Les premiers pas d’Oracle Database@AWS

Oracle Database@AWS doit améliorer les performances de la base de données d’Oracle sur le cloud quand elle est intégrée avec les services de la filiale d’Amazon. La firme de Larry Ellison applique là une stratégie qui semble faire chez ses preuves sur Azure et GCP.

« Si tu ne viens pas à OCI, OCI ira à toi ! ». Le Lagardère du cloud, Oracle, et son partenaire AWS mettent en œuvre leur partenariat présenté lors de l’événement CloudWorld, en septembre 2024.

Ainsi, avec Oracle Database@AWS a installé ses racks Exadata dans les mêmes data centers où sont déployées les régions cloud d’AWS en Oregon et en Virginie du Nord.

Oracle Database@AWS permet aux clients d’exécuter Oracle Exadata Database Service et Oracle Autonomous Database sur OCI au sein d’AWS. Cette évolution doit l’intégration des données entre les outils Oracle Database et AWS Analytics. Ce n’est pas la première que la firme de Larry Ellison bâtit un tel partenariat. Elle a déjà fait de même avec Microsoft Azure et Google Cloud. Pour rappel, après avoir interconnecté ses data centers avec ceux de ses coopétiteurs, Oracle avait conclu que la colocation au sein des mêmes locaux est la meilleure option en matière de performance. La gestion des données et des systèmes OCI demeure isolée tout en permettant des formes d’intégrations avec les services des partenaires cloud.

Et les clients approuvent. Les résultats financiers d’Oracle pour le quatrième trimestre 2025 ont montré que les revenus de son infrastructure cloud ont grimpé de 52 %, tandis que son activité autour des bases de données multicloud avec Amazon, Google et Azure a bondi de 115 % d’un trimestre à l’autre. Parmi les premiers utilisateurs figurent Fidelity Investments, Nationwide et SAS.

« Oracle est la plateforme de gestion des données pour de nombreuses entreprises clientes – des clients qui ont peut-être déjà acheté AWS… et qui utilisent des services de [fournisseurs de services cloud] comme Amazon Redshift pour l’analytique », déclare Matt Kimball, analyste des centres de données chez Moor Insights & Strategy. « Plutôt que de forcer ses clients à migrer leurs environnements Oracle vers OCI [Oracle Cloud Infrastructure], ils peuvent les rencontrer là où ils sont déjà ».

Un déploiement dans 20 régions cloud en moins de deux ans

Oracle déploiera Database@AWS dans 20 régions supplémentaires au cours des 12 à 18 prochains mois, selon Kambiz Aghili, vice-président d’Oracle pour les produits multicloud OCI chez Oracle. « Lorsqu’elles seront en ligne, elles seront entièrement en phase avec tout ce que nous offrons », avance-t-il.

Toujours selon Kambiz Aghili, la stratégie d’Oracle consiste à donner plus de choix aux clients. Dès décembre, l’accès en préversion à Database@AWS aurait permis de prouver que les clients pouvaient déplacer des charges de travail vers le cloud. « Cela n’était pas possible auparavant ».

« Pour nous, la stratégie multicloud consiste à rendre notre technologie disponible et interopérable, que les clients veuillent l’exécuter sur OCI, depuis nos centres de données, ceux d’acteurs tiers ou depuis ceux de nos partenaires », vante-t-il.

Le déploiement de Database@AWS en Virginie du Nord et dans l’Oregon est judicieux d’un point de vue stratégique. Ashburn, en Virginie, connue sous le nom de « Data Center Alley », possède la plus grande concentration de centres de données au monde, et tous les hyperscalers – Meta, Google et Amazon – ont également construit de grands centres de données dans l’Oregon. Mais Steven Dickens, PDG et analyste chez HyperFrame Research, note que ce n’est que le début.

« En fin de compte, cela va se répercuter dans toutes les régions pour tous les fournisseurs cloud au niveau mondial », a-t-il déclaré. « L’Europe serait une autre étape évidente […], et il sera intéressant de voir si la solution est déployée au Moyen-Orient et au Japon ».

23ai parlera à SageMaker et Bedrock

Oracle Database@AWS permettra aux clients travaillant avec OCI dans AWS d’utiliser Oracle Database 23ai et des capacités vectorielles intégrées, selon l’entreprise. Et de remettre le couvert concernant les intégrations « Zero ETL » avec les services de gestion de données managés de la filiale d’Amazon. Pour les clients, c’est la promesse d’utiliser leurs données résidant dans un SGBD Oracle avec les outils comme Redshift/QuickSight (data warehouse, BI), SageMaker (machine learning) et Bedrock (IA générative).

« Les données et leur localisation sont essentielles », avance Steven Dickens. « Ce [partenariat] répond à la question fondamentale : “Faut-il déplacer les données vers l’IA ou l’IA vers les données ?”. Cela résout ce dilemme ». L’analyste embrasse là le discours du fournisseur.

Les utilisateurs d’OCI auront également accès aux outils AWS, notamment la console de gestion, l’interface de ligne de commande, les API et les outils de supervision.

Qui plus est, Oracle Database@AWS inclut la prise en charge des applications Oracle, notamment E-Business Suite, PeopleSoft, JD Edwards EnterpriseOne, Oracle Enterprise Performance Management et Oracle Retail Applications.

« Dans ces partenariats, Oracle déploie nativement OCI, y compris Exadata, dans les centres de données de ses partenaires afin qu’ils puissent fournir une connectivité sécurisée et à faible latence aux services », conclut Matt Kimball. « C’est la définition même du véritable multicloud ».

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