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SAS refond l’architecture de Viya 4 à la mode cloud native

Lors du SAS Global Forum, l’éditeur est revenu sur l’évolution de sa plateforme analytique avancée Viya 4. Prévue pour septembre, cette nouvelle version implique un changement d’architecture complet.

Le partenariat annoncé lundi entre Microsoft et SAS n’est pas anodin. Non seulement, le spécialiste de la BI renforcera l’intégration de ses produits avec ceux du géant du cloud, mais il devient également le cloud de prédilection de l’éditeur. Pour SAS, il s’agit d’un moyen d’accélérer l’adoption de ses produits dans le cloud, notamment sa plateforme Viya.

«Quand nous avons commencé à développer Viya 4 il y a 18 mois, nous nous sommes concentré sur six domaines pour transformer SAS et le faire passer du statut de leader dans l’analytique sur site à celui de leader de l’analytique avancée, de l’IA et de l’aide à la décision dans le cloud », vante Gavin Day SVP Technology, chez SAS.

Si SAS Viya est pensée comme une plateforme analytique et de machine learning capable de fonctionner dans le cloud, pour les clients qui ne souhaitent pas passer par l’infrastructure proposée par l’éditeur, son déploiement n’est pas aussi simple qu’il n’y parait. Entendons-nous, il est possible de profiter d’un déploiement accéléré avec Ansible, mais cela réclame une configuration réalisée par un administrateur. Tous les clients ne semblent pas logés à la même enseigne. SAS propose des méthodes d’installation sur Microsoft Azure et GCP via une procédure expliquée sur GitHub, mais renvoie directement les clients AWS vers un partenaire. Chaque produit (une quinzaine disponible) à déployer dans les instances Viya demande de passer par un processus particulier.

Viya 4, une plateforme analytique taillée pour le cloud et Kubernetes

C’est la première chose que l’éditeur veut simplifier avec Viya 4. L’accélération des déploiements dans le nuage passe sans surprise par la containerisation et une approche cloud native. Rien de vraiment nouveau pour l’éditeur. Son initiative SAS for Containers a grandi depuis 2018 pour containeriser certains workloads, produits ou composants de sa plateforme jusqu’à la prise en charge complète de la stack de Viya.

Selon Bryan Harrys, SVP Engineering chez SAS, le redesign de la plateforme a tout de même réclamé plus de 50 000 changements pour la rendre cloud native. En septembre 2020, Viya 4 sera d’abord disponible sur AKS (Azure Kubernetes Service) et fonctionnera de concert avec Active Directory et Azure PostgreSQL. SAS veut aussi pouvoir exporter son architecture orchestrée sur Kubernetes vers Google et AWS.

SAS n’oublie pas pour autant les déploiements sur site. Viya 4 pourra être déployé on prem depuis des containers sur Red Hat OpenShift. L’éditeur envisage également une approche cloud hybride en gérant la plateforme depuis un single plane of glass situé dans Azure, via le service Azure Arc.

L’éditeur veut pouvoir pousser en continu de nouvelles fonctionnalités BI, analytiques et de machine learning, à l’instar de ses concurrents. Pour cela, il mise sur approche CI/CD avec laquelle il souhaite laisser aux clients de choisir leur rythme de migration.

SAS s’inscrit dans une démarche de démocratisation de l’IA. Cela passe par toujours plus d’automatisation de la préparation de données, de l’apprentissage (AutoML), ou encore des déploiements des modèles algorithmiques. « Cela augmente la productivité des data scientists, souvent peu nombreux et élargi les capacités des collaborateurs aux compétences moins évoluées », assure Gavin Day.

 Il veut également proposer collaboration renforcée entre les utilisateurs, qu’ils soient data scientists, data analyst ou citizen data scientist. En ce sens, l’éditeur poursuit sa démarche d’intégrations à des sources de données, d’autres services et outils via des API. Par ailleurs, Viya 4 doit centraliser la gestion des modèles, des templates et des activités liées au machine learning et à l’analytique.

Peu de nouvelles fonctionnalités, mais un soutien renforcé auprès des clients

L’éditeur reste pour l’instant assez prudent concernant l’annonce de nouvelles fonctionnalités. Curt Monash, président de Monash Research, considère que malgré l’ajout d’outils pour automatiser certains processus, SAS Viya 4 marque surtout un reboot de la plateforme en elle-même. « Il est normal lors de la mise à jour d’une architecture, de l’ajout d’API, etc. de ne pas proposer de nouvelles fonctionnalités [analytiques] », déclare-t-il. « Celles-ci arriveront à ne pas douter dans de futurs versions ».

L’éditeur promet notamment de faire de la plateforme l’architecture privilégiée pour accueillir l’ensemble de ses produits logiciels.

Mike Leone, analyste senior chez Enterprise Strategy group, mentionne lui les bénéfices des outils de data storytelling et de transparence, des concepts qui motivent des investissements importants de la part de SAS.

« L'approche du SAS en matière d'explicabilité est puissante », estime-t-il. « Ils reconnaissent que pour que les entreprises aient confiance dans les résultats de l'IA, il est essentiel d'expliquer comment un indicateur a été obtenu, que ce soit par un généraliste ou un expert. Marier cette capacité à une plateforme agile fera des merveilles pour les développeurs et les analystes ».

Toutefois, SAS se prépare d’abord à accompagner ses clients SAS 9 et Viya pour migrer vers la nouvelle plateforme cloud tout en n’oubliant pas que ces derniers veulent continuer à analyser des données qui sont encore stockées sur site et bénéficier d’accords SLA.

« Le plus gros effort pour nous avec Viya 4 consiste à veiller à ce que nos clientèles qui utilisent SAS 9 puissent migrer sur la nouvelle plateforme. Viya 4 peut être le meilleur produit que nous ayons jamais proposé, mais si nous ne proposons pas les outils, les services et le support de migration nécessaire, nous échouerons auprès de nos clients », conclut Gavin Day.

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