L’adoption du SD-WAN requiert une évaluation préalable de votre réseau WAN actuel
La première chose à faire lorsque vous souhaitez bâtir un business case pour une migration vers le SD-WAN est d'évaluer votre réseau actuel afin de comparer les gains et bénéfices potentiels d'une approche SD-WAN. Voici les recommandations du cabinet Nemertes.
Les réseaux distants définis par logiciel (SD-WAN) sont en train de redéfinir la manière dont nous envisageons le réseau étendu — un changement aussi profond que l’avènement de la virtualisation des serveurs, qui a complètement transformé les centres de données au cours des 10 dernières années. La technologie se vante de permettre des économies considérables, mais encore faut-il pour cela bâtir un scénario d’adoption solide.
Dans sa forme la plus aboutie, le SD-WAN combine l’utilisation simultanée de multiples et divers liens de communication dans chaque site d’implantation de l’entreprise avec des capacités avancées de gestion et de répartition du trafic de données entre ces liens. Ces derniers sont contrôlés par un système d’administration centralisé basé sur des règles. Le but d’un système SD-WAN est de fournir les fonctionnalités suivantes :
- Résilience -- en utilisant des liens multiples, avec un basculement de trafic transparent en cas de défaillance, mais aussi en mettant en œuvre des techniques sophistiquées de répartition de flux entre plusieurs chemins pour en garantir l’acheminement ;
- Performance -- grâce à la mise en pratique de mécanismes de hiérarchisation du trafic et d’autres techniques ;
- Simplicité -- via la possibilité de gérer le réseau étendu dans son ensemble depuis une console centralisée, au lieu d’avoir à appliquer des modifications individuelles dans une multitude de périphériques séparés ;
- Économies -- grâce à la possibilité de combiner des options de connectivité peu coûteuses comme des liens SDSL d’entreprise ou même des liens ADSL ou FTTH grand public avec des options plus coûteuses comme des liens MPLS, ou en remplaçant tout simplement l’ensemble des liens WAN MPLS traditionnels par des connexions Internet.
Le potentiel de transformation du SD-WAN ne suffit pas. Les services informatiques doivent établir une analyse de rentabilité convaincante avant de se lancer dans une transition hasardeuse vers le SD-WAN. La base de cette analyse doit presque toujours être le coût. Elle doit être établie à la fois sur la base du coût pur et dur des services MPLS, et sur celle d’un chiffrage des éventuelles pertes de chiffre d’affaires qui découleraient d’une panne de réseau ou de la perte de productivité liée à une panne.
Selon le modèle de coûts SD-WAN de Nemertes Research, les déploiements SD-WAN peuvent facilement réduire de plusieurs millions de dollars les factures actuelles et futures des grands réseaux WAN. Par exemple, une des entreprises étudiées a pu réduire considérablement ses dépenses de WAN en passant à la connectivité Internet pour répondre aux besoins des nouvelles applications de communications unifiées et de cloud computing qu’elle commençait à déployer. D’ici 2019, cette société dépensera 4,9 millions de dollars de moins par année avec le SD-WAN qu’avec son précédent réseau MPLS.
Les autres moteurs de l’adoption du SD-WAN
La connectivité n’est pas le seul argument qui plaide en faveur du SD-WAN et des économies que la technologie apporte. En offrant une redondance moins coûteuse et un basculement automatique et plus transparent lorsque les liaisons WAN défaillent, le SD-WAN peut permettre de réduire les pertes de connectivité de 95 % dans les agences et sites distants, selon les premiers utilisateurs interrogés durant l’étude Nemertes 2016-2017 sur le cloud et le réseau. Cela se traduit en cascade par une réduction de 92 % des coûts en personnel pour le dépannage du WAN. Les participants n’ont pas pu quantifier précisément les gains découlant des accroissements de productivité du fait de la réduction des pannes. Ils ont toutefois indiqué que, même si leurs sites pouvaient encore être confrontés à des problèmes sur certains liens — allant de la perte inexpliquée de paquets élevés à la perte de connectivité —, leurs utilisateurs n’étaient pas au courant de ces problèmes, car leur travail n’était plus perturbé.
Enfin, il est important d’évaluer une autre amélioration souvent apportée par le SD-WAN : celle d’https://www.lemagit.fr/conseil/Le-SD-WAN-apporte-plus-de-simplicite-et-dautomatisation-aux-reseaux-dagencesune agilité métier accrue. Pour les réseaux étendus, cet aspect se résume au délai de mise en service d’une branche, ou à la durée qu’il faut pour mettre en production un nouveau site réseau. L’informatique peut souvent fournir un service Internet filaire en une semaine ou une liaison 4G LTE en un jour afin de fournir un support au service SD-WAN. Ce délai doit être comparé avec les semaines ou les mois qu’il faut parfois pour acheminer une liaison MPLS sur un nouveau site.
Il est temps de réévaluer votre WAN
Pour les professionnels de l’informatique et des réseaux, le message est clair : il est temps de réexaminer vos architectures WAN. En gardant à l’esprit les besoins actuels et futurs, déterminez quels emplacements pourraient bénéficier le plus d’une bande passante plus large, de tarifs plus bas, d’une fiabilité accrue ou des trois. Modélisez le coût du maintien de l’architecture actuelle et de la réalisation de ces améliorations, puis comparez-les aux coûts du SD-WAN.
Si les données montrent des gains potentiels élevés, il est temps de bâtir un « business case » pour moderniser votre réseau distant à la sauce SD-WAN. Mais n’oubliez pas d’évaluer ou de mettre en avant les autres économies et avantages opérationnels. S’il existe une stratégie d’entreprise explicite fondée sur le déploiement plus rapide de magasins ou de succursale plus souple, les gains liés à un déploiement plus rapide du réseau peuvent sans doute être chiffrés. L’IT peut en tout cas en faire un solide argument pour conforter son analyse de rentabilité d’un projet SD-WAN.