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Systèmes hyperconvergés facturés comme du cloud : à quoi s’attendre ?

Les principaux fournisseurs proposent à présent de déployer des infrastructures hyperconvergées sur site et de ne faire payer que pour leurs ressources utilisées. Mais des subtilités s’appliquent.

Cet article est extrait d'un de nos magazines. Téléchargez gratuitement ce numéro de : STORAGE: Storage 22 : HCI : les machines bientôt facturées comme du cloud

Acquérir un nouveau matériel hyperconvergé peut sembler cher. Des DSI calculeront qu’il est plus rentable de se tourner vers le cloud pour héberger certaines charges de travail, mais cette solution n’est pas toujours appropriée. Pour combler le fossé entre ces deux options, plusieurs fournisseurs d’infrastructures hyperconvergées proposent désormais une tarification basée sur la consommation : la machine est bien installée dans les locaux, mais elle est vendue comme un service.

Dans ce modèle, le prix du matériel hyperconvergé se calcule comme celui d’une plateforme en cloud : il s’agit de payer une souscription mensuelle selon la quantité de ressources véritablement utilisées. L’avantage immédiat est de ne plus avoir à faire un gros chèque dès le départ. On parle de modèle d’Opex – seul l’opérationnel coûte, au fur et à mesure – par opposition au Capex – où l’on commence par acheter un bien qui entre au capital.

Mais au-delà d’une simple opportunité financière, ce modèle de consommation présente d’autres intérêts. D’abord, le fournisseur déploie et entretient généralement lui-même la machine, ce qui contribue à simplifier l’informatique et à réduire encore les frais internes. Le modèle de paiement au fur et à mesure allège aussi considérablement la charge de planification des DSI, puisqu’elles peuvent dès lors choisir d’utiliser une capacité juste au moment où elles en ont besoin. Notons cependant que les fournisseurs exigent généralement un engagement d’un an.

Dell EMC, HPE et NetApp : trois offres équivalentes qui ne le sont pas

La difficulté de ce modèle, en revanche, est que chaque fournisseur a sa propre conception de la facturation d’un service. Ainsi, contrairement à ce qu’ils prétendent, Dell EMC, HPE et NetApp ne proposent pas du tout des offres équivalentes.  

Chez Dell EMC, le programme s’appelle Dell Technologies On Demand. Il propose trois types de consommation : Pay As You Grow, Data Center Utility et Flex On Demand. Seul le dernier s’applique aux infrastructures hyperconvergées. Dans celui-ci, les entreprises paient un prix par nœud serveur, multiplié par le nombre de nœuds que le constructeur a convenu d’installer sur site, moins le nombre de nœuds inutilisés durant le mois qui précède. Dell EMC installant toujours des ressources en plus, l’entreprise peut se permettre d’utiliser certains mois plus que la capacité maximale théorique ; elle paie alors en conséquence un prix plus élevé.

Le programme impose une durée d’utilisation minimale lorsque les entreprises s’inscrivent pour la première fois. Au terme de cette durée, elles sont libres de continuer à utiliser la même infrastructure hyperconvergée, de la retourner ou de demander sa modernisation.

Dell est étrangement vague sur les modèles d’infrastructures hyperconvergées compatibles avec ce programme. Il est probable que les différentes gammes couvertes par Flex On Demand, varient d’une période à l’autre.

Chez HPE, le programme de facturation à la consommation s’appelle GreenLake. Mais il englobe bien plus qu’une facilité de paiement. Il s’agit plutôt de souscrire à un accompagnement par le prestataire de conseil interne PointNext. PointNext offre en retour de mettre en œuvre la solution et de la maintenir en opération. Et par « solution », PointNext entend « solution globale », avec des logiciels et des services tiers qui accompagnent généralement les infrastructures hyperconvergées Simplivity. Notons que GreenLake s’appelait encore il y a peu GreenLake Flex Capacity et que, selon les cas d’usages, l’une ou l’autre des dénominations prédomine dans le catalogue. Qu’importe : les services et les tarifs sont les mêmes.

De fait, le calcul de la souscription dépend de la capacité de l’infrastructure déployée sur site, plus des options de paiement qui varient selon la quantité – mesurée – des ressources véritablement utilisées. À la différence de Dell EMC, HPE peut moderniser l’infrastructure en place ou lui ajouter des nœuds supplémentaires à tout moment. De plus, il est possible de conclure avec HPE un engagement pluriannuel.

Chez NetApp, le programme de facturation à la consommation s’appelle Cloud Consumption for NetApp HCI. Il est officiellement conçu pour fournir aux entreprises une solution déploiement de cloud privé avec facturation mensuelle. À vrai dire, NetApp a à ce point embrassé le concept de cloud que sa plateforme HCI ne signifie plus ici HyperConverged Infrastructure, mais Hybrid Cloud Infrastructure.

Lorsqu’une entreprise adhère au programme Cloud Consumption, NetApp installe dans son datacenter un cluster de nœuds HCI H400 ou H600 et facture selon le nombre de nœuds. Ce cluster doit comprendre à minima quatre nœuds de stockage et deux nœuds de calcul. L’engagement est d’un an. Au-delà de cette période, il est possible de payer au mois-le mois et d’étendre le cluster.

La responsabilité de l’administration de tel ou tel composant dans la solution n’est pas très claire. Lorsque les services Cloud Volume sont fournis avec le cluster HCI, c’est NetApp qui assure leur maintenance, mais c’est l’entreprise qui doit s’occuper de l’infrastructure sous-jacente. Comme dans le cas de Dell EMC, ce détail du contrat semble changer d’une période à l’autre.

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