Pour Microsoft, l'innovation doit être vertueuse et respectueuse de l'éthique

Lors de sa conférence de rentrée, Microsoft a insisté sur le rôle économique et sociétal des technologies numériques et de l'innovation, plus que sur les offres et les produits.

Microsoft France a sacrifié au rituel de la conférence de rentrée, mais il n'a pas été question d'annonces ou de feuille de route technologiques. Carlo Purassanta, président, et Laurence Lafont, directrice générale (Chief operations officer, COO), ont placé cette conférence sous le signe de « l'innovation pour un monde souhaitable ». En d'autres termes, « nous devons construire une innovation respectueuse de l'éthique, qui crée des opportunités pour tout le monde », ont-ils affirmé.
Reconnaissant que les Etats-Unis et la Chine produisent beaucoup d'innovations, Carlo Purassanta a été clair : « soit l'Europe se considère comme un marché, soit nous réinventons une ambition entrepreneuriale nationale, capable de développer des services et des produits destinés à la France, à l'Europe et au monde. Nous voulons militer pour une offre diversifiée qui réponde aux valeurs françaises et européennes ».

Trois leviers pour un monde souhaitable

Pour atteindre ces objectifs, Microsoft agit sur trois leviers : la croissance, les compétences et la confiance. C'est l'innovation « made in France » qui doit porter la croissance. « En 2018, 60 nouvelles usines ont été créées en France », a souligné Laurence Lafont, « l'innovation contribue au ré-ancrage et à la revitalisation des territoires ».

Microsoft accompagne, par exemple, le fabricant de prêt-à-porter Smuggler dans sa transformation numérique et la création de son usine 4.0, qui sera intelligente et automatisée. « Plutôt que d'intelligence artificielle, parlons d'intelligences numériques », a insisté Laurence Lafont. L'accompagnement dont il est question recouvre la fourniture de technologies et la montée en compétences des métiers concernés chez Smuggler ainsi que l'accès à l' “AI Business School”, formation gratuite en ligne conçue avec l'INSEAD.

Vecteur d'inclusion

En matière de compétences, Microsoft veut mettre l'innovation à la portée de tout un chacun afin que le numérique soit un vecteur d'inclusion et d'égalité des chances. En mars 2018, la société a lancé avec l'école Simplon, labellisée Entreprise solidaire d'utilité sociale (ESUS), les Ecoles IA. Après une formation intensive de 7 mois en intelligence artificielle (IA), des personnes éloignées de l'emploi et disposant d'un minimum de connaissances en algorithmique, bénéficient d'un contrat de professionnalisation d'un an dans une entreprise partenaire. Le programme est financé par Pôle Emploi et les partenaires.

L'initiative est un succès ; les 24 personnes de la première promotion ont toutes été embauchées à l'issue de la formation. Microsoft a multiplié les Ecoles IA partout en France ; 10 promotions sont en cours en 2019 et Carlo Purassanta en prévoit 20 en 2020. Microsoft, l'ESN entreprise adaptée Compéthances, et Simplon lancent une promotion Ecole IA “intelligences atypiques”, destinée aux personnes Asperger et à haut potentiel. « On compte 700 000 autistes en France, dont 120 000 ont une vraie appétence pour le numérique, l'algorithmique, mais la moitié d'entre eux quittent le système scolaire au niveau du Brevet… », regrette Emmanuel Thieffry, directeur du développement de Compéthances. « Notre méthodologie est différente pour s'adapter à ces profils. Cette première promotion va être un apprentissage mutuel ».

AI for Good

Quant à la confiance, en ce qui concerne l'IA notamment, Microsoft l'appuie sur « l'engagement et l'éthique au service de l'intérêt général ». Cela se concrétise dans le programme “AI for Good”, qui consiste en un mécénat de compétences au service de projets humanitaires, sociétaux, environnementaux, etc. Emmanuel Gomez, directeur Recherche & Développement du projet Carnot Calym, bénéficie ainsi de l'accompagnement de collaborateurs de Microsoft pour utiliser les technologies IA afin de prédire et de détecter le lymphome, cancer du sang qui touche 17 000 nouveaux patients chaque année en France.

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