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Sauvegarde en ligne : Eon, ce nouveau venu qui automatise le multicloud
Descendant de CloudEndure sur AWS, ce nouveau service de sauvegarde permet d’interroger les fichiers et les bases de données sauvegardés sans devoir les restaurer, grâce à des métadonnées qui fonctionnent chez tous les hyperscalers.
Eon est un tout nouveau service de sauvegarde pour les données stockées en cloud. Il a trois particularités. D’abord, lorsqu’il sauvegarde un service de stockage en mode fichier, en mode objet, en mode bloc ou une base de données SQL, il analyse à quelles applications ces services sont liés et engendre une classification (données de production ou non, données sensibles ou non, etc.). Ensuite, ses sauvegardes contiennent des métadonnées qui permettent d’interroger les contenus, y compris les contenus SQL. Enfin, il est naturellement conçu pour le multicloud.
Les bénéfices sont, d’une part, l’automatisation d’une longue étape d’étiquetage des données qui se fait d’ordinaire à la main. L’administrateur n’a en fait plus qu’à définir des règles pour les différents types d’applications, notamment l’intervalle des sauvegardes et leur durée de conservation, et Eon trouve tout seul quelles règles s’appliquent à quelles données.
D’autre part, le fait de pouvoir accéder au contenu sauvegardé permet soit de ne récupérer que certains fichiers en cas d’erreur humaine, soit d’interroger des sauvegardes de bases de données directement avec des requêtes SQL. Dans les deux cas, il n’est plus nécessaire de restaurer entièrement une sauvegarde avant de pouvoir utiliser son contenu.
Précisons que les recherches se font depuis la console d’Eon et s’appliquent à toutes les sauvegardes gérées par le service. L’administrateur n’a même plus à interroger les sauvegardes une à une pour trouver laquelle contient la donnée à récupérer.
Sauvegarder sur un cloud, restaurer sur un autre
Accessoirement, les métadonnées rendent les sauvegardes universelles : elles peuvent capturer des données depuis un hyperscaler (AWS, Azure ou GCP) et les restaurer chez un autre en les liant aux applications équivalentes disponibles à destination. L’utilisateur n’a même pas besoin de faire lui-même la migration des sauvegardes entre deux hyperscalers, le service s’occupant de tout.
« Cela concrétise enfin des décennies de promesses de simplicité de la part des fournisseurs de stockage ou de sauvegarde. Enfin, il n’y a plus de rupture de connexion entre des données et leurs applications, ce qui était jusque-là systématiquement le cas lorsque vous sauvegardiez sur site et restauriez en cloud. Ce problème est tellement important qu’il a entraîné davantage de travaux de réparation – le fameux lift & shift – que de développement pour le cloud de la part des entreprises », commente l’analyste Jerome Wendt, du cabinet de conseil Data Center Intelligence Group.
Dans le détail, Eon utilise un moteur d’apprentissage automatique pour examiner à quels services ou applications cloud les données sont connectées. C’est ce service qui permet de restaurer automatiquement les connexions vers les applications, en s’assurant qu’il n’y a pas de configurations erronées et en conservant les mêmes catégories de droits d’accès entre la source et la destination.
Eon a été créé par les anciens de CloudEndure, un service israélien de sauvegarde dans le cloud racheté par AWS en 2019. CloudEndure était si efficace qu’il est entretemps devenu le premier service de reprise d’activité après sinistre d’AWS.
Le service Eon est facturé au nombre total de Go de stockage consommés par les sauvegardes.