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IBM signe un accord pour porter ses catalogues SaaS et PaaS sur AWS

IBM a dévoilé la signature d’un accord de collaboration pluriannuel stratégique avec AWS, en vue de vendre ses plateformes de développement et ses logiciels sur le cloud de son partenaire.

En marge de son événement Think, IBM a annoncé un partenariat avec AWS. Contrairement à ses habitudes, celui-ci ne concerne pas des services de consultance et d’intégration adressés à des clients du géant du cloud. Non, ici, IBM entend proposer ses plateformes et logiciels sur AWS.

Ce partenariat stratégique pluriannuel implique de permettre aux clients de déployer depuis Red Hat OpenShift on AWS (ROSA) son service de gestion d’API IBM API Connect, sa base de données DB2, sa plateforme d’observabilité APM, sa suite de gestion d’actifs Maximo, une grande partie de son portfolio consacrée à la cybersécurité (ReaQta, Security Trusteer, Security Verify) et sa suite dédiée à l’automatisation des workflows, Watson Orchestrate. Ce catalogue sera enrichi au cours de l’année 2022.

L’ensemble de ces produits SaaS et PaaS seront accessibles depuis la marketplace AWS. IBM et son partenaire proposeront des templates de déploiement automatique CloudFormation et Terraform, ainsi qu’un support « natif » des services AWS. En plus d’une simplification des déploiements, les deux acteurs veulent s’assurer de la compatibilité du catalogue de services IBM avec le programme AWS Enterprise Discount. Les clients ayant souscrit à ce programme bénéficieront de ristournes sur les ressources consommées liées aux produits SaaS d’IBM.

Et aux responsables de Big Blue de rappeler que les collaborateurs d’IBM Consulting ont obtenu plus de 10 000 certifications AWS pour « aider les clients à construire et à déployer des workflows modernes, sécurisés et plus intelligents ».

« Grâce à notre accord pluriannuel, AWS œuvrera avec IBM pour offrir un large éventail de logiciels IBM à la demande sur AWS. »
Matt GarmanSVP ventes et marketing, AWS

Jusqu’alors, les clients d’AWS pouvaient installer manuellement une trentaine de services ou logiciels BYOL d’IBM depuis la place de marché. Ceux-ci proviennent majoritairement du catalogue d’IBM Security. Le fournisseur a donc décidé d’étendre largement une politique technico-commerciale existante.

Selon le communiqué de presse associé à l’annonce, IBM établit ce partenariat stratégique à la demande des clients. Guilherme Ximenes, CTO de la banque brésilienne Banco Inter s’exprime en faveur de cet accord, parce que l’entreprise a mis AWS au centre de sa stratégie cloud first et qu’elle souhaite y déployer les logiciels IBM.

Lee Sustar, analyste principal chez Forrester le confirme, cet accord concerne en premier lieu les clients existants d’IBM. « L’alliance visant à prendre en charge l’offre SaaS d’IBM sur AWS est une bonne nouvelle pour les clients de longue date qui disposent d’un parc informatique important sur AWS, mais qui souhaitent accéder facilement à la panoplie de logiciels d’entreprise d’IBM », déclare-t-il auprès du MagIT. « Cela prouve qu’IBM maintient son engagement selon lequel il répondra aux besoins de ses clients sur des plateformes non IBM ».

Pour ceux qui ne seraient pas encore convaincus, IBM pourra compter sur le soutien des forces commerciales d’AWS. « Grâce à notre accord pluriannuel, AWS œuvrera avec IBM pour offrir un large éventail de logiciels IBM à la demande sur AWS. En outre, nous travaillerons à l’établissement de programmes conjoints de marketing et de covente plus étoffés pour les clients », affirme Matt Garman, SVP ventes et marketing chez AWS.

« L'accord présente un risque important pour IBM, à savoir qu'AWS sera perçu comme une meilleure option qu’IBM Cloud pour l'exécution des SaaS d'IBM ».
Lee SustarAnalyste principal, Forrester

Il faut dire que les activités d’infogérance et d’infrastructure d’IBM ne rapportent plus autant que par le passé. La majorité des revenus du groupe sont liés à la vente de logiciels et à la consultance, deux segments dont la croissance est actuellement dépendante de celle des fournisseurs de cloud AWS, Microsoft Azure et Google Cloud.

Toutefois, IBM considère que cette alliance complète son offre. De fait, le groupe continue à proposer ses logiciels depuis IBM Cloud et ses infrastructures « hybrides ». Au contraire, pour l’analyste de Forrester, ce nouvel accord pourrait affaiblir une activité déjà en perte de vitesse.

« L’accord présente un risque important pour IBM, à savoir qu’AWS sera perçu comme une meilleure option qu’IBM Cloud pour l’exécution des SaaS d’IBM », conclut Lee Sustar.

Article mis à jour avec les déclarations de Lee Sustar, analyste principal chez Forrester.

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