Les MOOCs arrivent à l'âge de la banalisation

Impossible désormais de tenir à jour la liste des cours en ligne annoncés ici et là tellement ils sont nombreux. Universités, entreprises, grandes écoles, organismes publics ou instituts de recherche, tous proposent des formations accessibles en ligne, diplômantes ou non. Cette révolution numérique de l'éducation arrive à maturité et, de fait, se banalise.

Lorsqu'ils sont apparus, on en a d'abord parlés comme d'une révolution. Aujourd'hui, les MOOCs (Massive online open courses) alias les cours en ligne ouverts à tous, sont en train de se banaliser. Ce que l'on qualifiait de « révolution numérique de l'éducation » il y a à peine trois ans est aujourd'hui un outil exploité aussi bien par les grandes écoles et les universités que par les entreprises. Formation initiale ou continue, les MOOCs permettent de former à distance et de diplômer des milliers de personnes de tous âges, de tous profils et de tous milieux à de nombreuses disciplines. Pas anodin pour ceux qui n'auraient jamais eu les moyens de s'offrir un semestre à Stanford (Californie) ou de suivre les cours de la Sorbonne.

Accompagner la recherche d'emploi

Preuve de cette banalisation, Pôle Emploi a lancé le 7 avril ses « MOOCs pour l'emploi ». Ces cours en ligne font partie des initiatives numériques que Pôle Emploi entend mener pour améliorer l'accès aux offres d'emploi et accompagner le travail des conseillers en agence. Au nombre de quatre, les MOOCs concernent la construction d'un parcours professionnel, la recherche et la sélection des offres, le CV et la lettre de candidature, et la préparation de l'entretien.

Chaque MOOC, accessible sur inscription et sans prérequis, comporte plusieurs séquences animées par des conseillers de Pôle Emploi ainsi que par des responsables Emploi ou Ressources humaines de grandes entreprises. Ils se déroulent sur quatre semaines et prévoient une contribution de 2 à 3 heures par semaine. Pôle Emploi, qui multiplie les projets web, a d'ores et déjà annoncé un Emploi Store pour le mois de juin.

Une offre de plus en plus riche

Après les universités et les grandes écoles, c'est au tour des entreprises de multiplier les cours en ligne. SAP ajoute régulièrement de nouveaux cours à sa plate-forme openSAP (en anglais). Orange a signé avec l'AFPA (Association nationale pour la formation des adultes) un partenariat pour la numérisation de la formation. Signé pour une durée de 5 ans, ce partenariat prévoit le développement de MOOCs sur les métiers du numérique, destinés aux salariés d'Orange ainsi qu'au grand public.

D'autres initiatives se concrétisent. En avril 2014, Patrick Drahi, président et fondateur d'Altice (Numéricable, SFR, Hot, groupe Express…) a fait don de 10 millions d'euros à la Fondation Télécom de l'Institut Mines-Télécom pour le développement d'une offre de formation en ligne. L'Institut a annoncé au début du mois d'avril le lancement d'un premier MOOC sur les télécommunications par satellite, proposé conjointement par Télécom Bretagne, Télécom ParisTech et l'ENSEEIHT. Ce cours, qui démarrera début juin pour une durée de 6 semaines, est disponible sur la plate-forme de France université numérique (FUN). Il s'ajoute aux MOOCs déjà proposés par l'Institut sur différentes thématiques des télécoms.

Le World Wide Web Consortium (W3C) n'est pas en reste. Son antenne européenne basée à Sophia Antipolis lance le premier MOOC sur HTML5. Destiné aux développeurs du monde entier, ce cours sera disponible le 1er juin sur la plateforme W3Cx, née du partenariat entre le W3C et edX, plate-forme fondée par le MIT.

Ces nombreuses initiatives montrent que les MOOCs ont rencontré leur public. Qu'ils soient diplômants ou simplement terminés par un certificat, les cours en ligne séduisent une population toujours plus nombreuse et surtout consciente que la formation n'est plus seulement initiale. A fortiori dans les technologies de l'information.

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