Avec son système de fichiers, LucidLink propose une alternative au NAS dans le cloud

La jeune société, fondée par d'ex-salariés de Citrix a développé un système de fichiers distribué qui permet à un ensemble de serveurs et de postes de travail d'accéder à un espace de stockage partagé en mode NAS en s'appuyant sur AMazon AWS S3 comme back-end. Le tout avec des performances proches de celles du stockage local.

A l’occasion du recent IT Press Tour, LeMagIT a pu découvrir la solution de stockage de LucidLink, une start-up fondée par d’anciens salariés de Datacore et dont l’objectif est de permettre d’utiliser le stockage objet cloud comme support de services de fichiers avancés.

LucidLink a développé un système de fichiers optimisé pour le cloud qui permet à des postes clients ou à des serveurs répartis à travers le globe d’accéder à un service de partage de fichiers en cloud avec une performance digne du stockage local.

Comme l’explique l’éditeur, son « filesystem » a deux composantes principales, l’une implémentée comme un service dans le cloud et l’autre mise en œuvre sur les postes clients sous la forme d’un plug-in filesystem pour Windows, Linux et MacOS. Pour l’instant, Amazon AWS S3 est utilisé comme back-end de stockage (tandis qu’EC2 est utilisé pour héberger le service LucidLink dans le cloud).

L’utilisation d’AWS S3 garantit une durabilité des données élevée ainsi qu’une disponibilité et des performances optimales. La firme entend également supporter Azure Blob et le stockage objet de Google Cloud dans des versions ultérieures.

Le rôle du service cloud de LucidLink est de coordonner et de distribuer les métadonnées des fichiers stockés dans le cloud entre les différents clients. Il est à noter qu’il n’y a pas de correspondance entre les fichiers et les objets stockés dans le cloud.

Architecture du système de LucidLink

Lors de l’écriture d’un fichier, le client installé sur une machine découpe son contenu en blocs qui sont ensuite compressés puis streamés vers S3. Les métadonnées sont parallèlement synchronisées avec le composant « serveur » de service de LucidLink dans le cloud et mises à disposition des autres clients. De facto, le filesystem de LucidLink est optimisé pour un usage sur le WAN

Afin d’optimiser les performances et de minimiser le trafic réseau, le client qui écrit ou lit des données depuis le cloud conserve ces données dans un cache local. Tous les échanges de données sont chiffrés et les données sont aussi chiffrées au repos en utilisant la clé du client. Pour les serveurs, les PC ou les Mac équipés du « client » Lucid Link, l’accès aux données se fait de façon transparente comme ce serait le cas avec un point de montage NFS ou SMB.

Offrir des performances proches du stockage local pour un stockage en cloud

Comme l’explique, Peter Thompson, le CEO et co-fondateur de Lucid Link, la technologie de la firme permet de passer outre les limitations de protocoles comme NFS ou SMB lorsqu’ils sont utilisés sur des liens WAN pour lesquels ils n’ont pas été conçus. Les capacités de streaming de LucidLink permettent d’obtenir des performances surprenantes.

Lors d’une démonstration de chargement d’une VM Hyper-V de 130 Go dont le disque virtuel était stocké dans S3, nous avons ainsi pu voir un serveur local télécharger des données depuis le cloud à vitesse de streaming moyenne de l’ordre de 300 Mbit/s sur un lien FTTH grand public, avec des pointes à plus de 500 Mbit/s. La VM a démarré en moins d’une minute lors de son premier lancement (LucidLink est capable de ne streamer que les blocs utiles, il n’est pas nécessaire de télécharger l’intégralité de l’image). Une fois la VM éteinte, un second démarrage n’a requis que quelques secondes, les blocs requis étant dans le cache local (où ils sont compressés afin de réduire l’espace occupé).

L’approche de LucidLink pourrait séduire de nombreuses entreprises cherchant une alternative en cloud aux NAS locaux ou requérant une technologie permettant à de multiples utilisateurs dispersés d’accéder de façon simple et performante à des fichiers sans avoir à mettre en place une architecture complexe. Autre intérêt de la technologie, elle fonctionne aussi bien sur des serveurs que sur des postes clients, ce qui accroît le nombre de scénarios d’usage.

De façon intéressante, LucidLink n’est pas le premier acteur à proposer une telle technologie. Avant lui, Maginatics avait lui aussi proposé une technologie de stockage en cloud reposant sur une architecture similaire (la gestion de la déduplication en plus, notamment). Mais le rachat de la société par EMC à la fin 2014 a largement enterré la technologie (après son rebranding sous le nom EMC Constellation).

Alors que la première mouture de la solution vient à peine d’être dévoilée, LucidLink affiche une feuille de route ambitieuse. Parmi les améliorations prévues à court et moyen terme figurent l’arrivée de fonction de réplication et migration entre régions et cloud, le support des snapshots, des capacités d’audit renforcées et le support des clients mobiles (smartphones et tablettes).

La firme travaille aussi à l’amélioration du cache pour permettre éventuellement le partage du cache entre plusieurs postes d’un même site (ce qui permettrait à un PC d’aller chercher les blocs requis dans le cache d’un PC voisin, plutôt que dans le cloud).

Outre une offre de test gratuite limitée à 16 Go, la société propose une tarification baptisée « Business » vendue au prix de 5 cents par gigaoctet et par mois, et une offre « Business Plus » avec des fonctions plus avancées et la possibilité de personnaliser l’apparence du service. Cette dernière offre supporte aussi l’intégration avec des systèmes de stockage S3 on-premises.

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