NumSpot veut désormais fournir une PaaS hybride et multicloud

Après s’être présenté comme le fournisseur d’une PaaS par-dessus Oustcale, NumSpot étend ses prérogatives au-delà du cloud souverain et de confiance. Il entend fournir une plateforme logicielle technique hybride et multicloud favorisant la modernisation des SI.

Éric Haddad, président exécutif de NumSpot, l’avait déjà expliqué. L’entreprise née du rapprochement de Dassault Systèmes, la Banque des territoires, Bouygues Telecom et Docaposte veut proposer une alternative aux solutions des hyperscalers. Pas « une solution de dépit ». Le discours a toutefois évolué.

Oui, le fournisseur d’une PaaS bâtie par-dessus Outscale proposera une région dite souveraine et une autre de confiance dont la qualification SecNumCloud devrait, « si l’ANSSI l’autorise », être annoncée au « début de l’année 2026 ». NumSpot a finalisé son audit J2 il y a peu et se prépare dans un même temps à la qualification HDS (Hébergement de Données de Santé).

Mais, les cadres de NumSpot (une équipe récemment formée) le savent ; il sera difficile de remplacer les fournisseurs cloud installés. Comme l’on-premise ne disparaîtra pas. Par ailleurs, Outscale développe son portefeuille de services managés basés sur Kubernetes. Et le marché du cloud de confiance est désormais trusté par des acteurs dont la pile technologique est fournie par des acteurs américains.

Un control plane pour chapeauter des charges de travail sur site et dans le cloud

D’où l’extension des prérogatives de NumSpot. Le fournisseur entend proposer un control plane permettant d’héberger des charges de travail CaaS ou PaaS sur des IaaS publics, des IaaS qualifiés SecNumCloud, mais également dans des clouds privés et sur site. En clair, faire comme Red Hat, mais avec des racines françaises. À l’instar d’Alloy chez Oracle, NumSpot envisage de proposer sa plateforme en marque blanche. Cela permettrait à des fournisseurs d’IaaS de se doter de services PaaS ou à des éditeurs de moderniser des applications vieillissantes.

Cette plateforme sur base technologique open source devra assurer deux niveaux d’hybridation, selon Gaspard Plantrou, chef de produit chez NumSpot. « Il y aura la possibilité de faire du débord, quand des ressources de stockage ou de calcul manquent sur site », illustre-t-il. « Et il y a l’hybridation de confiance, c’est-à-dire le fait de stocker et traiter certaines données des environnements plus sécurisés ». Il s’agit d’offrir un « continuum » entre différents hébergements sur site et dans le cloud.

En filigrane, il s’agit, non plus seulement, de cibler le secteur public, les OIV et les OSE, mais toutes les entreprises qui ont des enjeux en matière de gestion de données critiques et sensibles.

NumSpot veut fournir d’un côté des « services managés », destinés aux développeurs et aux Ops, et de l’autre des fonctions de gestion de données (les porte-parole ont laissé des indices, mais n’ont pas nommé de technologies) et d’IA (LLM as a Service et RAG as a Service via API). Au-dessus du control plane et de la PaaS résidera une place de marché, à partir de laquelle des éditeurs tiers pourront proposer des applications. Cela devrait attendre la deuxième moitié de l’année 2026. Cet ensemble devra être une copie conforme de l’architecture soumise à qualification auprès de l’ANSSI.

Peu de services, mais les « essentiels »

« Nous nous appuyons sur deux régions Cloud Outscale, mais la plateforme est portable. Nous pouvons aussi l’installer sur toute infrastructure européenne qui serait intéressante en matière d’expansion », affirme Éric Haddad, lors d’un point presse. En clair, puisqu’Outscale est absent de certains pays européens et que NumSpot a des ambitions en Allemagne, en Italie et en Espagne, il pourra, selon les indications de ses clients, héberger sa plateforme chez des Neocloud ou chez des fournisseurs concurrents d’Outscale.

NumSpot fournit déjà en propre une console d’administration, une distribution Kubernetes, un IAM, un gestionnaire de secrets et PostgreSQL. À cela s’ajoute, sur ses régions cloud, la prise en charge de Red Hat OpenShift. Il finalise actuellement un Container Registry. « Avec tout cela, vous êtes armé pour migrer vers le cloud. Les services managés que nous proposons permettront, avec quelques ajustements, de migrer 80 % des charges de travail », assure Gaspard Plantrou. D’autres bases de données sont sur la feuille de route, mais les porte-parole du fournisseur taisent les noms des partenaires déjà signés ou en cours de signature. MongoDB, un « Redis like » et un service de messagerie et de streaming sont toujours sur la feuille de route.

NumSpot, qui n’évoque plus son nombre de clients (dont certains sont en production, une condition sine qua non au passage de la qualification SecNumCloud), aurait réalisé un chiffre d’affaires en « multiple de million », dixit Éric Haddad. « Nous visons des croissances à deux chiffres jusqu’à 2030 ».

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