ArcServe lance des appliances de backup qui font aussi du PRA tout-en-un

Le fournisseur met suffisamment de processeurs, de RAM et de disques dans ses derniers 9000DR pour qu’ils exécutent eux-mêmes les machines virtuelles de secours, épargnant ainsi aux PME l’achat d’infrastructures supplémentaires.

La nouvelle série d’appliances de sauvegarde 9000DR qu’ArcServe lance ces jours-ci doit permettre aux entreprises de toutes tailles de disposer d’une solution d’appoint pour leur Plan de Reprise d’Activité. L’originalité de ces modules 2U est en effet d’être en mesure d’exécuter eux-mêmes des images virtuelles des serveurs à restaurer, ce qui évite d’investir dans toute l’infrastructure habituellement nécessaire.

« D’ordinaire, pour une reprise d’activité après incident, la sauvegarde ne suffit pas. Il faut aussi un serveur, un hyperviseur et du stockage pour exécuter une copie de secours des machines à remettre en production. En restaurant ces machines sur l’appliance de sauvegarde elle-même, nous diminuons les frais d’infrastructure et simplifions radicalement le processus. Si bien que le PRA, jusqu’ici réservé aux grands comptes, devient accessible aux plus petites entreprises », explique au MagIT Erwin Vanderborght en charge des ventes chez ArcServe pour région EMEA sud.

Il suggère que le défaut des infrastructures de secours est qu’elles ne sont utiles qu’en cas de pépin, c’est-à-dire qu’on les acquiert pour ne quasiment jamais les utiliser. En prenant en charge l’ensemble du PRA, les appliances de la série 9000 évitent donc aux DSI d’avoir à justifier des dépenses pour des équipements dont la rentabilité est difficilement calculable.

De la puissance et de la capacité en plus pour la restauration

Pour prendre en charge l’exécution-même des machines virtuelles qu’elles sauvegardent, les appliances ArcServe de la série 9000DR double quasiment toutes les caractéristiques de la génération précédente, les Series 8000. 

On y trouve ainsi non plus un mais deux processeurs Xeon totalisant 20 cœurs (des Silver 4114 à 2,2 GHz), jusqu’à 168 To de capacité brute sur 16 disques SAS internes contre 80 To sur 12 disques auparavant, deux disques SSD de 1,9 To chacun pour accélérer les accès, au lieu d’un seul de 1,2 To, et jusqu’à 768 Go de RAM contre 128 Go avant.

Les cœurs en plus sont censés servir à exécuter les machines virtuelles restaurées. Pour ce faire, les appliances 9000 DR d’ArcServe fonctionnent sous Windows Server 2016 et intègrent l’hyperviseur de Microsoft, Hyper-V. Nul besoin cependant d’utiliser ce format en production, puisque les 9000DR disposent d’un logiciel pour convertir à la volée les VM de VMware ESX ou de KVM afin qu’elles soient exploitables par Hyper-V.

ArcServe ne produit pas de comparatifs entre les performances des VM exécutées depuis ses appliances et celles des VM en production. Mais qu’importe : le but d’un PRA est d’offrir une solution de secours temporaire et l’on accepte généralement que les performances soient dégradées le temps de remettre sur pied de véritables serveurs de production.

« Le danger d’un PRA est de se rendre compte au pire moment qu’une erreur serait survenue lors du backup et qu’il n’y a rien à restaurer. »
Erwin VanderborghtEn charge des ventes chez ArcServe

La capacité supplémentaire sert à héberger les restaurations sur une partition à part. « Même si aucun incident ne survient et que l’on ne demande donc pas à l’appliance de lancer des VM de secours, cette partition est utilisable au quotidien pour vérifier que les sauvegardes sont effectivement récupérables. En effet, le danger d’un PRA est de se rendre compte au pire moment qu’une erreur serait survenue lors du backup et qu’il n’y a rien à restaurer », précise Erwin Vanderborght.

Une déduplication pour sauvegarder au moins trois fois plus que la capacité

Les appliances ArcServe de la gamme 9000 se déclinent en onze modèles. La nomenclature de leur référence correspond à la capacité théorique atteignable une fois que les sauvegardes enregistrées ont été dédupliquées. ArcServe appliquant un facteur de trois, l’entrée de gamme 9012 offre ainsi théoriquement 12 To de stockage à partir d’une capacité brute de 4 To, le milieu de gamme 9144DR offre 144 To à partir de 48 To, le haut de gamme 9504DR 504 To à partir de 168 To, etc. 

« Le facteur de 3 est conservatoire. En pratique, nos clients parviennent à stocker bien plus de sauvegardes dédupliquées. Il est ainsi courant que certains atteignent des facteurs de 20 », assure Erwin Vanderborght.

Accessoirement, la capacité brute est celle des disques une fois qu’ils sont formatés et installés en RAID6. Ainsi, il faut comprendre qu’une appliance 9144 vendue pour 144 To de stockage (mais pouvant peut-être atteindre 960 To...) à partir d’une capacité brute de 48 To, dispose en réalité de 8 disques de 8 To.

Précisons toutefois que les VM restaurées, elles, ne bénéficieront d’aucune déduplication. Ainsi, si l’on considère qu’il faut laisser la moitié du stockage libre pour éventuellement lancer des VM et qu’on ne restaure par exemple qu’un tiers de celles-ci, cela signifie qu’un modèle 9144DR ne supporterait en définitive qu’un maximum de 72 To de sauvegardes et 24 To de données restaurées.

Du backup à la reprise d’activité presque immédiate

Sur les onze modèles d’appliances, les trois premières – les 9012, 9024 et 9048 – ne sont en fait que de simples baies de backup, comme l’étaient les 8000. Elles ne mesurent que 1U de haut, n’ont qu’un seul processeur et seulement quatre disques, savent tout sauvegarder (bases de données, VM, serveurs physiques...), mais n’exécutent aucune VM de secours.

Seuls les huit modèles suivants, qui disposent de la mention « DR » (pour Direct Recovery), sont capables d’héberger les restaurations. Il en existe deux types. Le haut de gamme, le 9504DR est le seul qui puisse intégrer 16 disques SAS (de 12 To chacun), dont la RAM est de 384 Go extensible à 768 Go (12 barrettes de 32 Go, sur 24 slots DIMMs disponibles) et qui inclut deux ports Ethernet 10 Gbits/s (cuivre).

« Cette appliance avec sa connectique très rapide est typiquement conçue pour la sauvegarde des serveurs, ou la synchronisation avec un site distant, en temps réel. Elle permet ainsi de redémarrer l’activité après incident en quelques minutes et avec les toutes dernières données à jour. Les autres modèles, qui n’ont cette connectique qu’en option, serviront plus classiquement à restaurer des sauvegardes quotidiennes, qui datent par définition de la veille », indique Erwin Vanderborght.

Les sept autres modèles, du 9072DR au 9360DR, intègrent jusqu’à 12 disques (de 8 ou 12 To), 192 Go de RAM (12 barrettes de 16 Go) extensibles à 576 Go et quatre ports Ethernet 1 Gbit/s.

Toutes les appliances DR disposent en outre d’un port SAS 12 Gbits/s pour relier un tiroir de disques supplémentaire (1U, 16 disques) ou un robot de bandes. 

Tous les logiciels nécessaires intégrés

Ces appliances sont vendues avec une licence du logiciel de sauvegarde UDP 6.5 correspondant à leur capacité ; ArcServe ne tient pas compte du nombre de serveurs protégés, juste de la quantité de données sauvegardées.

Sur les modèles DR, UDP intègre ArcServe Backup pour gérer l’archivage sur bandes, ainsi que la possibilité de récupérer directement les snapshots créés par les baies de stockage de marque NetApp, HPE 3PAR, et HPE Nimble.

Sur le haut de gamme 9504DR, UDP intègre de surcroît RHA (Replication High Availability), le logiciel qui permet de synchroniser en temps réel les données.

Durant le second trimestre de cette année, ArcServe devrait accompagner le lancement de ses dernières appliances de nouvelles versions de ses logiciels. UDP 7, ArcServe Backup 18 et RHA 18 devraient ainsi successivement sortir d’ici à juin et mieux tirer profit des nouvelles capacités matérielles.

Les prix, enfin, s’échelonnent d’environ 12.000€ pour une appliance 9072, à 125.000€ pour le modèle 9504DR

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