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Dawex fait de sa place de marché de la donnée une solution… et devient éditeur

Connu pour sa place de marché de la donnée, la start-up Dawex veut donner un coup d’accélérateur à sa plateforme autonome, la Data Exchange Platform, et se positionner en tant qu’éditeur auprès des entreprises.

Dawex a décidé de faire évoluer son modèle économique vers celui d’éditeur de logiciel. Désormais, la société, connue pour opérer une plateforme Web présentée comme une véritable bourse de la donnée, commercialise sa technologie sous une forme autonome et packagée, agrémentée de fonctions bien plus avancées de personnalisation, a confirmé Fabrice Tocco, l’un des fondateurs de la société.

Dawex fait partie de ces start-ups françaises qui ont décidé de prendre part à ce qu’ils baptisent l’économie de la donnée. Au cœur du discours, l’argument clé de présenter la donnée comme un véritable actif monétisable sur lequel les entreprises peuvent se reposer pour bâtir de nouveaux modèles économiques. C’est sur cette idée que Dawex a bâti sa place de marché en 2015. Son principe est de mettre à disposition des industriels une plateforme de trading sécurisée sur laquelle peuvent s’échanger des jeux de données multisectoriels. Un assureur peut par exemple y trouver des données liées au trafic autoroutier ou d’autres liés à l’usure et la maintenance des pneumatiques. Les pneus, justement.  L’idée de Dawex est venue alors que l’un des fondateurs de la société jouait un rôle clé dans la stratégie de données chez Michelin. Un industriel que l’on sait impliqué dans la monétisation de ses propres données. Une première société, avant Dawex, nait d’ailleurs sur ce principe, spécialisée sur les pneumatiques.

A l’époque, en 2009, narre Fabrice Tocco, échange de données rimait surtout avec open data, et donc avec gratuité. On se rappelle que la société Data Publica avait initié elle-aussi cette idée de place de marché. Mais si la donnée a bien une valeur, elle doit trouver un modèle payant. Une « financiarisation » de la donnée en plus du modèle gratuit, comme le raconte le responsable. La plateforme Dawex prend donc pied en 2015 et en 2017 la place de marché est présentée.

Dawex est financée par différents canaux dont la Caisse de Dépôts et grâce au programme européen Horizon 2020 Instrument PME. En mai dernier, la société annonce une levée de fonds de 5 millions d’euros qui voit l’arrivée à son capital de gros industriels : Amadeus, Bouygues Constructions et le Japonais Itochu, un spécialiste de l’import/export et des échanges commerciaux. « Ils nous amènent du business, de la notoriété, de la crédibilité et des visions marché », commente d’ailleurs Fabrice Tocco.

Cette levée de fonds finit par assoir la stratégie de Dawex, à savoir accélérer le développement et la commercialisation de sa place de marché en marque blanche. Cela donne au catalogue de l’éditeur une Data Exchange Platform.

Data Exchange Platform : une plateforme autonome et multi-cloud

Avec cette plateforme en marque blanche, Dawex compte bien aller plus loin que sa place de marché en permettant aux entreprises de créer elles-mêmes leur écosystème de partenaires autour de leurs données et de trouver des leviers économiques. A l’image de ce qu’a mis en place API-AGRO, son premier client. Cette société fédère des données pour l’ensemble du secteur agricole que ses acteurs commercialisent.

Le socle technologique de cette Data Exchange Platform est identique à celui de la place de marché en ligne, mais ses fonctions sont plus appropriées aux transactions à grande échelle. Elles permettent en outre des capacités de personnalisation bien plus avancées. Si la place de marché est hébergée chez Outscale, la plateforme peut être en plus placée sur AWS, Azure et Google Cloud. Alibaba est en cours de discussion. Mais cela se passera inévitablement dans le cloud, car Dawex ne propose pas sa plateforme sur site.

Un changement de modèle qui positionne la place de marché initiale différemment dans la stratégie de Dawex. Face à la Data Exchange Platform, elle sert de « super showroom », décrit Fabrice Tocco, ou encore de « capteur d’opportunités » et permet de créer une vraie communauté Dawex et de la crédibilité.

Logiquement, et parce que la technologie est complètement développée en interne, « il va falloir développer plus vite la plateforme », ajoute le co-fondateur, en parlant de ce passage au statut d’éditeur. La société prévoit des recrutements de développeurs, à côté de ceux dédiés aux forces commerciales et marketing. Restera alors à s’attaquer à la création d’un réseau de partenaires et d’intégrateurs. Une étape clé. Cela est « en cours de réflexion », lance enfin Fabrice Tocco.

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