Alan Turing, gracié à titre posthume par Elisabeth II

Le mathématicien anglais, rendu célèbre par ses travaux sur la cryptanalyse des codes allemands pendant la seconde guerre mondiale a été gracié plus de 60 ans après sa condamnation pour homosexualité.

Alan Turing, Mathématicien et pionnier de l’informatique moderne, connu notamment pour son rôle essentiel dans le déchiffrement des codes nazis pendant la seconde guerre mondiale (ses « bombes , des machines électromécaniques d’aide à la cryptoanalyse ont joué un rôle essentiel dans le déchiffrement des messages encodés avec la machine Enigma et il a ensuite travaillé à la conception des premiers ordinateurs britanniques après la guerre), pour ses travaux sur l’algorithmie et pour ses thèses sur l’intelligence artificielle a officiellement été gracié à titre posthume par la reine Elisabeth II d'Angleterre.

Une machine Enigma issue de la collection de la NSA

Membre de la Royal Society, ouvertement homosexuel, Turing avait été poursuivi par la justice en 1952 pour indécence manifeste et perversion sexuelle et condamné à suivre un traitement de castration chimique. En 1954, il avait été retrouvé mort empoisonné avec à ces côtés une pomme croquée qui aurait été imbibée de cyanure. L’hypothèse du suicide de ce brillant chercheur avait alors été retenue.

En 2009, une pétition signée par près de 7 000 savants avait été envoyée au Premier ministre travailliste Gordon Brown demandant des excuses du gouvernement « pour les poursuites engagées contre Alan Turing qui ont abouti à sa mort prématurée». En 2012, le ministre de la justice Lord Tom McNally avait refusé de revenir sur la condamnation de Turing, jugeant que bien que « cruelle et absurde », cette dernière était conforme aux lois de l’époque. En décembre 2012, un groupe de onze scientifiques britanniques, comptant parmi ses rangs le physicien Stephen Hawking, avait appelé le gouvernement à revenir sur sa décision et à annuler la condamnation de Turing à titre posthume. C’est finalement sur proposition du nouveau Ministre de la Justice de la couronne brittannique, Chris Grayling, que la Reine a accepté de gracier Turing.

 

 

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