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Applications & Données 26 : les épées de Damoclès de la DSI

Ce semestre, dans votre revue : trois mutations qui façonnent l’avenir technologique des DSI européennes. La quête d’indépendance numérique, l’avènement « disruptif » des agents IA, et la nécessité d’une approche responsable et durable de l’IT.

Depuis 1945, rarement le monde aura été aussi instable et soumis à autant de périls. Les guerres physiques, les guerres commerciales, le changement climatique sont autant d’épées de Damoclès en équilibre fragile au-dessus des entreprises et des États. Des épées qui ont aussi des répercussions dans l’IT et pour les DSI.

Ce cocktail est d’autant plus explosif qu’il s’accompagne d’une accélération de la transformation numérique avec l’IA sous toutes ses formes – et depuis peu, avec l’IA agentique. Une accélération dont on ne sait pas encore quelles seront les conséquences réelles.

Ce numéro de votre magazine, dédié aux solutions métiers et à la gestion des données, plonge au cœur de trois mutations, issues de ce contexte global, qui façonnent pour nous, Européens, notre avenir technologique : la quête de souveraineté numérique, l’avènement « disruptif » des agents IA, et la nécessité d’une approche responsable et durable de l’IT.

La souveraineté (ou indépendance) numérique, au cœur des débats

La question de la souveraineté numérique est plus que jamais d’actualité, même si les entreprises préfèrent parler de « maîtrise de la dépendance technologique ».

Au-delà de cette question sémantique, l’État affiche sa volonté d’agir. Dans ce numéro, vous verrez comment et pourquoi (dans le même temps) Aldrick Zappellini, du Crédit Agricole, met en garde ses pairs contre le pilotage des budgets IT à trop court terme.

Il plaide, à l’inverse, pour une véritable vision stratégique, afin d’éviter les risques de dépendance.

Bien que des dirigeants comme Julien Largillière (Veolia) et Patrick Pouyanné (TotalEnergies) regrettent le manque d’alternatives européennes, la ministre déléguée chargée de l’IA et du Numérique, Clara Chappaz, insiste, elle, sur l’existence de solutions locales innovantes et compétitives… Encore faut-il faire plus que les chercher. C’est, en résumé, ce que recommande le Cigref dans cet article qui invite à voir à long terme.

L’association de DSI préconise la diversification des fournisseurs et la promotion des solutions européennes. Sans pour autant viser une « autarcie numérique ». Tout est affaire d’équilibre.

C’est aussi dans ce contexte qu’un Comité Stratégique de Filière (CSF) pour le numérique a été lancé (on vous dit tout sur cette nouvelle instance). Son but sera de structurer l’écosystème numérique français, pour, là encore, renforcer une autonomie stratégique et favoriser la réindustrialisation du pays.

L’IA agentique, pas encore très claire, mais déjà « révolutionnaire »

Dans le domaine de l’IA, une initiative comme le partenariat Mistral AI-Nvidia a retenu notre attention. Elle illustre à sa manière les efforts faits pour une « IA souveraine ». Même si ce développement pose également la question d’une potentielle dépendance accrue vis-à-vis de Nvidia.

L’IA est – vous le savez mieux que quiconque – devenue le sujet central de nombreuses stratégies. Elle est au cœur de toutes les transformations numériques, encore plus avec une nouvelle « révolution » annoncée : celle de l’IA agentique. Reste que la définition de ce qu’est exactement un agent IA (vs un assistant) n’est pas encore totalement établie.

Qu’à cela ne tienne, Applications & Données a interrogé les experts (BCG, Forrester, IDC, etc.) pour dresser un portrait-robot plus précis de ces nouveaux bots. Un dossier qui, nous l’espérons, vous aidera à y voir plus clair dans les communications marketing souvent confuses, parfois trompeuses.

Dans l’IA agentique, encore, nous revenons sur les bonnes pratiques à appliquer pour éviter que les agents ne dérivent, ainsi que sur une évolution naissante qui devrait faciliter leur avènement : le protocole (MCP). Initié par Anthropic, il s’est rapidement imposé (contre toute attente) comme le « port USB-C des applications IA », standardisant la communication entre les outils et les modèles.

Et comme rien ne vaut un exemple pratique, nous vous proposons de passer dans les coulisses d’un projet de Veolia. Le groupe montre la voie en déployant massivement l’IA générative et en initiant ses premiers workflows d’IA agentique. Le tout de manière sécurisée. L’étape suivante ? L’adoption d’un serveur MCP, évidemment !

La durabilité de l’IA, un impératif encore trop négligé ?

Mais qui dit IA dit aussi consommation énergétique. La DSI va devoir, de plus en plus, s’occuper de cette empreinte écologique, en particulier celle de l’IA générative.

Ce n’est pas la première fois que des spécialistes tirent la sonnette d’alarme. Mais une étude de Capgemini alerte sur une forme de négligence. Près de la moitié des dirigeants constateraient une hausse de leurs émissions de GES liées à la GenAI, mais peu mesureraient réellement cet impact. Les critères de sélection des fournisseurs d’IA négligeraient également trop souvent la durabilité.

Loin d’être accusateur, ce rapport souligne que des leviers (techniques et organisationnels) existent pour réduire cette empreinte. Vous les découvrirez dans ce numéro 26 d’Applications & Données.

Nous espérons que ces enquêtes, conseils, témoignages et analyses vous apporteront des pistes d’action et de réflexion pour éloigner ces épées de Damoclès et relever ces défis passionnants.

Bonne lecture !

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Applications & Données 26

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