Cobol : un secteur qui reste dynamique

Dans la 3e édition de son Observatoire Cobol, Micro Focus dépeint un secteur dynamique où le Cobol motorise encore nombre d’applications stratégiques. Des applications clés en proie à la modernisation.

Il est des langages historiques que l’on dit vieillissants. C’est notamment le cas du Cobol. Mais face au degré de criticité des applications qu’il motorise et face au legacy qu’il supporte encore et toujours, le segment du Cobol reste empreint d’un certain dynamisme, rapporte la 3e édition de l’Observatoire Cobol, réalisé par l’éditeur Micro Focus. En se basant sur les conclusions de cette cartographie du langage (réalisée auprès de 270 décideurs, en France, au Bénélux et en Suisse francophone), Patrick Rataud, directeur Général de Micro Focus pour la zone Gallia, parle même d’un « double dynamisme » : tout d’abord une dynamique liée à la pérennité des applications Cobol qui sont maintenues en vie, ou sont l’objet d’évolutions, mais également celle de la modernisation. Ce qui est plutôt une bonne nouvelle pour l’éditeur dont c’est une activité clé.

Illustration de ce dynamisme, qui se poursuit d’ailleurs d’une année sur l’autre, la valeur stratégique des applications Cobol. Les répondants sont, en 2014, 53,6% à les considérer comme « très stratégiques », 27,6% « stratégiques » et 18,8% « Peu ou pas stratégiques ». Une tendance qui se confirme d’une année sur l’autre, commente Patrick Rataud. Soulignant d’ailleurs que c’est dans les grandes et les très grandes entreprises que se situe encore ce vivier Cobol – soit deux-tiers des répondants. Sans surprise, les banques, assurances, informatique et télécoms forment les industries ayant le plus répondu à l’étude, et donc les secteurs les plus consommateurs d’applications Cobol.

Ce côté stratégique se retrouve également dans la progression de la volumétrie des lignes de code Cobol. Elle progresse sur les gros périmètres (supérieur à 25 millions de lignes de code) ; 30,5% ont un patrimoine qui se situe entre 5 millions de lignes de codes et supérieurs à 25 millions. Ils étaient 28% en 2013. Autre signe : la volumétrie du patrimoine évolue. De 14% en 2013, elle passe à 19,4% en 2014. "Peut-être faut-il y voir un signe que les sociétés se remettent à développer pendant les périodes de crise", avance Patrick Rataud. Reste qu’à 34,7%, cette volumétrie décroit (contre 37% en 2013). Mais en majorité, le gros des troupes admet une volumétrie stable du patrimoine Cobol, à 45,9%.

Modernisation et projets d’évolution

Alors oui, il existe bien une dynamique des applications Cobol. « Ce monde est en mouvement et une dynamique de modernisation est engagée », rapporte le directeur général. D’ailleurs, plus de 45% des répondants affirment avoir des projets d’évolution de leurs applications Cobol en 2014 et l’année prochaine. 38,8% parlent d’applications en cours de modernisation, alors que 13,5% évoquent des applications en ré-écriture et 15,9% en fin de vie. Intéressant, pour 24,7%, il s’agit de migration sur des systèmes ouverts et 24,1% remplacent les applications Cobol par des solutions packagées (comme des ERP par exemple). Autre indicateur de l’étude, les répondants sont 47,6% à dépenser moins de 15% de leur budget maintenance et développement dans les applications Cobol. (47,1%  y allouent entre 15% et 60%)

Si modernisation il y a, il s’agit de rapprocher les plates-formes Cobol du monde Java, via une intégration à Eclipse ou à J2EE, révèle le baromètre. Les raisons principales de ces évolutions sont à 57,6% l’alignement des applications sur les besoins métiers et la création « de systèmes agiles et simples à faire évoluer », à 38,8%.

Elément assez surprenant de cette édition 2014 de l’Observatoire, les entreprises  peinent certes à trouver des compétences et des experts cobolistes, mais sous-traitent de moins en moins la maintenance de leurs applications.

Ainsi, « la part de non sous-traitance a augmenté de 45 à 55,3% », rapporte Patrick Rautaud. Les répondants sont 18,8% à sous-traiter plus de 50% de leur parc Cobol, 8,8% entre 25% et 50% et 17,1% moins de 25%. « La crise entraîne des changements dans les processus », explique-t-il, et notamment celui de la ré-internalisation des développements.

Pour ceux ayant décidé d’activer le levier de la sous-traitance, il s’agit essentiellement pour un problème de RH (44,5% évoquent le manque de ressources internes disponibles ; 20,9% la flexibilité de la gestion RH). 44,5% citent quant à eux un meilleur contrôle et/ou une réduction des coûts.

Toutefois, le secteur se caractérise par une crainte en matière de compétences. Cobol attire peu les développeurs débutants, même si le secteur tente de s’habiller de nouvelles tendances telles que les méthodes agiles (42% affirment les utiliser un peu ou moyennement et essentiellement des méthodes « maisons »).

Malgré les projets à venir, les entreprises interrogées font état de leur difficulté à trouver des compétences en Cobol. Les recrutements sont considérés difficiles, et même très difficiles pour un tiers des répondants, indique Micro Focus. Le transfert des compétences est également une préoccupation pour nombre d’entre eux. En cause, le manque flagrant d’écoute de la part des écoles. Mais ce sont surtout les départs à la retraite que les entreprises interrogées craignent le plus, rapporte enfin cette édition de l’Observatoire Cobol.

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