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Revue de presse : les brèves IT de la semaine (23 juin)

Mystère et boule de gomme : Dassault Systèmes rachète Outscale - La France cancre de l’IoT (Teradata) - DropBox à Tech in France, merci le RGPD - Oracle : toujours plus de cash et de Cloud - La Flash de Toshiba vendue (mais à suivre)

LeMagIT revient chaque vendredi sur les actualités qui animent l'écosystème IT. Voici les 5 brèves de notre revue de la semaine.

Flash de Toshiba : le consortium japonais remporte le morceau

Sans surprise, c’est le consortium appuyé par les autorités japonaises qui a remporté la compétition pour le rachat de la division Flash et composants de Toshiba. Cet attelage est composé d’un fonds (INCJ) et d’une banque (Development Bank of Japan) publics nippons et d’un fonds américain (Bain Capital). S’y ajoutent le bras financier d’un autre géant japonais – Mitsubishi – et une participation d’un industriel coréen producteur de Flash : SK Hynix.

L’offre n’était pas la plus élevée. On parle de 16 milliards d’euros contre plus de 18 milliards pour Broadcom ou Foxconn. Mais ce consortium était le vainqueur attendu du fait que le gouvernement japonais considère cette activité comme stratégique.

Fin de l’histoire ? Pas sûr. Western Digital, autre candidat à la reprise et partenaire industriel de Toshiba, est très dépendant de ces productions. L’américain a d’ores et déjà annoncé qu’il avait porté l’affaire devant les tribunaux californiens pour bloquer cette vente. Délibéré mi-juillet.

DropBox adhère à Tech in France, merci le RGPD

L’ex-AFDEL tenait mardi son Assemblée Générale. L’association définit désormais son objet comme la promotion « du financement de l’innovation » pour reprendre les mots de son président, Bertrand Diard (Talend). « Notre obsession c'est l'hyper-croissance des start-ups », confirme Agathe Wautier, nouvelle membre du Conseil d'administration et fondatrice du « Think Tank des entrepreneurs de la Tech », The Galion Project.

L’AG a été occasion d’annoncer de nouveaux adhérents. Dont Dropbox. Le célèbre service de partage de fichiers explique avoir rejoint Tech in France pour « nous permettre de rester attentif aux évolutions rapides du cadre réglementaire en s'appuyant sur une expertise solide », dixit Franck Le Tendre, DG France et Europe de l'Ouest.

AirBnB et Amazon font également parti des nouveaux arrivés. L‘effet RGPD pour ces américains ? Certainement. En tout cas l’association elle-même revendique s’être « considérablement renforcée face aux régulations du numérique qui se mettent en place au niveau national ou européen ».

Oracle : plus de 10% de CA dans le Cloud sur l’année (et toujours plus de cash)

Oracle a publié mercredi ses résultats annuels 2017. L’éditeur passe pour la première fois la barre des 10% de chiffres d’affaires dans le Cloud (12% très exactement) avec des revenus SaaS, PaaS et IaaS cumulés qui s’élèvent à 4,6 milliards de dollars (+60% en un an).

A noter que l’éditeur a modifié discrètement sa manière de présenter ses résultats en faisant passer le PaaS (dont les bases de données hébergées) d’une catégorie « SaaS+PaaS » à une nouvelle catégorie « PaaS+IaaS ». Une représentation claire aurait plutôt plaidé pour un bilan séparant les trois.

Malgré cette forte progression du Cloud, le CA global d’Oracle est stable (+2%, à 37,7 milliards) tout comme son revenu opérationnel (indicateur qui traduit le mieux l’activité économique réelle de l’entreprise). Vue de manière positive, Oracle arrive donc à compenser le recul du hardware (-11%) et des licences (-12%) avec la transition de ses clients vers le Cloud.

Oracle possède aujourd’hui une trésorerie de 21,7 milliards de dollars. Soit 1,6 milliards de plus qu’il y a un an. Et ce alors que l’entreprise a cassé plusieurs fois sa tirelire cette année (et mis ses banquiers à contribution) pour racheter NetSuite (ERP Cloud, 9,3 milliards en cash), LogFire (gestion SaaS d’entrepôts), Palerra (gestion d’identités et sécurité Cloud), Dyn (gestionnaire de DNS), Apiary (gestion d’APIs), Werker (outils de développement et de déploiement de conteneurs) et Moat (analytique et lutte contre la fraude dans les publicités numériques). Ces acquisitions ont généré 235 millions de dollars de CA sur 2017 pour le Cloud d’Oracle.

La somme de 1,6 milliards, c’est aussi ce que l’éditeur a investi cette année en R&D, soit 15% de son CA global (proportion stable par rapport à 2016).

La France cancre de l’IoT (dixit Teradata)

« La France, comparée à 9 autres pays, a du retard à rattraper pour la transformation numérique des entreprises ». Ce constat très tranché vient de Teradata qui a publié mardi une étude comparative auprès de 900 décideurs seniors aux États-Unis, au Japon, en Australie, en Allemagne, en Espagne, en Inde, en Russie, au Royaume-Uni, et donc en France.

Notre pays serait très mauvais élève dans l'analyse de données (avec seulement 56% des entreprises qui en feraient vraiment). « La France réalise le troisième plus mauvais score mondial, loin derrière le leader du marché, l'Allemagne (84 %) ».

Pire, la France serait carrément un cancre dans l’IoT avec moins d’une entreprise sondée sur deux qui aurait un projet d’objets ou de machines connectées dans leurs tuyaux. « À l'échelle mondiale, la France (45 %) dépasse uniquement la Russie (19 %) », assène Teradata. L’éditeur constate que l'Australie (70%) est leader dans l'adoption de l'Internet des Objets, suivi de l'Inde (69%) et de l'Allemagne (63%).

La faute de ce retard français ? La pénurie des compétences et un manque de reconnaissance des exécutifs.

Dassault Systèmes rachète Outscale, mais pourquoi donc ?

Dassault Systèmes a racheté ce qui lui appartenait déjà. C’est peu ou prou ce que le premier éditeur français a fait en passant d’actionnaire de référence à actionnaire majoritaire de Outscale, son spin-off dans le IaaS et dans le PaaS.

Les explications à cette décision restent floues. Dassault Systèmes parle de « poursuivre la diversification de ses segments d’activité et de déployer de nouvelles fonctionnalités ». Mais il pouvait déjà le faire en étant actionnaire de référence.

Outscale parle lui « de ressources supplémentaires pour poursuivre notre stratégie d’innovation technologique et de développement à l’international ». Mais il ne s’agit, a priori, pas d’une augmentation de capital. Donc pas de ressources financières nouvelles.

Ce rachat de parts montre en tout cas l’intérêt de Dassault pour le Cloud. Côté Outscale, on peut supposer que cette intégration totale à son créateur permettra des transferts plus simples de compétences humaines et de ressources techniques. Voire qu’elle créera un effet de marque (« Outscale » se vend-il moins bien que « Outscale by Dassault Systèmes » ?).

On peut aussi imaginer que, au fur et à mesure du développement d’Outscale, Dassault a eu peur de se faire chiper sa création.

Ou encore, plus terre à terre, qu’il souhaite pouvoir déduire ses investissements dans Outscale de ses bénéfices. Ou, à l’opposé, dans l’optique des premiers bénéfices d’Oustcale, d’éviter une double imposition ?

Contacté par LeMagIT, Outscale devrait préciser dans les jours qui viennent les tenants et les aboutissants de cette opération pour son activité réelle. A suivre donc.

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