Serveurs : Dell passe aux infrastructures hyperconvergées OpenShift

Développant son partenariat avec Red Hat, Dell propose désormais des appliances OpenShift tout intégrées, qui s’interfacent avec les instances de ce système sur AWS et Azure.

Après les infrastructures hyperconvergées à base de systèmes VMware ou Nunatix pour exécuter des VMs clefs en main, voici qu’arrivent chez les constructeurs de serveurs des appliances Kubernetes tout-en-un pour exécuter des containers. Dans les faits, Dell lance ces jours-ci des configurations PowerEdge préconfigurées avec le système OpenShift, le Kubernetes de Red Hat, et son SDS PowerFlex.

La solution, baptisée Dell Apex Cloud Platform for Red Hat OpenShift, s’appuie sur un partenariat lancé en 2022 et qui visait déjà la mise au point d’une appliance conçue conjointement par les deux fournisseurs. L’un fournissait le système, l’autre la puissance de calcul, la capacité de stockage et les pilotes Kubernetes pour les exploiter. Pour autant, l’offre n’existait pas encore commercialement. Certains serveurs de Dell embarquant des tiroirs de disques étaient simplement validés par Red Hat comme aptes à exécuter OpenShift, au travers d’un programme Dell Validated Platform for Red Hat OpenShift.

À présent, plus question de passer dix jours à installer OpenShift soi-même. À l’allumage du cluster de serveurs Dell, les machines téléchargent et configurent toutes seules OpenShift. « Surtout, si des composants doivent être mis à jour, qu’il s’agisse d’OpenShift lui-même, ou des pilotes de stockage de Dell pour Kubernetes, par exemple, l’utilisateur n’a plus besoin de se lancer dans des installations complexes. La solution s’en occupe toute seule », observe Anurag Agrawal, PDG du cabinet d’études Techaisle.

Plus de cloud, moins de VMware

« Dell continue ainsi de mettre en œuvre sa stratégie Cloud-to-Ground qui consiste à apporter à ses clients une expérience similaire entre des serveurs sur site et des services en cloud […]. »
Scott SinclarAnalyste, ESG

Pour Dell, cette configuration est censée porter le sceau du cloud hybride, dans le sens où elle s’interface avec les services de clusters OpenShift déjà disponibles sur AWS et Azure. « Dell continue ainsi de mettre en œuvre sa stratégie Cloud-to-Ground qui consiste à apporter à ses clients une expérience similaire entre des serveurs sur site et des services en cloud, ce qui doit constituer la marque de fabrique de son programme commercial Apex », commente Scott Sinclar, analyste pour le bureau d’études ESG.

Anurag Agrawal souligne surtout que cette solution hyperconvergée pour containers concurrence en définitive l’infrastructure hyperconvergée VxRail de Dell qui, elle, exécute les logiciels de VMware, dont Tanzu, son Kubernetes maison. « Manifestement, l’acquisition prochaine de VMware par Broadcom incite les fabricants à proposer des alternatives à leur catalogue, comme si Tanzu avait déjà perdu de l’élan sur le marché », dit-il.

Dell n’est pas le seul à proposer des infrastructures hyperconvergées pour Kubernetes. IBM, la maison mère de Red Hat, commercialise depuis 2021 des solutions basées sur ses serveurs Power. HPE fournit aussi, depuis 2020, des configurations x86 baptisées Ezmeral. Pour autant, les machines Ezmeral ne bénéficient d’aucune facilité de cloud hybride comme en apporte OpenShift. Le Kubernetes qui s’y exécute est une version communautaire basique, assemblée par HPE et agrémentée du SDS de HPE pour piloter le stockage intégré.

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