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BigQuery : Google Cloud revoit son modèle économique

Outre des ajouts pour sécuriser le traitement de données partagées et faciliter l’inférence des modèles de machine learning sur BigQuery, Google Cloud annonce une révision de la politique tarifaire du data warehouse cloud. Les options seraient plus flexibles et granulaires, mais cela entraîne une augmentation de 25 % des tarifs analytiques à la demande.

Google a dĂ©voilĂ© mercredi les « data cleans rooms Â» (les salles blanches consacrĂ©es aux donnĂ©es, en VF) de BigQuery dans le but d’aider les entreprises Ă  amĂ©liorer leurs efforts de marketing en toute sĂ©curitĂ©.

Avec cette fonctionnalité, les utilisateurs pourront combiner leurs propres données marketing avec des données tierces via la place de marché de données de Google Cloud. Cela permettrait de développer une compréhension plus complète et plus approfondie de la manière de cibler les clients potentiels, assure le fournisseur.

« Data Cleans Rooms Â» : Google Cloud sur les pas de Databricks et Snowflake

Les fonctionnalités de gouvernance de BigQuery devront assurer la sécurité de la combinaison de ces données internes et externes, dans un souci de confidentialité et de conformité.

En outre, « les clients qui le souhaitent pourront crĂ©er leurs propres salles blanches sur BigQuery avec leurs propres cadres de gouvernance des donnĂ©es plutĂ´t que de s’appuyer sur les capacitĂ©s de Google Â», dĂ©clare Gerrit Kazmaier, vice-prĂ©sident et directeur gĂ©nĂ©ral base de donnĂ©es, analytiques, et Looker chez Google Cloud.

 Doug Henschen, analyste chez Constellation Research, remarque Ă  juste titre que des concurrents tels que Databricks et Snowflake ont introduit des fonctions similaires. Les salles blanches associĂ©es au data warehouse cloud de GCP ne sont qu’une rĂ©ponse.

Il n’en reste pas moins, selon Mike Leone, analyste chez Enterprise Strategy Group [propriété de Techtarget, également propriétaire du MagIT], que cette notion de confidentialité est cruciale pour les entreprises.

« C’est l’une des raisons pour lesquelles nous avons vu plusieurs annonces de salles blanches au cours des derniers mois Â», insiste-t-il. « C’est particulièrement important dans des secteurs très rĂ©glementĂ©s comme la santĂ© et la finance, oĂą de nombreuses parties travaillent ensemble, mais doivent protĂ©ger la vie privĂ©e des individus et maintenir la conformitĂ© Â».

En outre, GCP a annoncĂ© BigQuery ML Inference Engine. Il s’agit d’une extension des capacitĂ©s d’infĂ©rence de sa plateforme, permettant d’importer des modèles de machine learning personnalisĂ©s en provenance de diffĂ©rents frameworks entraĂ®nĂ©s en dehors de BigQuery. Auparavant, Google supportait les modèles au format TensorFlow, mais s’ouvre Ă  ONNX et XGBoost. Par exemple, Les utilisateurs de PyTorch et scikit-learn peuvent convertir leurs modèles au format ONNX avant de les exĂ©cuter sur BigQuery.

Pour des modèles plus gourmands, qui ont besoin de plusieurs accélérateurs graphiques pour s’inférer, Google propose de déployer un point de terminaison vers un environnement Vertex AI.

Dans la mĂŞme veine, GCP met Ă  disposition des modèles prĂ©entraĂ®nĂ©s de son cru pour traiter des donnĂ©es non structurĂ©es, par exemple pour de l’annotation d’images, de la comprĂ©hension et de la traduction de textes. Ceux-ci, estampillĂ©s « Cloud AI models Â» sont disponibles par API, mais les usagers peuvent les appeler via des fonctions Ă  mĂŞme la console BigQuery. Les API retourneront des rĂ©sultats sous forme de donnĂ©es JSON.

Google revoit la politique tarifaire de BigQuery

Google Cloud a Ă©galement profitĂ© de son Ă©vĂ©nement consacrĂ© Ă  l’analytique pour revoir sa politique tarifaire. Il y a une bonne et une mauvaise nouvelle. 

La bonne, c’est que les coûts de BigQuery, selon Google, devraient être plus prévisibles.

Jusqu’alors, le fournisseur cloud ne proposait que des tarifs d’analytiques Ă  la demande Ă  5 dollars par tĂ©raoctet pour les requĂŞtes et des tarifs d’analyse forfaitaires Ă  un coĂ»t mensuel de 2 000 dollars par vCPU (que Google appelle « slots Â» ou « emplacements Â»).

DĂ©sormais, avec l’introduction des Ă©ditions de BigQuery, les clients peuvent choisir parmi trois options de tarification basĂ©es sur la consommation - Standard, Enterprise et Enterprise Plus.

L’option Standard coĂ»te 0,04 dollar par slot/heure (facturĂ© dès la première minute) et est optimisĂ©e pour l’analyse SQL standard. L’option Enterprise augmente le coĂ»t Ă  0,06 dollar par slot/heure et est conçue pour des analyses plus avancĂ©es, et l’option Enterprise coĂ»te 0,10 dollar par slot/heure et inclut des fonctionnalitĂ©s plus spĂ©cifiques Ă  l’application, telles que la conformitĂ© FedRAMP.

Chaque option est proposĂ©e Ă  un tarif rĂ©duit de 20 % avec un engagement d’un an, tandis que les clients des Ă©ditions Enterprise et Enterprise Plus peuvent s’engager sur trois ans et bĂ©nĂ©ficier d’une rĂ©duction de 40 % sur le prix public. Ces remises sont automatiques.

« L’optimisation des coĂ»ts est très prĂ©sente dans l’esprit des clients de nos jours. Â»
Doug HenschenAnalyste, Constellation Research

La mauvaise nouvelle, c’est que Google a indiquĂ© qu’à partir du 5 juillet 2023, le coĂ»t de l’analytique Ă  la demande (prix Ă  la requĂŞte) augmentera de 25 % dans toutes les rĂ©gions « pour reflĂ©ter les amĂ©liorations des performances et du modèle serverless Â». Le mĂŞme jour, les engagements forfaitaires existants ne seront plus disponibles. Les clients seront automatiquement basculĂ©s vers les nouvelles offres.

« La nouvelle flexibilitĂ© tarifaire de BigQuery nous permet d’utiliser les Ă©ditions pour rĂ©pondre aux besoins de notre entreprise au niveau le plus granulaire Â», indiquerait Antoine Castex, architecte de donnĂ©es chez L’OrĂ©al, dans un billet de blog rĂ©digĂ© par la communication de Google Cloud.

Sur Twitter, le mĂŞme Antoine Castex note toutefois qu’un tel changement ne conviendra pas Ă  tout le monde.

« Il n’y a pas de grande diffĂ©rence par rapport Ă  aujourd’hui, oui les augmentations de prix sont plus un problème pour les petites entreprises… nous avons des prix nĂ©gociĂ©s et fixes de notre cĂ´tĂ© Â», rĂ©vèle-t-il.

« Google a continuĂ© d’amĂ©liorer les fonctionnalitĂ©s et le modèle de tarification de BigQuery afin d’être plus compĂ©titif en rĂ©ponse au marchĂ© et aux demandes des clients Â», dĂ©clare Doug Henschen, reprenant presque au mot près les arguments de Gerrit Kazmaier. « L’optimisation des coĂ»ts est très prĂ©sente dans l’esprit des clients de nos jours. Il est prĂ©fĂ©rable d’avoir plus d’options, mĂŞme s’il est courant de voir les remises les plus importantes liĂ©es Ă  des engagements Ă  long terme Â».

Pour tenter de rĂ©duire les coĂ»ts, il faudra nĂ©gocier avec Google Cloud, s’essayer au modèle tarifaire « donnĂ©es compressĂ©es Â» â€“ accessible en bĂŞta â€“ et Ă  l’autoscaling, « plus granulaire Â» qui permettrait aux clients « de rĂ©duire leur capacitĂ© actuelle de 30 Ă  40 % Â», dixit Gerrit Kazmaier.

 

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