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Le MWC est annulé, la faute au coronavirus
Alors que les entreprises se désistaient tour à tour, l’organisateur du Mobile World Congress a décidé d’annuler l’édition 2020. Pendant ce temps, des craintes en termes d’approvisionnement apparaissent.
Même si l’annonce apparaissait de plus en plus prévisible ces derniers jours, elle a fait l’effet d’un coup de tonnerre dans l’univers de la téléphonie mobile. Le plus grand salon mondial dans le domaine, le MWC (Mobile World Congress), qui devait se tenir la semaine prochaine à Barcelone, a été purement et simplement annulé.
En cause : le coronavirus. « La préoccupation mondiale relative à l’épidémie de coronavirus, les inquiétudes sur les voyages et d’autres circonstances rendent impossible l’organisation de cet événement », a indiqué la GSMA (GSM Association), l’organisateur, dans un communiqué publié le 12 février. En 2019, l’événement avait accueilli plus de 100 000 visiteurs et 2 500 exposants. Et les revenus générés pour Barcelone se chiffrent en centaines de millions d’euros.
Une suite de désistements
Ces derniers jours, des signes avant-coureurs étaient apparus. Certains pouvaient paraître au premier abord anecdotiques : l’organisateur avait banni les poignées de mains lors du salon. Puis la GSMA a annoncé que des prises de températures seraient effectuées aléatoirement sur les visiteurs et a interdit l’accès à ceux ayant voyagé en Chine durant les quinze derniers jours. Puis les premiers exposants ont commencé à annoncer que, finalement, ils ne s’y rendraient pas, pour des raisons sanitaires. Nokia, Cisco, Amazon, nVidia, Facebook et tout récemment Intel et l’Arcep pour la France ont décliné l’invitation. La GSMA a donc jeté l’éponge et a annulé l’événement.
Cette annulation ne constitue sans doute que les prémices d’une crise qui va affecter les acteurs IT. Sur le plan des ventes en Chine, avec par exemple un fabricant comme Apple dont le deuxième marché après les États-Unis est justement la Chine. Sur le plan de l’approvisionnement tout autant. Les navires arrivent encore de Chine, mais ils n’en partent plus.
Apple premier concerné par l’approvisionnement
Lors de la présentation des résultats financiers d’Apple – d’ailleurs excellents –, Tim Cook a reconnu que les prévisions pour les prochaines semaines sont difficiles tant il s’attend à une rupture de la chaîne d’approvisionnement pour certains composants. Les usines Foxconn où sont fabriqués une part importante des iPhone, notamment les 11 et 11 Pro, ont fermé pendant plusieurs jours, puis ont rouvert avec seulement 10 % de leurs employés. Foxconn promet toutefois que 80 % de la production chinoise reprendra en mars.
Le fabricant de processeurs et circuits radio Qualcomm a lui aussi revu ses prévisions à cause du coronavirus qui risque d’orienter à la baisse les ventes de mobiles et d’affecter la logistique.
Même si certaines entreprises ne fabriquent pas l’ensemble leurs produits en Chine – Sony par exemple dispose d’usines au Vietnam et en Inde, Foxconn dispose de sites également en Inde –, les composants électroniques proviennent des sites industriels chinois. Le constructeur de PC Lenovo affirme quant à lui être relativement peu touché par l’épidémie, arguant une très forte automatisation de ses chaînes de production.
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