Stockage : Vast Data déclinera à terme son offre en container

Le fournisseur aurait l’intention de commercialiser une version logicielle de ses baies de stockage « universelles ». Mais cela ne se fera qu’après avoir prouvé aux entreprises l’intérêt de son offre.

Vast Data, le constructeur des baies de stockage censées servir tous les cas d’usage à la fois, fournira bientôt une version logicielle de son produit. Il s’agira même d’une version proposée au format container, ce qui n’est guère étonnant puisque la couche de contrôle de ses matériels fonctionne déjà depuis un container. En revanche, il faudra attendre encore un moment, car Vast Data souhaite toujours persévérer dans la vente de ses baies matérielles.

L’intérêt de ses baies de disques est qu’elles conjuguent des SSD à cellules QLC – les moins chers, les plus capacitifs, les moins performants – avec des modules Optane – qui sont exactement l’inverse : ils sont plutôt chers, peu capacitifs, mais très performants. Finalement, la baie se présente comme un compromis optimal et son système partage l’espace de stockage pour tous les usages, qu’ils aient besoin de vitesse ou de capacité.

Ce système fonctionnant dans un container, il pourrait être exécuté sur n’importe quel autre matériel, par exemple pour qu’une entreprise décide elle-même des SSD qu’elle souhaite déployer, au prix qui l’arrange.

« L’intérêt d’une solution uniquement logicielle serait typiquement de pouvoir déployer des clusters de stockage de taille plus importante que celle de nos baies. »
Sven BreunerDirecteur technique, Vast Data

« Nous avons beaucoup de projets concernant une déclinaison de notre solution en version logicielle uniquement », indique au MagIT Sven Breuner, le directeur technique de Vast Data. « L’intérêt d’une solution uniquement logicielle serait typiquement de pouvoir déployer des clusters de stockage de taille plus importante que celle de nos baies. »

« Mais pour l’heure, nous avons encore des dépendances matérielles dans notre système. Même si elles sont légères, elles ne nous permettent pas encore de présenter une solution 100 % logicielle. »

En l’occurrence, le système de Vast Data doit nécessairement fonctionner avec un ratio d’environ 2,5 % de sa capacité en Optane. Ses modèles matériels proposent 18 To de SSD Optane pour 675 To de SSD QLC.

« Passé cette contrainte, nous avons en effet des déploiements en avance de phase chez certaines entreprises pilotes, qui exécutent notre système sur des matériels tiers. Mais cela reste anecdotique. »

Prouver le concept avec du matériel avant de passer au 100 % logiciel

Vast Data a basé toute sa stratégie commerciale sur le fait qu’un compromis optimal entre les types de SSD permettrait de sonner le glas à la fois des baies pourvues de disques durs traditionnels, mais aussi des baies de stockage spécialisées dans tel ou tel type d’usage.

Dans le détail, l’utilisation massive de SSD QLC permettrait de présenter des tarifs « quasiment » similaires à ceux des baies de disques, à capacité utile équivalente. La capacité utile, justement, serait augmentée via des algorithmes de réduction de la taille des données. Grâce à l’utilisation conjointe de SSD Optane très rapides, l’exécution de ces algorithmes ne pénaliserait aucunement les performances.

Sur le plan marketing, Vast Data incite les entreprises à rapatrier dans leurs datacenters les données qu’elles ont mises en cloud et dont chaque accès leur est facturé. Le fournisseur assure que ses algorithmes, conjugués à des baies de stockage de grande taille, permettent de ne plus jamais avoir à se soucier de gérer les capacités.

Il deviendrait inutile de s’embarquer dans des calculs financiers savants pour déterminer combien il faut accorder de Go à telle application nécessitant de la performance et combien il faut acheter de To à telle autre qui aura surtout besoin d’espace.

Son offre est censée permettre de stocker ensemble les applications analytiques, celles qui font du supercalcul et aussi les clusters de machines virtuelles ou de containers.

Les matériels de Vast Data doivent prouver dans les faits ces arguments. Une fois que la marque sera suffisamment connue des entreprises, alors le fournisseur pourra basculer dans un mode 100 % logiciel qui lui permettra de se décharger de toute la partie matérielle sur un fournisseur tiers, typiquement un fabricant de serveurs. Cette stratégie a précédemment été adoptée par Nutanix.

Le seul frein qui pourrait empêcher le succès commercial est que la solution de Vast Data ne supporte pas le mode bloc. Son système ne partage les contenus qu’en mode fichiers (NFS, SMB) ou objets (S3). Il peut néanmoins se présenter comme une ressource de stockage locale pour un cluster de containers Kubernetes, via le pilote CSI intégré.

« Les modes fichier et objets sont les meilleures catégories de stockage pour vendre une infrastructure flash, car c’est dans ces modes que sont aujourd’hui stockées la plupart des données. On peut véritablement tout faire du côté applicatif, avec ces deux modes », argumente Jeff Denworth, le patron des produits chez Vast Data.

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