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MyReport (ex-Report One) prépare le lancement de son offre SaaS

Après avoir lancé MyReport v6 et des extensions vers les outils métier ciblant les marchés PME et ETI, l’éditeur français déploiera sa première offre SaaS sur Azure.

MyReport (ex-Report One) s’est fait un nom auprès des PME et des ETI. L’éditeur français spécialisé dans la BI fondé en 2001 revendique plus de 4 000 clients, plus de 48 000 usagers et un chiffre d’affaires de 12 millions d’euros. « Nous avons doublé la taille de notre équipe et de notre chiffre d’affaires en quatre ans », renseigne Thibaut Chesne, directeur général de MyReport.

Environ la moitié de ses clients comptent entre 50 et 250 collaborateurs. « Nous avons aussi des services dans de grands groupes qui utilisent MyReport, parce qu’ils y trouvent leur autonomie », précise le directeur général. MyReport s’appuie sur un réseau de près de 90 partenaires, revendeurs et intégrateurs. En outre, des éditeurs déploient la solution en marque blanche au moment d’embarquer des tableaux de bord dans leurs applications. Cette fonction « d’Embedded BI » est également accessible par les autres de clients de l’éditeur depuis peu dans MyReport Business Evolution (BE).

Avec sa v6, MyReport simplifie (encore) son expérience utilisateur

Pour rappel, MyReport BE est une suite de bout en bout composée de cinq modules : MyReport Administrator, Data, Builder/Page, Messenger et Center.

Administrator permet de gérer les utilisateurs, les projets et les serveurs. Data inclut un ETL et diverses fonctions de modélisations de données. Builder permet de bâtir les rapports et les tableaux de bord. Messenger doit faciliter l’automatisation de l’envoi des rapports, tandis que Center est le portail Web pour afficher des tableaux de bord. L’équivalent de Builder avec Center se nomme Page.

L’éditeur a bâti sa solution pour simplifier la production de rapports BI par-dessus des tables Excel. Depuis, il a lancé une batterie de connecteurs vers les bases de données les plus populaires, dont SAP HANA, PostgreSQL, MariaDB, SQL Server, Oracle, OleDB, etc. Néanmoins, chez son cœur de cible, les PME, les intégrations avec le tableur Excel priment.

MyReport propose également près de 100 connecteurs pour des applications métiers (ERP, CRM, SIRH, etc.), et a historiquement une forte proximité avec l’écosystème Sage. Il s’est aussi rapproché de Cegid.

Au cours du mois de janvier, MyReport a lancé la v6 de sa plateforme, introduisant une refonte de l’UX et l’UI pour des tableaux de bord épurés, donc plus lisibles, et une navigation simplifiée dans les projets. Pêle-mêle, les rapports peuvent maintenant être exportés en PDF, il est possible d’ajouter des infobulles pour expliquer les indicateurs, l’outil apporte une double comparaison de KPI (par exemple, entre le CA de l’année en cours et N-1 et N-2) ou encore un moyen de « zoomer » dans des histogrammes. Cette v6 introduit également un glossaire afin d’expliquer les indicateurs clés et une prise en charge d’Azure Active Directory (AAD). Comme la plupart des outils BI sur le marché, la plateforme de MyReport ne subit pas une révolution, mais une mise au goût du jour.

Une compétition accrue

Un tableau de bord MyReport issu de l'extension consacrée à l'outil SIRH Lucca.
Un tableau de bord MyReport issu de l'extension consacrée à l'outil SIRH Lucca.

Malgré ses ambitions, les résultats 2023 MyReport « n’ont pas été tout à fait à la hauteur des attentes ». Outre la crise financière, l’éditeur doit faire face à une compétition accrue. Il y a d’abord les effets de l’intégration par les éditeurs d’outils de gestion de modules BI.

« De plus en plus d’outils de gestion intègrent des briques d’analyse de données », renseigne Thibaut Chesne. De manière générale, ces solutions RH, de comptabilité ou encore des CRM intègrent des tableaux de bord et quelques KPI préconfigurés.

« Ce sont des outils SaaS, plug and play plutôt bien conçus, mais quand il y a une plateforme dédiée au RH, une autre aux financiers, une troisième aux commerciaux, toute la difficulté est de synchroniser les informations qu’elles renferment. C’est notre proposition de valeur : amener la cohérence dans la gestion de données ».

En réponse à ce phénomène, MyReport a lancé des extensions. Elles correspondent à des modèles de données, des tableaux de bord préfabriqués et des moyens d’unifier les indicateurs clés de performance depuis une seule interface, la sienne. Les premières d’entre elles l’ont amené à se rapprocher de l’éditeur SIRH Lucca, Cegid (XRP Flex) et de Sage (Sage100). Il propose en outre une extension pour simplifier le reporting du bilan social d’une direction à partir des données de la déclaration sociale nominative (DSN).

Malgré sa proximité avec Microsoft, MyReport observe ensuite que Power BI commence à lui faire de l’ombre.

« Power BI descend de plus en plus sur les PME et est bien implantée chez les ETI. Le marché mûrit et les grands acteurs nous rejoignent. C’est intéressant parce que nous avons aussi des arguments à faire valoir », assure Thibaut Chesne. « D’un côté, nous proposons un outil structurant qui permet d’analyser des données en dehors d’un seul outil de gestion. De l’autre, avec des outils bureautiques en sus de Power BI, les clients ont parfois l’impression que cette brique suffit pour faire de l’analytique ».

Or pour l’ingestion de données, leur traitement, leur gouvernance, il faut mettre en place tout un ensemble de processus gourmand en ressources, juge le dirigeant. « L’on retombe dans le même écueil qu’il y a vingt ans quand les solutions n’étaient pas adaptées aux PME ». MyReport défend non seulement sa plateforme, mais aussi l’apport de son écosystème de partenaires dans la mise en place de bonnes pratiques.

De fait, MyReport demeure une solution « self-managed », à déployer sur site ou dans le cloud. Un travail généralement effectué par ses partenaires, tandis que ses concurrents, petits ou grands misent sur une stratégie SaaS. Les partenaires de MyReport aussi.

Une première offre en SaaS en 2024

En 2022, auprès du MagIT, MyReport évoquait le passage au SaaS comme un « impératif », sans que cela implique l’abandon de sa plateforme on premise.

« Nous allons proposer une première version SaaS de MyReport dans les semaines et mois à venir », annonce Thibaut Chesne. « Dans un premier temps, il s’agira de proposer des modules de visualisation et dans un deuxième temps des briques pour déployer des projets d’analytique complets en SaaS ».

Cette v1 de MyReport en mode SaaS sera d’abord déployée sur Microsoft Azure.

« Nous sommes très interfacés avec Microsoft Excel pour l’analytique. Logiquement, nous hébergerons notre plateforme sur Azure », confirme le directeur général. « Tout l’enjeu est d’assurer la gouvernance et la sécurité des données qui seront stockées par les clients. C’est un nouveau métier ».

L’autre défi pour MyReport est de trouver le bon modèle économique. « Historiquement, nous vendons des licences et de la maintenance. Nous proposons de plus en plus de locatifs, mais en SaaS, il faut également intégrer les coûts des plateformes ».

Plus tard, l’éditeur étudie des intégrations avec des datawarehouses cloud, tels que Snowflake.

Si le lancement progressif d’une solution SaaS est un succès, Thibaut Chesne envisage le fait de fournir l’accès à une place de marché de données externes, permettant d’enrichir les tableaux de bord et les rapports.

Quant aux sujets d’IA prédictive et générative, ils intéressent l’éditeur, mais ses clients ne sont pas suffisamment mûrs, considère le DG. Soit parce qu’ils n’ont pas une culture « Data » très avancée, soit parce qu’ils n’ont pas suffisamment de données pour que cela soit pertinent, soit les deux. « Concrètement, nos clients ne nous demandent pas d’intégrer l’IA, mais ce sont des sujets sur lesquels l’on se penche, car à partir du moment où notre marché sera mûr, il ne faudra pas être en retard », anticipe Thibaut Chesne. « Nos enjeux historiques restent l’appropriation des outils par les métiers, la confiance dans les informations restituées à travers les tableaux de bord, la gouvernance des KPI et la réconciliation des métiers et de la DSI ». Ces enjeux, les grands groupes n’y échappent pas.

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