Cisco Live : demain, des plug-ins ChatGPT pour administrer le réseau

NetworkGPT, un plug-in ChatGPT dévoilé lors du Cisco Live 2023, épaule les opérations de maintenance du réseau grâce à l’IA générative.

L’intelligence artificielle a été le sujet de démonstrations étonnantes lors de l’événement Cisco Live 2023 qui se tenait début juin à Las Vegas. Parmi les sessions réservées aux ingénieurs réseau et censées dévoiler en avant-première les travaux en cours dans les laboratoires de Cisco, celle du développeur John Capobianco (en photo) a ainsi fait la part belle à un plug-in pour ChatGPT baptisé NetworkGPT.

Celui-ci propose ni plus ni moins que d’ouvrir l’état du réseau d’une entreprise à la base de connaissance de la célèbre IA conversationnelle, afin qu’elle puisse répondre aux questions de maintenance qui se posent à un instant T.  John Capobianco a ainsi présenté les différentes façons dont il a utilisé le plug-in NetworkGPT pour interagir avec son réseau, en utilisant des questions en langage naturel et des prompts plus élaborés pour cibler une caractéristique particulière.

Développé en Python, avec la bibliothèque pyATS écrite par Cisco pour tester ses équipements réseau, NetworkGPT prend ici la forme d’un programme graphique, avec boutons et menus déroulants conçus à l’aide du framework Django. Toutes les actions sur l’interface composent un prompt, lequel est envoyé à l’API ChatGPT 3.5 d’OpenAI.

Observer et configurer tous les réseaux en langage courant

Le premier exercice de cette démonstration a été de demander à ChatGPT de se présenter et de lui servir d’assistant pour la démonstration. ChatGPT a répondu en ajoutant des informations sur lui-même et sur les plug-ins. Il a notamment dit : « Dans le contexte des modèles d’IA comme le mien, les plug-ins peuvent être utilisés pour étendre mes fonctionnalités, en me permettant d’interagir avec différents types de données, d’API ou de systèmes. Par exemple, le plug-in networkGPT me permet d’interagir avec les données du réseau Cisco, en fournissant des informations et des analyses basées sur les données reçues. »

John Capobianco a ensuite demandé à ChatGPT d’identifier les cartes réseau hors service sur un réseau de test. Ce à quoi ChatGPT a répondu que deux cartes réseau y avaient été éteintes par un administrateur. « J’étais incapable d’identifier cette information parmi les milliards de relevés que je récupère du réseau. Mais le plug-in, lui, a été capable de la trouver immédiatement », a commenté le développeur.

Par la suite, John Capobianco a démontré qu’il était également possible de demander à NetworkGPT de réactiver les cartes réseau hors service, de vérifier les logs et d’afficher en surbrillance les passages qui prouvent que ces cartes sont bien en activité. « Au lieu de devoir lire des pages et des pages de logs système lorsqu’un problème survient, les administrateurs du réseau peuvent demander à NetworkGPT d’accomplir ce travail fastidieux et même de fournir des informations sur son accomplissement », dit-il.

De manière assez ironique, ce petit programme NetworkGPT fait en Python ce que les consoles d’administration de Cisco peinent à réaliser : piloter et surveiller tout à la fois les équipements Meraki, Catalyst et Nexus. Sans lui, et en attendant que la promesse d’une console CNC globale se réalise (d’ici à un an), les administrateurs doivent cliquer sur différents tableaux de bord ou aller fouiner dans différents ensembles de données pour collecter les bonnes informations parmi tous leurs équipements. NetworkGPT, lui, parle à l’API de leurs consoles d’administration et dresse un diagnostic transversal.

Quelques considérations de sécurité avec les plug-ins ChatGPT

« Il est possible de sélectionner une option dans le modèle GPT-4 qui désactive l’historique des conversations et empêche ainsi ChatGPT de conserver vos données en mémoire. »
John CapobiancoDeveloper Advocate, Cisco

Pour l’heure, le plug-in NetworkGPT de John Capobianco est encore en cours de développement. Avant de pouvoir l’utiliser, le développeur recommande aux administrateurs de mettre en place des mesures de protection des accès, qui éviteront qu’une personne mal intentionnée se serve de NetworkGPT pour arrêter le réseau ou y déployer une configuration corrompue.

« Il est assez simple d’écrire un plug-in comme NetworkGPT et je pense que certains administrateurs n’attendront pas mon code pour piloter leur réseau depuis ChatGPT. Mais prêtez attention à limiter les exécutions automatiques de configuration. Programmez plutôt votre plug-in pour qu’il vous propose une configuration que vous déployez vous-mêmes », commente John Capobianco.

Un autre de ses conseils concerne la criticité éventuelle des données remontées à ChatGPT : « Les entreprises redoutent que ChatGPT ingurgite dans sa propre base de connaissance les données privées d’une entreprise, de ses salariés ou de ses clients. Pour éviter cet écueil, il est possible de sélectionner une option dans le modèle GPT-4 qui désactive l’historique des conversations et empêche ainsi ChatGPT de conserver vos données en mémoire. »

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