
SaaS : Oodrive qualifié SecNumCloud 3.2
L’éditeur français de solutions collaboratives sécurisées a obtenu la qualification SecNumCloud 3.2 pour ses solutions Oodrive Work et Oodrive Meet. Cette qualification de l’ANSSI devrait renforcer sa position dans les secteurs sensibles face aux géants américains.
« Il n’y a pas d’alternative à Microsoft 365 et à Google Worskpace. Et il n’y en a pas non plus à Sharepoint, Onedrive, Box, Dropbox, etc. ». C’est contre cette vision du marché collaboratif que Oodrive, fondé en 2000, tente de se battre depuis plusieurs années.
Partie du stockage et de l’échange sécurisés de documents, son offre s’est petit à petit étoffée pour aller également vers l’édition de fichier (avec Collabora) et vers la signature électronique (avec le rachat d’une solution marseillaise). Dans le même temps, l’éditeur a « verticalisé » ses suites, industrie par industrie, tout en creusant le sillon de la souveraineté (il possède ses propres serveurs).
Un renouvellement de qualification qui aboutit à SNC 3.2
En ce début d’année, Oodrive franchit une nouvelle étape dans cette stratégie.
En 2019, il avait été le premier à obtenir la qualification SecNumCloud. En 2025, Oodrive est un des tout premiers à décrocher la version 3.2 du référentiel lors du renouvellement de sa qualification de 2022.
Pour mémoire, SNC 3.2 impose l’immunité aux lois extraterritoriales (FISA, Cloud Act, etc.) et donc que la structure ne soit pas détenue majoritairement par des capitaux américains (ou chinois).
« Nous avions ouvert la voie il y a 6 ans […]. Aujourd’hui, de plus en plus d’organisations connaissent SecNumCloud. C’est un atout et un gage de confiance pour nos clients », se félicite Stanislas de Rémur, co-fondateur et PDG d’Oodrive.
Une alternative souveraine aux géants américains
Dans un marché dominé par des acteurs américains, Oodrive mise donc à nouveau sur son ancrage européen et sur sa conformité stricte aux standards de sécurité français.
Un ancrage qui a séduit par exemple Cédric Chevrel, RSSI du groupe Matmut. « La qualification SecNumCloud – à la fois sur la partie SaaS et infra – a été l’élément clé qui nous a convaincus dans le choix d’Oodrive », témoigne-t-il lors de l’annonce de la qualification. « La souveraineté est un critère de choix fondamental pour un acteur comme la Matmut ».
Toute l’offre de Oodrive n’est cependant pas qualifiée SNC 3.2. Cette distinction concerne des éditions spéciales de Oodrive Work (édition, stockage, partage de document) et de Oodrive Meet (outils d’organisation de réunions critiques, comme les conseils d’administration).
Ces offres qualifiées cibleront prioritairement les secteurs sensibles comme la défense, les services publics, la santé, l’industrie et, dans le cas de la Matmut, la banque et l’assurance.
Un collaboratif souverain de plus en plus concurrentiel
Le marché du collaboratif souverain devient de plus en plus fourni. Et, par conséquent, de plus en plus concurrentiel.
Face à Oodrive – et à son début d’alliance avec Tixeo (visio sécurisée chiffrée de bout en bout et sans aucun serveur centralisé) et Olvid (messagerie instantanée) –, d’autres « attelages » se sont formés sous l’impulsion d’un appel à projets de l’État en 2023 dans le cadre de France 2030.
Trois suites collaboratives souveraines ont été retenues : « CollabNext » (Jamespot, 3DS Outscale, Alinto, Clever Cloud, Datakeen, Glowbl, Wallix, XWiki et l’ENS Paris-Saclay), « IS Suites » (Interstis, 3DS Outscale, Blue Mind, Scille (Parsec), Belledonne communication, Tranquil IT System et XWiki) et un projet porté par Wimi (avec Watoo, Seald, XWiki et Linagora).
Une des promesses d’aides apportées par l’État (via un « mix de subventions et d’avances remboursables », avait précisé Bpifrance au MagIT) était, justement, d’accompagner ces suites vers la qualification SNC 3.2. Étape indispensable pour être ensuite « Cloud de Confiance ».
Mais à ce jour, seuls Whaller en novembre 2024 (hébergé sur OVH et qualifié par composition – une possibilité ouverte par SNC 3.2) et Oodrive (qui gère toutes ses couches technologiques) ont obtenu le précieux sésame.
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Le CEO de Oodrive, Stanislas de Rémur, défend une conception de l’indépendance numérique plus proactive, et plus contraignante pour les acteurs extraeuropéens, dans un contexte où les États-Unis useraient de pressions géopolitiques pour contrer la position française sur le futur EUCS.