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5G : Intel cherche à motoriser tous les réseaux

Avec un nouveau circuit pour les stations de base, l’Atom P-5900, Intel espère placer son processeur basse consommation chez les constructeurs télécoms. Ses prévisions de vente semblent le conforter.

« Notre objectif est de servir chaque workload depuis le datacenter jusqu’au serveur edge en passant par le réseau, à l’aide de nos matériels et logiciels », prévient d’emblée Lisa Spelman, vice-présidente corporate d'Intel et directrice générale de sa division Xeon et mémoire, lors d’une conférence web destinée à palier l’annulation du MWC.

Intel améliore son processeur Xeon Scalable de 2de génération, lancé il y a un an, rappelant que ce sont les seuls processeurs généralistes disposant de fonctions d’intelligence artificielle, notamment de deep learning, codées en hard. En particulier, Intel affirme en avoir considérablement renforcé les performances de virtualisation des fonctions réseau (NFV).

La grande nouveauté est l’arrivée d’un nouveau système-sur-puce Atom, le P-5900 (nom de code Snow Ridge), destiné aux stations de bases des opérateurs. « Il a été conçu spécifiquement pour les réseaux 5G à haute bande passante et faible latence », affirme-t-on chez Intel. Le fondeur avance des fonctions d'équilibrage de charge - cruciales pour les opérateurs télécoms - 3,7 fois plus rapides que les solutions logicielles, et ce grâce à une accélération matérielle spécifique. Par rapport à l’Atom C-3000, lui aussi avancé pour le Edge computing et les stations de base, le P-5900 consomme 1,8 fois moins énergie, grâce notamment à sa technologie de gravure plus fine (10 nm contre 14 nm). Les premiers utilisateurs de cette puces sont Nokia et Ericsson.

L’Atom pour les stations de base

Comme il le reconnaît lui même, Intel avait jusqu’à il y a peu une part de marché insignifiante dans les stations de base, face aux Broadcom, NXP et autres Qualcomm. La 5G pourrait bien changer la donne. De fait, Intel avait prévu une part de marché de 40 % sur ce secteur d’ici 2022. Ce chiffre sera atteint un an plus tôt, prévient le fondeur. D’autant qu'il ne se contente pas de ses systèmes-sur-puce, mais commercialise aussi des FPGA et des ASIC. Les premiers sont employés typiquement pour offrir aux utilisateurs une grande flexibilité.

Les ASIC sont fabriqués à la demande des clients, mais ne peuvent pas être reprogrammés par ces derniers. Dans ce domaine, Intel propose un nouvel ASIC « structuré », le Diamond Mesa. Les ASIC structurés offre une performance énergétique meilleure et un coût moins élevé que les FPGA, et sont moins complexes que les ASIC classiques. Le dernier modèle d’Intel se veut deux fois plus rapide et deux fois moins énergivore que la génération précédente.

Avec cet ASIC, le fondeur s’adresse aux opérateurs qui eux aussi commencent à passer à la virtualisation de leur cœur de réseau, radio comprise (VRAN, Virtualized Radio Access Network). La technologie VRAN permet entre autres la constitution de réseaux mobiles privés virtuels. Mais pour cela, une standardisation est nécessaire, et Intel y participe activement.

Enfin, toujours à destination des opérateurs, Intel commercialise une nouvelle carte réseau Ethernet, la série 700, où l’accent a été mis sur la précision temporelle (PTP, Precision Time Protocol), un paramètre important pour les réseaux à faible latence telle la 5G. La nouvelle carte permet de se synchroniser avec plusieurs signaux GPS pour atteindre une précision de 100 ns.

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