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DaaS : quelles options pour le Mac ?

Lorsque l’on parle de « desktop as a service », c’est généralement dans le contexte des postes de travail Windows. Las, pour macOS, la mise en œuvre du DaaS peut être plus compliquée.

Les organisations qui proposent des terminaux Apple comme postes de travail doivent tenir compte des exigences spécifiques de macOS dans toute mise en œuvre. La virtualisation des postes de travail ne fait pas exception.

De nombreuses organisations ont adopté le VDI et le « desktop as a service » (DaaS) basés sur Windows pour mettre à disposition de leurs utilisateurs finaux des postes de travail virtuels. Sous Windows, un poste de travail virtuel peut être fourni suivant un ratio de 1 pour plusieurs avec un système d’exploitation serveur, de 1 pour 1 avec un OS client ou de 1 pour plusieurs avec un OS de poste de travail multi-utilisateur Windows 10 ou 11. Quel que soit le système d’exploitation de la machine virtuelle (VM), l’utilisateur bénéficie d’un environnement Windows familier, auquel il accède après authentification.

Grâce aux fournisseurs DaaS, tels que Citrix, VMware et Microsoft, les utilisateurs peuvent accéder à des postes de travail virtuels Windows à partir de n’importe quel type d’appareil Apple, qu’il s’agisse d’un iPhone, iPad ou Mac. Ce type d’usage est courant et possible depuis de nombreuses années. Et cela ne se limite pas à ça : des terminaux Linux ou des Chromebooks peuvent être utilisés à cette fin, via un client natif comme un navigateur Web.

En avril 2022, macOS représente au moins 15 % des postes de travail physiques. Les Macs sont présents dans les entreprises, notamment lorsque les utilisateurs peuvent choisir leur poste de travail principal. Et suivant cette tendance, certaines organisations souhaitent souscrire à des postes virtuels macOS auprès d’un fournisseur DaaS. Toutefois, les exigences d’Apple en matière de licence constituent un défi.

macOS hébergé

Le concept d’hébergement de macOS fonctionne pour deux cas distincts : le développement de macOS et le DaaS de macOS pour l’accès des utilisateurs. Ces deux fonctionnalités ne sont pas interchangeables.

Les développeurs peuvent utiliser un bureau macOS virtualisé pour développer et tester leurs logiciels. Un poste de travail virtuel macOS permet notamment aux développeurs de travailler à partir d’un poste Windows, si nécessaire.

Il est facile de créer un environnement de développement en mode cloud pour Windows. Cela permet de réduire les coûts et le travail de configuration, tout en améliorant la flexibilité. Si une erreur se produit pendant les tests et qu’une action génère une boucle infinie, les développeurs peuvent rassembler des traces d’exécution pour résoudre le problème, puis supprimer rapidement et facilement le poste virtuel. Ils peuvent ensuite corriger le problème et tester à nouveau sur une VM Windows nouvellement déployée en quelques minutes.

Ce type d’approche n’était pas possible pour le développement sur macOS jusqu’à récemment. Apple a des exigences strictes en matière de licence pour son système d’exploitation, notamment en ce qui concerne le matériel et les services partagés. Tout d’abord, macOS doit fonctionner sur le matériel Apple. En outre, les fournisseurs de services et autres services partagés ne peuvent pas utiliser macOS, car Apple n’autorise pas les copies ou instances virtualisées de son système d’exploitation dans le cadre de services tels que le poste de travail en mode service, le temps partagé et le partage de terminaux.

Licences pour macOS

Apple autorise les connexions à distance aux postes de travail, mais avec certaines restrictions. Les utilisateurs peuvent établir plusieurs connexions à un Mac, mais seule une session à distance peut contrôler le système ; les autres connexions ne peuvent qu’observer. Cette restriction limite considérablement les fonctionnalités d’accès à distance, tant d’un point de vue commercial que technique.

Fin 2020, Apple a introduit une disposition au contrat de licence grâce à laquelle les fournisseurs de services peuvent proposer des services d’hébergement spécifiquement destinés aux développeurs. Cette nouvelle section de l’accord de licence, appelée « Leasing for Permitted Developer Services », comporte également des exigences strictes. Toutefois, elle autorise légalement des fournisseurs tels qu’AWS à proposer des instances macOS à des fins de développement.

Les principaux avantages du DaaS pour Windows sont la centralisation et le partage des ressources, ce qui se traduit en fin de compte par une réduction des coûts.

En outre, plusieurs petits fournisseurs, tels que MacStadium et MacinCloud, proposent également des instances macOS basées sur le cloud pour les développeurs. Les conditions d’utilisation par les développeurs comprennent un accord de location, une période de location minimale de 24 heures et une « utilisation et un contrôle uniques et exclusifs ». Les activités couvertes comprennent la compilation de logiciels à partir de la source, les tests automatisés et l’exécution des outils pour mener à bien ces activités.

Les restrictions imposées par Apple ont des ramifications pour les DaaS. Les principaux avantages du DaaS pour Windows sont la centralisation et le partage des ressources, ce qui se traduit en fin de compte par une réduction des coûts. Puisque la licence macOS nécessite du matériel Apple, qu’elle interdit le poste de travail en mode service et le partage, et qu’elle limite la connectivité à une session de contrôle par appareil, les fournisseurs de services ne peuvent pas proposer de véritable DaaS macOS. Les déploiements sur site de bureaux virtuels basés sur macOS sont techniquement possibles, mais cela relève d’une zone grise de la licence et s’avère coûteux.

Ainsi, la licence Apple permet désormais aux développeurs de louer macOS auprès de fournisseurs de services, mais interdit l’accès au DaaS pour les utilisateurs finaux.

Un avenir sans véritable perspective

L’intérêt pour le Desktop as a Service basé sur macOS existe certainement, mais il n’est pas possible d’un point de vue légal. Même si c’était le cas, l’investissement financier et les coûts soulèveraient probablement des questions de faisabilité. Il y a des raisons de croire qu’Apple ne modifiera pas ses exigences légales dans un avenir proche. Apple tire un profit important du matériel – le couplage étroit de son matériel et de ses logiciels est au cœur de son modèle économique de longue date et la clé de son succès.

Apple continue de se concentrer sur l’association des fonctionnalités du système d’exploitation à ses appareils physiques. Mais également sur l’intégration toujours plus étroite de l’ensemble de son écosystème produits, entre Mac, iPhone et iPad, notamment.

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