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IDaaS : Wallix s’offre la jeune pousse française Trustelem

Le spécialiste français de la gestion des comptes à privilèges présente l’opération comme la concrétisation d’une ambition stratégique. Mais elle n’en soulève pas moins de nombreuses questions.

Wallix vient d’annoncer l’acquisition de Trustelem. Cette jeune pousse française s’était fait une spécialité de la gestion des identités et des accès en mode cloud (IDaaS), avec support de l’authentification à facteurs multiples et synchronisation avec l’annuaire interne de l’entreprise. Et cela avec une offre à partir de 0,77 € par utilisateur et par mois, pour 2 000 utilisateurs. Le service est nativement intégré avec G Suite, Office 365, Salesforce, Facebook Workplace et plus encore. Le service de Trustelem peut accessoirement s’intégrer avec l’offre d’InWebo, une autre jeune pousse française, spécialiste de l’authentification forte.

De son côté, Wallix semble trouver son intérêt dans l’opération à au moins deux titres : « s’affirmer comme acteur fédérateur de la cybersécurité européenne » et étendre son offre sur un « marché adjacent à celui de la protection des accès à privilèges ». Pour autant, le marché apparaissait jusqu’ici plutôt marqué par une orientation différente : le rapprochement entre la gestion des accès à privilèges (PAM) avec la gouvernance des identités (IGA), d’une part, et de l’IDaaS avec la gestion des terminaux (UEM), de l’autre. C’est du moins ce que laissaient entrevoir les activités d’acteurs tels que Centrify avec Idaptive, ou encore Okta et Ping Identity, et même One Identity.

Surtout, Trustelem ne ressemble pas vraiment à une success story. Elle compterait « une vingtaine de clients, PME et grands comptes ». Probionov nous avait parlé de son projet avec la jeune pousse au printemps 2015. Pour autant, après environ 6 ans d’existence, et près de plus de 4 ans d’activité véritable, Trustelem doit se contenter de moins de 200 000 € de chiffre d’affaires annuels. Pas vraiment de quoi nourrir ses 5 collaborateurs.

Cette situation renvoie à l’analyse que Wavestone produisait de l’écosystème français des start-ups de la sécurité, à l’automne dernier. Selon le cabinet, les investisseurs sont présents pour l’amorçage. Mais pour un tour de table de série A, qui doit permettre d’enclencher la machine de l’expansion, c’est une autre affaire : « il en résulte une stagnation de la taille des start-ups, ne pouvant pas suffisamment investir dans l’embauche ou la R&D ».

Pour Grégory Haïk et Vincent Vanackère, respectivement président et directeur technique de Trustelem, les auspices n’apparaissent aujourd’hui pas mauvais. Ils rejoignent un groupe Wallix qui semble croire suffisamment en leur technologie pour signer un chèque de rien moins qu’un million d’euros, pouvant être porté à 1,4 M€.

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