Oodrive : le temps de la croissance, la fin de l’innocence

D’ici 2025, l’éditeur français Oodrive mise sur la fin de la « naïveté » des entreprises envers ses concurrents américains (Box, Google Drive ou OneDrive) pour atteindre deux objectifs : accélérer sa croissance, et commencer à s’imposer en Europe.

La nouvelle simplification de la gamme de Oodrive intervient à une « étape importante, après deux années de réorganisations et d’investissement », souligne Stanislas de Rémur, co-fondateur de l’éditeur et fervent partisan du cloud souverain.

Photo de Stanislas de Rémur, cofondateur OodriveStanislas de Rémur,
cofondateur Oodrive

De fait, l’éditeur qui emploie 400 collaborateurs prévoit de recruter « 150 personnes en net et 250 personnes en tout cette année », dixit le CEO. Oodrive prévoit également de continuer à investir près 25 millions € cette année pour soutenir son développement.

« Il y a une mobilisation très forte de nos équipes pour gagner des parts de marché et peser en France et en Europe », continue Stanislas de Rémur. « Il faut maintenant que l’on aille beaucoup plus vite. Ça se jouera aussi là-dessus ».

La fin de la naïveté

Les équipes de Oodrive misent sur la fin de « la naïveté » des clients au sujet des dangers d’espionnage industriel et de fuite de données liés aux plateformes américaines soumises au CLOUD Act et à FISA. Ces dangers seraient aujourd’hui avérés depuis les révélations d’Edward Snowden – assure le CEO.

« Les entreprises doivent protéger leurs contrats et leurs relations commerciales… et surtout ne pas être naïves. »
Stanislas de RémurCo-fondateur de Oodrive

« Les entreprises doivent arbitrer entre business, application, sensibilité des données et [leur] mondialisation. Mais elles ne doivent pas oublier que le document est un élément très important » invite Stanislas de Rémur. « Les entreprises peuvent subir un impact très négatif parce que certains de leurs documents ne sont plus confidentiels. […] Il faut qu’elles protègent leurs contrats et leurs relations commerciales… et surtout qu’elles ne soient pas naïves ! ».

Pour le co-fondateur, la réponse qui s’impose est simple : « ne pas choisir une seule solution pour gérer tous leurs documents ».

« Des clients nous ont quittés il y a trois ans, parce qu’il y avait une uniformisation interne des solutions, une “Googlisation”… Et on les voit revenir aujourd’hui », constatait pour sa part Stéphane Ankaoua en 2021. « Ils se rendent compte que mettre les business plans stratégiques de leurs 70 filiales chez un Américain, ce n’est pas “cool”. Ils commencent à comprendre ce qu’est le CLOUD Act » et FISA section 702.

En 2020, Oodrive a réalisé un chiffre d’affaires d’environ 50 millions €. Il vise à présent les 80 millions à l’horizon 2025 – soit un taux de croissance annuel moyen de +10 %. Une partie de cette croissance viendra de l’Europe, où l’éditeur compte renforcer ses 6 filiales (Espagne, Italie, Benelux, Allemagne, Suisse et Pays-Bas).

Enfin, Oodrive « ne ferme pas la porte » (sic) à de futures collaborations avec d’autres acteurs souverains « pour étoffer encore sa solution ». Les paris sont ouverts.

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