Cet article fait partie de notre guide: Le « Who’s Who » du Stockage Flash

EMC met les VMAX à l’ère du 100%Flash

Les « nouveaux » VMAX-AF dévoilés hier par le constructeur ne sont rien d’autre que des VMAX 3 dotés de tiroirs de disques 100% Flash. Le lancement de ces machines marque le retour du support des mainframes, après 14 mois d’absence dans la gamme VMAX 3.

L’ère des VMAX 3 approche de son terme (du moins d’un point de vue marketing). Elle aura été l’une des plus courte de l’histoire de la famille Symmetrix. 19 mois à peine après le lancement des VMAX 3, EMC a en effet dévoilé hier ce qu’il présente comme une nouvelle génération de systèmes Symmetrix VMAX, les VMAX All Flash (VMAX-AF).

Les VMAX-AF : des VMAX 3 100% Flash qui ne disent pas leur nom

Lorsqu’on y regarde de plus près toutefois, le lancement des VMAX-AF n’est en rien une révolution par rapport à l’existant. Une analyse des caractéristiques des nouveaux systèmes révèle en effet que les VMAX-AF ne sont en effet rien d’autre que des VMAX 3 équipés de tiroirs 100% Flash et mis à jour avec la dernière mouture de l’OS HyperMax.

En concentrant son marketing sur les VMAX-AF, EMC espère largement faire oublier les ratés qui ont émaillé le lancement des VMAX 3 (et notamment l’absence de support mainframe pendant près de 14 mois) mais aussi tirer progressivement un trait sur les disques durs pour le stockage primaire. L’adoption de la flash par les entreprises est en effet plus rapide que prévue et les systèmes haut de gamme comme le VMAX en ont beaucoup souffert (ce qui explique en partie le succès de l’offre XtremIO auprès de la base installée VMAX).

Le support des mainframes enfin disponible sur VMAX 3 et VMAX-AF

L’absence de support Mainframe a aussi été une erreur stratégique spectaculaire, qu’EMC a payé au prix fort. Sur le marché des grands systèmes, l’un des marchés clés pour les VMAX, la firme n’a en effet pu opposer aux VSP G1000 d’Hitachi que ses vénérables VMAX 2, des machines hors d’âge, au vu de l’évolution rapide des technologies. Rien qu’en France, cette faute a permis à Hitachi de conquérir des comptes historiquement acquis à EMC, notamment dans le monde du bancaire et de l’assurance. L’une des missions des VMAX AF est d’enrayer cette érosion de la base installée en supportant à la fois les environnements ouverts et les systèmes centraux IBM.

Des caractéristiques dérivées des VMAX 200K et 400K

La famille VMAX s’appuie depuis ses débuts sur une architecture de type NUMA permettant d’agréger en un système unique et hautement disponible jusqu’à 8 « moteurs ». Le terme de moteur décrit en fait un couple redondant de contrôleurs en mode actif/actif. Depuis le VMAX 3, chaque contrôleur est équipé de processeurs Xeon et interconnecté avec ses voisins via une fabric Infiniband (au lieu du RapidIO utilisé antérieurement). Cette fabric permet aux entreprises de déployer leurs VMAX dans des topologies variées. Il est ainsi possible de séparer les moteurs d’une distance pouvant atteindre 25 mètres, ce qui permet par exemple de séparer une baie en deux parties, localisées dans des racks différents ou dans des datacenters jumeaux, afin de la disponibilité.

Cette architecture n’a pas été remise en cause, puisque l’architecture interne du VMAX-AF est en tout point identique à celle des VMAX 3. Les processeurs utilisés sont les mêmes Xeon E5v2 que ceux utilisés par les VMAX 200K et 400K. Le backend disque reste le SAS 6Gbit/s et les tiroirs de disques restent identiques (notamment le tiroir haute capacité « Viking », capable d’accueillir 120 SSD).

Une nouveauté est le packaging des nouveaux VMAX-AF. Le composant de base est désormais un Vbrick, qui se compose d’un « moteur » VMAX (deux contrôleurs) et de deux tiroirs de disques « Viking » configurés avec un minimum de 53 To de Flash.

Deux modèles 100% Flash et deux packages logiciels

Concrètement, EMC propose deux modèles dans sa gamme VMAX-AF. Basé sur la même plate-forme que le VMAX 200K, le VMAX-AF 450 est capable d’agréger jusqu’à 4 « moteurs » et 960 SSD. Dérivé du VMAX 400K, le VMAX 850 est quant à lui capable d’accueillir 8 « moteurs » et 1 920 SSD. Les disques supportés sont des modèles MLC de 960 Go, 1,9 To et 3,8 To

Côté OS, la grande nouveauté est le retour du support des mainframes (avec des capacités innovantes) et la possibilité de définir des limites de QoS par VM (une capacité exposée notamment dans vSphere via le profil VASA et le support des VVOLS). L’hyperviseur ajouté à l’OS HyperMax des VMAX 3 est toujours là. Il permet aux contrôleurs des VMAX-AF de supporter des services de données autrefois confiés à des contrôleurs externes. RecoverPoint (réplication de données en continu) ou le serveur NAS embarqué eNAS déjà présents dans le VMAX 3, font partie de l’arsenal du VMAX-AF. Il en va de même de ViPR Suite, de CloudArray (passerelle d’externalisation des données vers le cloud).

EMC a simplifié son offre commerciale puisque le constructeur propose désormais deux packages. Le package de base baptisé « Package F » inclut les licences illimitées pour le Thin Provisioning, la gestion de la QoS, le support des Vvols, de SnapVX, ainsi  que celui d’AppSync. Il inclut aussi la licence pour la console graphique Unisphere.

Le package FX inclut quant à lui les services de données avancés comme la suite de réplication SRDF , la suite VIPR (contrôleur et SRM), la passerelle cloud CloudArray, les services embarqués partage de fichiers eNAS, et la console Unisphere 360 (pour le pilotage de jusqu'à 200 VMAX via une console unifiée).

Des baies 100% Flash qui ne supportent ni la compression ni la déduplication

Signalons pour terminer qu’EMC ne propose pour l’instant aucun service d’optimisation de données sur ses VMAX-AF. La déduplication est définitivement absente et EMC promet le support de la compression de données via une prochaine mise à jour de l’OS HyperMax. Le constructeur semble miser sur le fait que dans les environnements critiques, l’argument du coût au Gigaoctet sera secondaire par rapport aux fonctions avancées de disponibilité, de réplication et de gestion de la qualité de service des VMAX. Mais il s’agit d’un pari risqué face à des concurrents toujours plus agressifs. D’un autre côté, c’est un pari qu’EMC peut se permettre puisque la principale menace pour les VMAX n’est aujourd’hui autre que la baie 100% Flash maison, XTremIO

Signalons pour terminer, que le Vblock 740 de VCE est immédiatement disponible avec les nouveaux VMAX-AF. Une intégration extrêmement rapide qui s’explique par le fait que les VMAX-AF ne sont rien d’autre que des VMAX 3 100% Flash.

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