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Data Portal : Accor rejoint Pernod Ricard et JCDecaux
Le groupe hôtelier Accor va participer au développement de la plateforme technique dont le but est de faciliter la mise à disposition des données au sein des grandes organisations (mais pas de les partager entre elles), tout en gardant le contrôle sur l’outil IT qui permet de le faire.
Il y a deux ans, JCDecaux avait rejoint le projet technique de Pernod Ricard, baptisé Data Portal, pour « motoriser » les échanges de données au sein d’une organisation. Hier, mardi 21 janvier 2025, c’est un autre groupe français international qui a pris la même décision : Accor.
Ce « portail » a été initialement développé par Pernod Ricard 2015. Son objet est de centraliser toutes les sources de données d’une entreprise (en l’occurrence des trois qui sont associées) à travers le monde, et d’en gérer plus simplement les droits d’accès pour favoriser leur exploitation.
Data Portal n’a en revanche pas vocation à partager les données entre les organisations partenaires. Le partenariat concerne le développement du code de la plateforme, pas la création de catalogues de données communes – comme peut le proposer un Dawex.
Depuis septembre 2022 les partages d’expériences et les co-développements entre JCDecaux et Pernod Ricard auraient permis d’améliorer l’agilité entre les équipes techniques et métiers. « Les synergies ont permis d’introduire de nouvelles fonctionnalités et d’optimiser des modules existants comme le catalogue de données et le glossaire business, tout en accélérant la livraison des projets et en réduisant les coûts », vantent les deux entreprises.
Le groupe hôtelier Accord a visiblement été séduit par cette option industrielle « unique sur le marché » (sic).
L’hôtellerie héberge beaucoup de données
De fait, le secteur de l’hôtellerie-restauration est extrêmement riche en données. L’enjeu est de les rendre exploitables et manipulables par le plus grand nombre, rappelle Accor.
« Que ce soit pour la personnalisation de l’expérience client avec le marketing, le pilotage des tarifs avec les fonctions commerciales ou encore la gestion des données environnementales au service de la feuille de route ESG, tous les départements d’Accor vont pouvoir désormais plus facilement trouver et accéder à ces données », se félicite le groupe.
Une problématique encore plus prégnante à l’heure de l’intelligence artificielle, dixit Sébastien Bazin, président-directeur général d’Accor. L’IA ne peut en effet exister qu’en se nourrissant des bonnes données.
Indépendance et maîtrise de l’outil IT
Pourquoi « faire », plutôt que « faire faire » ce genre de plateforme (« Make or Buy ») ? Pourquoi se lancer dans un projet dont on pourrait penser qu’il n’est pas le cœur de métier de ces groupes ?
Un élément de réponse se trouve dans la déclaration d’Alexandre Ricard, président-directeur général de Pernod Ricard, au moment d’accueillir Accor dans cette alliance. « Les synergies résultant de notre alliance avec JCDecaux ont considérablement soutenu le travail quotidien de nos équipes, renforçant notre maîtrise de la data ».
Le mot clef ici semble bien être « la maîtrise » et ne pas dépendre d’un acteur tiers, spécialiste du logiciel certes, mais avec sa propre feuille de route technique et tarifaire.
Peut-être vaut-il mieux investir un peu plus au commencement pour s’assurer une indépendance et un contrôle à plus long terme. Une stratégie de base quand on est industriel.
L’alliance pourrait encore se renforcer à l’avenir – mais uniquement avec des groupes non concurrents entre eux.