobre  qui verra des représentant de Cap Gemini venir présenter les détails de leur projet aux salariés d’Euriware. Ce même 22 octobre, un autre CCE extraordinaire traitera de la question du rattachement des personnels des activités contrôle/commande d’Euriware à Areva NP.

Selon Euriware, l’offre de CapGemini serait celle qui protégerait le plus les intérêts des 1900 salariés appelés à être transférés hors du groupe Areva. CapGemini se serait ainsi engagé à maintenir les sites de Cherbourg (400 personnes concernées par la cession), Chambéry (200 salariés sur le centre de production et d'infogérance du Bourget du Lac, sur la pépinière Technolac), Quimper, Bagnols sur Cèze (100 salariés, près d'Orange), Mulhouse et Guyancourt (700 personnes). Les sites de Rennes, Nantes, Lyon, Grenoble, Aix en Provence ont en revanche vocation à être fusionnés avec des sites existant de CapGemini.

On en sait aussi un peut plus sur le montant du contrat d’infogérance concédé par Areva à CapGemini sur dix ans (infogérance, TMA, AMOA, offre d’Ingénierie et d’Informatique Industrielle). Selon une estimation de FO, sa valeur dépasserait largement le milliard d’euros. Il est à noter que l’entité juridique Euriware devrait survivre à la fusion au moins pour deux ans de façon à préserver les statuts et les avantages des personnels existants. Ceux-ci serait alors (progressivement ?) alignés sur ceux des salariés de Cap. Le problème ne se pose pas pour les quelque 200 salariés de l’activité contrôle commande d’Euriware, qui devraient rejoindre l’entité E&P (ingénierie et projets) d’Areva NP (Areva Nuclear Power, ex-Framatome ANP).

Il est à noter que les discussions entre Areva et les organisations syndicales sont d’autant plus tendues que les élections professionnelles dans la société se dérouleront les 18 et 21 novembre…

 

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