vege - stock.adobe.com
Fleet Manager : une console pour gouverner toutes les bases de données Neo4j
L’éditeur spécialisé dans les bases de données orientées graphes entend aider les entreprises à inventorier toutes les éditions de son produit, sur site et dans le cloud. Outre une gestion globale plus sécurisée, il entend inciter les migrations vers sa DBaaS, Aura.
Neo4j a présenté la semaine dernière Fleet Manager. Comme son nom le laisse à penser, l’outil doit permettre de gérer les bases déployées à la fois sur site et dans le cloud (GCP, Azure, AWS), quelle que soit l’édition. Cela inclut AuraDB, Enterprise Edition, Desktop, Community Edition et le modèle de déploiement à large échelle, Infinigraph. L’idée est de confier au DSI et au RSSI « une seule vue » pour suivre les déploiements et les sécuriser.
Inventorier les licences et gérer les mises à jour
L’outil agit comme un control plane pour catégoriser et labéliser les déploiements, gérer les extensions et les licences (Neo4j, Graph Data Science, Bloom) ainsi que suivre la consommation de ressources dans le cloud. Il est également possible de superviser la santé et les performances des nœuds, d’obtenir des alertes « en temps réel » sur de potentielles pannes et d’obtenir une piste d’audit. Fleet Manager doit permettre de distinguer les serveurs, les bases de données et leurs instances.
Ce control plane est installé sur Neo4 Aura, un service SaaS. Le plug-in pour connecter les bases nécessite la version 4.4 de Neo4j et au-delà. Il est accessible gratuitement avec un compte Aura.
Ce n’est pas la première fois que l’éditeur dit vouloir simplifier la gestion de sa base de données orientée graphes. En 2022, il avait présenté Ops Manager, une interface et une API aux mains des DBA pour accélérer les déploiements. Il s’agit, entre autres, de faciliter la gestion de la configuration des espaces de nom et des mises à jour.
Neo4j espérait que cela facilite les migrations vers le cloud. À l’avenir, l’éditeur prévoit que Fleet Manager devienne l’endroit de référence pour « l’application de politiques unifiées et des flux de travail automatisés pour l’approvisionnement, les mises à niveau et les migrations ». En clair, l’éditeur pourrait fusionner les capacités d’Ops et de Fleet Manager.
Préparer les migrations vers le cloud (et rester pertinent face à l’approche multimodèle)
L’objectif est inchangé. « Vous pourrez bientôt établir une feuille de route pour une migration transparente vers les services managés Aura et recevoir des avis de sécurité et des recommandations de mise à jour », affirment Chris Shelmerdine et Pramod Borkar, deux responsables de la gestion produit chez Neo4j. Ce qui implique un inventaire des licences.
Pour autant, l’éditeur sait que les déploiements hybrides resteront en vigueur. Certains des grands usagers de Neo4j, dont les institutions financières et les services de sécurité ne peuvent pas forcément migrer vers le cloud.
Outre les éventuels conflits commerciaux que cet outil pourrait causer (les entreprises pourraient utiliser sans forcément le savoir des licences expirées ou ne pas respecter les conditions d’utilisation des éditions commerciales), Neo4j cherche avant tout à conserver son leadership dans ce domaine spécifique.
Dans son Magic Quadrant 2025 consacré aux systèmes de gestion de données en cloud, Gartner rappelle que la technologie de Neo4j n’est pas simple à gérer. La maintenance des modèles de données, l’optimisation du stockage et des ressources de calcul demeurent complexes. Si les plateformes de Neo4j sont disponibles sur les hyperscalers, certaines entreprises préfèrent les solutions des fournisseurs cloud. Les compétiteurs, comme TigerGraph, sont de plus en plus agressifs. Surtout, Gartner entrevoit que « la demande pour des bases de données orientées graphes autonomes pourrait diminuer. Cela favorise les SGBD qui combinent les capacités des graphes avec des fonctions relationnelles, non relationnelles et multimodèles ». En la matière, Oracle et SAP ont affiché des solutions prometteuses, dixit le cabinet d’analystes.
D’autant que, comme le signale Sudhir Hasbe, président et chief product officer chez Neo4j, les graphes de connaissances sont parmi les architectures les plus pertinentes pour apporter du contexte aux applications d’IA générative. Une autre bataille à venir.
