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CARL : 40 ans et l’ambition de la « maintenance 5.0 »

L’éditeur lyonnais, spécialiste de la gestion de la maintenance industrielle et tertiaire, fête ses quarante ans. La filiale du groupe Berger-Levrault regarde vers l’international et le futur de son domaine – entre IA générative, prédictif et réalité augmentée.

Joyeux anniversaire. Rares sont les éditeurs français qui peuvent dire qu’ils ont passé l’âge de 40 ans. Dassault Systèmes (fondée en 1981), Cegid (fondé en 1983 à Lyon), ou encore EBP (1984) font partie de cette famille très restreinte. C’est le cas également d’un autre Lyonnais, CARL fondé en 1985.

Un spécialiste de la GMAO

Peut-être moins connu que les autres « aïeux » de l’IT B2B français, CARL est un spécialiste des logiciels de gestion de la maintenance industrielle et tertiaire (GMAO / GTP). Il a été racheté en 2017 par le groupe Berger-Levrault fondé pour sa part en… 1764.

À l’époque, avant la Révolution française donc, Berger-Levrault était déjà un éditeur, mais de livres. Son premier logiciel est sorti en 1981, ce qui en fait un autre membre du club des quarantenaires.

Berger-Levrault a, depuis, beaucoup racheté. Mais de ces acquisitions, les deux seules marques qui perdurent sont celles de Neolink (créé en 2012) et de CARL.

Une présence internationale

CARL emploie aujourd’hui 200 collaborateurs. Ses logiciels servent à gérer des équipements de production, des réseaux techniques, des matériels roulants ou encore des dispositifs biomédicaux.

L’éditeur dit réaliser un tiers de son chiffre d’affaires à l’international, dans une quarantaine de pays, avec six implantations à l’étranger (Espagne, Italie, Suisse, Maroc, Canada et Belgique).

Vers la maintenance 5.0, mais dans « l’humanocentrisme »

CARL regarde à présent vers « la maintenance 5.0 » (sic).

Cette maintenance de prochaine génération veut associer des innovations (comme la maintenance prédictive, l’assistance au diagnostic pour les techniciens) et durabilité environnementale (par exemple dans les bâtiments intelligents ou smart building).

« L’IA n’est qu’un levier : l'enjeu est de créer un modèle où l’innovation ouvre la voie à une performance responsable. »
Senda BouchraraDirectrice générale de CARL

Ces orientations doivent s’inscrire dans « l’humanocentrisme ».

L’humanocentrisme est une conception qui garde l’humain au centre des processus industriels. Les technologies (IoT, réalité augmentée, plans, cartes, maquettes 3D BIM & CIM, Intelligence artificielle) ne remplacent pas les travailleurs, mais sont censées améliorer leurs conditions de travail et leur capacité à décider.

« Nous sommes convaincus que la maintenance du futur ne sera pas seulement technologique, elle sera profondément humaine et durable », assure Senda Bouchrara, directrice générale de CARL. « L’IA n’est qu’un levier : le véritable enjeu est de créer un modèle où l’innovation ouvre la voie à une performance responsable. »

Premiers pas dans l’IA générative

Il n’en reste pas moins que CARL investit dans la R&D sur ces sujets technologiques – avec notamment un laboratoire commun avec l’Inria. Et en particulier dans l’IA générative industrielle pour, par exemple, rendre plus facilement consultables, in situ, les bases de connaissances techniques.

En résumé, un éditeur pas forcément très « hype », mais qui, à 40 ans, a réussi à devenir un des leaders européens dans l’industrie. Et ça non plus, il n’y a pas beaucoup d’éditeurs français qui peuvent en dire autant.

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