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OpenOffice : vers une mise à la retraite anticipée ?

Le manque de développeurs, de contributeurs et de réactivité empêche le projet d’évoluer conformément aux principes de la fondation Apache. Des options de sortie sont à l’étude.

Comme une validation de LibreOffice et de la Document Foundation. Faute de développeurs, le projet de suite bureautique Open Source, OpenOffice, pourrait bien être abandonné, si l’on en croit Dennis Hamilton, vice-président d’OpenOffice au sein de la fondation Apache, où est hébergé depuis  2011 le projet Open Source.

Pour mémoire, depuis l’arrivée de Sun dans le giron d’Oracle, la route d’OpenOffice a été semée d’embuches. La communauté OpenOffice, peu à l’aise avec l’idée de composer avec Oracle et avec ses principes de gouvernance, avaient rapidement décidé de faire scission et de brandir l’argument ultime : le fork. Les membres cœur de la communauté s’étaient alors réunis au sein de la Document Foundation pour créer LibreOffice – s’appuyant donc sur le code d’OpenOffice. Un appel à la communauté OpenOffice avait été lancé, les invitant à rejoindre le projet.

Si Oracle avait refusé  de rejoindre cette nouvelle fondation et de céder la marque OpenOffice, le géant californien avait pris la décision de finalement abandonner l’idée de monétiser la suite bureautique et d’en confier le code à la fondation Apache en 2011 – et de se caler sur ses principes de gouvernance. En 2012, OpenOffice devint un projet de premier niveau de la fondation.

Seulement, les choses ne se sont pas tout à fait passées comme prévu. Car, la communauté s’était déjà tournée vers LibreOffice. Et visiblement, cela s’est poursuivie jusqu’à ce jour.

En 2015, la Document Foundation a publié 14 versions de LibreOffice, dont deux majeures (4.4, et 5.0), comme le précise le rapport de la fondation. La fondation compte 300 contributeurs actifs sur l’année. De son côté, la feuille de route d’OpenOffice comporte une version en 2015 (la 4.1.2 en octobre).

Une communauté peu réactive

Dans un long email (titré « What Would OpenOffice Retirement Involve ? » ), publié sur la mailing-list de la fondation, Dennis Hamilton évoque très clairement la possible mise à la retraite de ce projet autrefois emblématique, à cause de « sa capacité limitée à supporter le projet d’une façon énergique ».

« Mon avis est que (le projet) ne dispose pas aujourd’hui d’une réserve de développeurs qui a la capacité, la possibilité et l’envie d’épauler la demi-douzaine de volontaires qui supportent le projet », explique le responsable.

En clair, si OpenOffice dispose aujourd’hui encore d’une importante base installée, son poumon premier, la communauté de développeurs et ses contributeurs, manque cruellement d’air pour à la fois sortir des versions de façon régulière, corriger les bugs et maintenir l’évolution d’un logiciel. Le projet OpenOffice ne répond donc plus aux critères de gouvernance très établis de la fondation Apache, explique en substance Dennis Hamilton.

Toutefois, cette extinction du projet n’est pour l’heure qu’une option envisagée par la fondation. Celle-ci a commandité le comité en charge du projet OpenOffice (Project Management Committee -  PMC - , dans le langage Apache) de chercher une option. Ce comité, qui ne fédérerait aujourd’hui qu’une seule personne, doit désormais rendre des comptes tous les mois (au lieu d’une fois par trimestre) à la fondation.

Une fusion OOO / LibreOffice trop difficile ?

Si Dennis Hamilton détaille ce que pourrait être le modus operandi de cette retraite d’OpenOffice, d’autres se sont aussi intéressés à ce manque de dynamisme de la communauté. Certains évoquant sur cette même mailing-list différentes options de sortie.

Parmi ces autres options, celles portant sur la création d’une entité indépendante , ou encore d’une éventuelle fusion du code avec celui de LibreOffice animent  la communauté. Mais l’incompatibilité des licences – OOO est sous une licence Apache v2, alors que LibreOffice est encadrée par une licence MPLv2 – complique la tâche, et nécessiterait une ré-écriture du code pour modifier la licence. Une option dès lors peu envisageable, pense la communauté.

 

 

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