Nouveau sursis pour Huawei aux Etats-Unis
La pression est pour autant loin d’être relâchée. Car au passage, une quarantaine de filiales supplémentaires du groupe chinois est ajoutée à la liste noire du commerce américain.
Bis repetita. Comme celui déjà annoncé fin mai, le ministère américain du Commerce vient d’accorder un nouveau répit de 90 jours à Huawei, offrant un sursis au constructeur frappé par une interdiction de relations commerciales aux États-Unis.
Encore une fois, cette licence temporaire autorise Huawei à faire les transactions « nécessaires à la maintenance et au support de réseaux et équipements existants et actuellement pleinement opérationnels, dont les mises à jour et correctifs logiciels ». Ainsi, comme l’explique à nouveau le ministre américain au Commerce, Wilbur Ross, il s’agit surtout de donner aux opérateurs télécoms locaux le temps de trouver des alternatives, de migrer : « nous reconnaissons que plus de temps est nécessaire pour prévenir toute perturbation ».
De son côté, Huawei, qui est déjà pénalisé par les pressions américaines, ne se fait pas d’illusion et estime que cette extension « n’aura pas d’impact substantiel » sur son activité. Autrement dit, le mal est fait.
Surtout, Washington apparaît bien loin de relâcher la moindre pression : Wilbur Ross explique que 46 filiales supplémentaires du groupe Huawei « nécessitant d’être incluses » sur la liste noire américaine, ont été identifiées. Et d’ajouter que, au total, depuis le mois de mai, « plus d’une centaine de personnes ou organisations » liées à Huawei ont été ainsi mises à l’index. Et pour celles-ci, pas de sursis : « les nouvelles restrictions sur ces filiales sont effectives » immédiatement.
Depuis le début de l’été, Huawei apparaît de plus en plus ouvertement comme un levier de négociation dans le bras de fer commercial qui oppose la Chine et les États-Unis. Pour autant, du côté de Washington, la ligne officielle n’a pas changé : c’est de sécurité nationale qu’il est question, même si aucun élément de preuve n’a encore été avancé à l’encontre de Huawei.
Entre temps, le groupe chinois semble avoir accéléré les préparatifs pour réduire sa dépendance vis-à-vis des ressources liées aux États-Unis. Et cela passe notamment par le développement d’un système d’exploitation embarqué maison, HarmonyOS, sur lequel Huawei a levé le voile à l’occasion de sa conférence développeurs.