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France IA : la France se dote d'une stratégie nationale pour l’Intelligence Artificielle

Les secrétaires d'Etat en charge du Numérique et de la Recherche ont présenté la stratégie nationale France IA. Leur objectif : favoriser l'émergence d'une filière industrielle et lancer un débat public sur l'éthique pour que la France figure parmi les leaders mondiaux du domaine.

Ils regrettent que le numérique soit totalement absent de la campagne présidentielle. Mais ils sont bien décidés à tirer parti du potentiel français en intelligence artificielle. Et pour le prouver, Axelle Lemaire, secrétaire d'Etat chargée du Numérique et de l'Innovation, et Thierry Mandon, secrétaire d'Etat chargé de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, ont présenté France IA, la stratégie nationale dans le domaine.

« De grands pays font des efforts sur le sujet. Nous ne sommes pas trop en retard mais c'est maintenant qu'il faut y aller », a insisté Thierry Mandon. « D'autant plus que les établissements et les équipes français de recherche se font piller leurs chercheurs, dont la formation est financée par les contribuables ».

Pour Axelle Lemaire, « l'IA est là et il y en aura de plus en plus alors autant la produire. Notre pays a le vent en poupe sur le sujet, c'est le bon moment pour agir ».

Conjuguer les compétences

Plus de 200 start-up seraient actives dans ce domaine en France. Plusieurs grandes entreprises s'en sont déjà emparé.

La stratégie France IA va commencer par cartographier les forces en présence dans les mondes académique et industriel.

Elle proposera des axes pour la formation, la recherche et l'établissement de liens entre les laboratoires et les industriels.

« Il existe de nombreuses pépites en France, il faut faire rayonner ces compétences en France mais aussi à l'international », a ajouté Laure Reinhart, directrice des partenariats Innovation chez Bpifrance.

Un débat public sur l'éthique

A souligner qu'il ne sera pas seulement question de technologies mais aussi de Sciences Humaines et Sociales (SHS).

« On entend beaucoup de choses sur les suppressions d'emplois, mais il y aura aussi des créations, des transformations d'emplois. Il faut repenser le modèle socio-économique de la France à l'heure de l'IA », a suggéré Rand Hindi, fondateur de la start-up Snips.

Les secrétaires d'Etat ont confié à la Commission nationale informatique et libertés (CNIL) la nécessaire réflexion sur l'éthique. « Lundi 23 janvier, nous lançons un débat public sur l'éthique, les algorithmes, l'IA avec de nombreux partenaires. Ce débat va durer toute l'année. Nous ferons une restitution fin 2017 », a expliqué Isabelle Falque-Pierrotin, présidente de la CNIL.

« L'intelligence artificielle est une technologie, un outil. Ce n'est pas bien ou mal. C'est ce que l'on en fait qui compte », a insisté Axelle Lemaire, regrettant que l'IA fasse peur à 65 % des Français. Les Américains sont seulement 22 % à s'en méfier.

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