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IA agentique : Informatica poursuit sur sa lancée
En attendant la finalisation de son acquisition par Salesforce, Informatica maintient sa feuille de route. Après la prise en charge des systèmes RAG et de MCP, il rend disponibles ses agents IA sur étagère.
Le spécialiste de l’intégration et de la gouvernance de données infuse l’IA et le machine learning dans sa plateforme Informatica Data Management Cloud (IDMC) depuis 2018. Il était normal pour lui de suivre de très près la tendance de l’IA générative. Avec cette Fall Release, l’éditeur tente de rester à niveau. L’occasion de lancer ses « premiers » agents IA sur étagère. Ils les avaient déjà présentés en mai dernier.
Les agents IA sur étagère débarquent dans IDMC
Certains d’entre eux sont désormais disponibles. C’est le cas des agents IA Enteprise Discovery, Data Exploration et Data Integration. Le premier permet de retrouver des jeux de données validés pour des projets analytiques. Le deuxième agent analyse des données en langage naturel et crée des visualisations à partir des « golden record » disponibles dans le MDM d’IDMC. Le troisième, l’agent Data Integration ressemble fortement à Claire Copilot Data Integration, présenté dans la spring release. Pourtant, les deux outils sont amenés à cohabiter.
Deux autres agents seront en préversion privée à partir du mois de novembre. C’est le cas de Data Quality Agent. Celui-ci permet de convertir en règles de mise en qualité des intentions exprimées en langage naturel. Agentic AI PIM for Product 360, doit simplifier la gestion des données produit à travers une interface conversationnelle. Celui-ci inclut Product Experience Agent for Product 360. Cet agent doit enrichir les données produit à partir de documents, par nature non structurés.
En outre, Claire GPT intègre au moins un modèle de raisonnement, les outils et les logiques associées. Il s’agit d’améliorer la planification et l’exécution des tâches agentiques.
La mise à jour est également l’occasion de présenter, en préversion privée, AI Agent Engineering Service. L’éditeur avait déjà fourni des outils pour concevoir des assistants IA et des mécanismes RAG, mais ils ciblaient principalement les développeurs.
Là, Informatica entend ouvrir le champ avec une interface no-code permettant de concevoir et d’orchestrer les agents IA de toute sorte. Des templates et des agents sur étagère peuvent être modifiés dans l’idée de cibler des cas d’usage spécifiques. Ils seront référencés dans l’AI Agent Hub. Bien évidemment, l’éditeur tire parti de l’intégration des serveurs MCP (Model Context Protocol) présentés en août dernier.
Une intégration entre le MDM d’Informatica et Agentforce de Salesforce
Depuis le début de l’été, Informatica est en cours d’acquisition par Salesforce. Les deux acteurs n’attendent pas la fin de l’opération pour commencer les intégrations entre leurs produits. Ainsi, une extension permet de connecter Agentforce, la suite d’IA agentique de Salesforce au MDM d’Informatica dans IDMC.
« Il est un peu tôt pour discuter de l’acquisition, mais pour le moment elle n’a pas d’impact sur la manière dont nous délivrons nos produits », affirmait David Decloux, directeur avant-ventes Europe du Sud chez Informatica, lors d’un entretien avec LeMagIT au début du mois d’octobre.
En outre, le MDM SaaS d’Informatica a le droit à de nouvelles fonctionnalités infusées à l’IA. La correspondance automatisée entre les données, l’explicabilité de ce « matching », l’application de la technique à des données externes, l’étiquetage en masse et visibilité des sources doivent faciliter le travail des data stewards.
En ce qui concerne la gouvernance de l’IA, Cloud Data Governance & Catalog (CDGC) permet de modéliser et d’inventorier des systèmes multiagents et leurs actifs depuis Google Vertex AI. Une fonctionnalité en préversion privée de CDGC promet par ailleurs de « scanner, classifier et cataloguer » les données non structurées. Il est aussi possible de créer des tableaux de bord personnalisés à partir de métriques d’utilisation des actifs enregistrés.
Le service Data Access Management, lui, dispose désormais de plugins pour applique des politiques de gouvernance commune sur Databricks, Amazon Redshift et Microsoft Fabric.
Enfin, puisqu’apparemment cela n’avait pas été fait, Informatica dote sa plateforme d’une authentification multifactorielle (MFA).
« En matière d’IA, nous travaillons sur trois axes », expliquait David Decloux lors du salon Big Data & AI Paris. « Nous faisons en sorte de mettre les données en qualité pour l’IA, d’utiliser l’IA pour préparer l’intégration de données dans les référentiels, les data warehouse, etc., et faciliter leur consommation par les métiers ».
Une déclaration qui résume bien les intentions derrière les annonces évoquées plus haut. Toutefois, elles sont de nature incrémentale, selon un analyste.
« Il s’agit en grande partie d’une mise à niveau [par rapport à la concurrence] », juge Donald Farmer, analyste et fondateur de ThreeHive, auprès de SearchDataManagement, une publication sœur du MagIT. « Cela n’a rien de révolutionnaire, mais les utilisateurs d’Informatica avec lesquels j’ai discuté ces derniers mois les attendent avec impatience ».
