Hyperconvergence : Nebulon améliore sa carte accélératrice

La carte SPU, qui accélère les opérations de stockage et en réseau sur les clusters, évolue en une Medusa2 à base de BlueField-3, le DPU de Nividia.

Une carte PCIe dans les nœuds d’un cluster hyperconvergé pour réduire de 25 % l’utilisation des ressources. Tel est le rôle de la carte Medusa 2 fabriquée par Nebulon. En déchargeant sur sa puce DPU plusieurs opérations habituellement exécutées par le processeur central – encodage réseau, gestion du stockage, transformation à la volée de données – la Medusa 2 permet in fine d’acheter trois serveurs au lieu de quatre.

La carte Medusa2 est la nouvelle version d’un produit jusqu’ici connu sous l’acronyme SPU. Son évolution principale est qu’elle est à présent basée sur un BlueField-3, le tout dernier DPU de Nvidia. Le DPU est une puce accélératrice spécialisée dans le traitement des données à la volée, qui sert à minima de contrôleur pour les disques et de contrôleur pour le réseau Ethernet.

Le BlueField-3 apporte le chiffrement en temps réel et le support du bus PCIe 5.0, deux fois plus rapide que le PCIe 4.0. La Medusa 2 utilise à présent 8 canaux PCIe 5.0 et dispose à la fois de deux connecteurs SFP56+ supportant 100 Gbit/s chacun et d’un connecteur RJ45 en 1 Gbit/s.

Accélérer le stockage, le réseau

La Medusa2 dispose de son propre système d’exploitation, désormais baptisé nebOS. Il est exécuté pour sa part sur un processeur ARM doté de 16 cœurs et accompagné d’une RAM DDR 5 de 48 Go. Ce système s’occupe de plusieurs choses.

Au niveau le plus bas, il pilote les unités disques NVMe, SATA et SAS internes à un serveur, à la place du processeur de ce serveur. Il pilote également le stockage externe en iSCSI, NVMe/TCP ou encore NVMe/RoCE. Dans sa dernière version, il intègre aussi le protocole étendu ConnectX-7 des cartes réseau intelligentes de Nvidia.

Au niveau le plus élevé, il intègre des fonctions de pointe pour le stockage : déduplication, compression, Erasure coding, chiffrement, snapshots et réplication synchrone (écriture en Y). Il gère aussi un système de détection de trafic anormal dû à des ransomwares, avec possibilité de déclencher des processus de sauvegarde et de restauration en cas de cyberattaque.

Le système nebOS comporte une API Redfish pour s’administrer à distance et il est livré avec des modules pour s’intégrer à l’administration de VMware vSphere, Windows Server Hyper-V, Linux KVM, Canonical K8s (Kubernetes). Un pilote CSI est par ailleurs fourni pour intégrer son stockage à Kubernetes. Nebulon propose par ailleurs une console de supervision en SaaS.

Faire l’économie d’un serveur sur quatre

Nebulon positionne plus particulièrement sa solution pour les infrastructures hyperconvergées. Ce sont des clusters de serveurs qui exécutent des machines virtuelles ou des containers et leur allouent un pool de stockage global, virtuellement assemblé à partir des disques présents dans chacun de serveurs. Une machine hyperconvergée repose donc sur un système de distribution du stockage (SDS), qui consomme en soi un certain temps de calcul et mérite d’être accéléré.

« Par exemple, si vous utilisez vSAN [le SDS de VMware, N.D.R.] et activez la compression, la déduplication ou le chiffrement, vous constaterez immédiatement une surcharge de 20 % sur les processeurs des serveurs. Idem pour le réseau NSX de VMware. À la fin, vous perdez un serveur sur quatre rien que pour faire fonctionner l’infrastructure hyperconvergée », explique Craig Nunes, le cofondateur et directeur général de Nebulon.

Il revendique l’exclusivité de sa solution dans les datacenters. « Les accélérateurs DPU sont déjà déployés chez les hyperscalers. Mais cela s’est fait au prix de gros efforts d’intégration, dont les entreprises sont généralement incapables à l’échelle de leur data center. Nous avons façonné cette intégration entre notre DPU et nebOS pour proposer une solution directement utilisable en entreprise. »

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