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Les espaces de données au cœur de GAIA X

Le projet de métacloud européen suppose la mise en place d’espaces de données sécurisés, par secteur d’activité, afin de favoriser une collaboration en toute confiance.

Le partage de données est à la base du fonctionnement de GAIA X. Il s’appuie pour cela sur les travaux d’une autre association, lancée à l’initiative de l’Allemagne, l’IDSA (International Data Spaces Association).

Créée en 2014 et répondant à l’origine plus spécifiquement à la gestion des données issues de l’IoT, l’IDSA propose une architecture de référence open source qui garantit souveraineté, sécurité, traçabilité et vie privée. Dans ce modèle, les fournisseurs donnent accès à leurs données en fixant leurs conditions (prix, temps d’utilisation, etc.) et en restent évidemment propriétaires.

Les applications qui accèdent aux données doivent elles-mêmes être certifiées par l’IDSA.

Entre les utilisateurs de données et les fournisseurs, « l’Identity Provider » fournit un service d’identité numérique, car un espace de données partagées ne peut fonctionner qu’avec des acteurs de confiance.

Des connecteurs assureront l’échange d’informations, d’une part entre le data provider et l’espace de données, d’autre part entre celui-ci et les consommateurs de données (applications). « Le partage des données ne peut pas s’effectuer derrière des pare-feu ou dans une application on premise », résume Dr. Boris Otto, directeur exécutif du Fraunhofer ISST (Institut für Software-und Systemtechnik). « L’espace de données doit se situer dans le cloud, constituant une couche entre l’infrastructure GAIA-X et les applications de l’écosystème ».

Neuf espaces verticaux

Il ne s’agit pas de forcer les organisations à partager les données dans un format rigide, mais plutôt de les décrire avec un vocabulaire commun, avec des règles de sémantique qui s’appuient sur des standards de type RDF (Resource description format).

LEurope pousse à la création de neuf espaces de données pour différents secteurs (énergie, finances, aéronautique, santé, industrie 4.0, etc.), avec chacun leur vocabulaire et leurs règles sémantiques. Les métadonnées contiendront des champs de description obligatoires et d’autres, optionnels, suivant les secteurs.

Pour financer ces espaces de données, GAIA X pourrait distribuer des droits d’utilisation sous forme de jetons : un fournisseur, s’il se plie aux principes de GAIA X, pourrait investir dans la plateforme, en espérant dans le futur en tirer des bénéfices – par exemple en revendant des droits d’utilisation une fois GAIA X opérationnelle.

En résumé, « l’idée de la coopérative a été réinventée à de nombreuses reprises dans l’Histoire. Nous pensons que ces jetons numériques sont une réelle opportunité afin de créer une coopérative digitale européenne », entrevoit le Dr. Boris Otto.

Décollage réel en 2021

« Les premiers espaces de données basées sur l’ouverture et la confiance seront implémentés au printemps 2021 » prévoit pour sa part Fabian Bielle, directeur de la transformation numérique chez SAP, alors que le cloud souverain GAIA-X devrait lui aussi se concrétiser plus largement cette année.

Les règles de gouvernance (policy rules) et techniques, gérées au sein de deux comités de l’AISBL GAIA X, seront disponibles dans une première version avant l’été 2021, tout comme les spécifications de la fédération de services.

Les premiers services exploitant les données des espaces partagés apparaîtront, eux, à la rentrée 2021, tout comme une nouvelle version des policy rules.

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