Intrapole a déniché un outil original pour mieux vendre l’infogérance

L’ESN dédiée aux professionnels du monde du spectacle a réussi à commercialiser des services de maintenance très complets et qui lui demandent peu d’efforts, grâce à un service SaaS peu connu.

Intrapole, prestataire informatique pour les professionnels de l’événementiel, a découvert un logiciel jusqu’ici peu connu, mais qui lui simplifie grandement l’administration à distance des postes et des serveurs de ses clients : Atera.

« L’avantage-clé de cette solution d’administration à distance en SaaS, c’est qu’elle nous évite de nous lever la nuit pour mettre à jour les systèmes quand nos clients ne travaillent pas dessus. Grâce à cela, nous avons récupéré plusieurs contrats d’infogérance en passant après des prestataires qui ne faisaient jamais à temps les mises à jour, parce que c’était trop compliqué. Notre satisfaction est que nos clients sont ainsi toujours protégés contre les dernières failles de sécurité », raconte Guillaume Duval, fondateur et directeur technique d’Intrapole.

Guillaume Duval sait de quoi il parle : Intrapole, petite entreprise de seulement huit personnes, a passé de longues années à surmonter les déconvenues de l’infogérance.

« À partir du moment où vous gérez un millier de postes et plus de 150 serveurs, les solutions classiques de dépannage, à base d’émission de tickets par e-mail et de prise de contrôle à distance [...], ne suffisent plus. »
Guillaume DuvalFondateur et directeur technique, Intrapole

« L’infogérance n’est pas notre métier premier. Intrapole s’est lancé en éditant un logiciel métier pour les professionnels de l’événementiel. Au fur et à mesure, nous avons complété notre offre avec des services annexes, comme la mise au point de sites web et, donc, l’administration à distance des parcs informatiques de nos clients. Le problème est qu’à partir du moment où vous gérez un millier de postes et plus de 150 serveurs, les solutions classiques de dépannage, à base d’émission de tickets par e-mail et de prise de contrôle à distance via les outils système, ne suffisent plus. »

En 2017, il se lance à la recherche d’une solution de maintenance tout intégrée. Il y passera un an. « Les solutions du marché sont la plupart du temps des usines à gaz, bien trop compliquées pour les deux ou trois personnes que nous dédions à la seule maintenance. En général, elles coûtent 1,50 €/mois par machine supervisée, ce qui est très cher pour une petite structure comme la nôtre. »

« À force de recherches, nous avons découvert Atera en 2018. Son avantage premier était son prix : 79 $/mois par technicien, soit sept fois moins cher que la concurrence en ce qui concerne notre cas d’usage ! Le site proposant à ce moment-là un mois d’essai gratuit, nous n’avons pas hésité à le tester sur un échantillon de machines ».

Piloter automatiquement depuis le web des flottes de machines

Dans le principe, la solution d’Atera nécessite d’installer un agent sur chacune des machines à superviser. Cet agent offre une multitude de fonctions distantes, comme l’ouverture d’une console, la navigation parmi les fichiers, l’installation de logiciels et, surtout, l’exécution de scripts pour automatiser des tâches d’administration. Mais toute la richesse d’Atera se situe du côté de l’interface web.

« Il s’agit d’abord d’un outil résolument pensé pour les prestataires. L’interface se compose d’onglets : on y trouve un onglet pour le suivi des tickets de support, un autre pour toutes les tâches d’administration distantes, un troisième pour les sauvegardes et restaurations des données et enfin un dernier pour la facturation de l’ensemble. D’une part, l’environnement de gestion est très complet, avec même des fonctions analytiques sur les demandes d’assistance de la part des clients. D’autre part, les fonctions d’administration à distance sont si fournies que l’on peut tout programmer depuis le web, sans même devoir se connecter sur les machines de nos clients. »

« La puissance d’administration de la solution réside dans sa bibliothèque de scripts clés en main. »
Guillaume DuvalIntrapole

Parmi les fonctions d’administration, Guillaume Duval cite la gestion de tous les services types sur une machine, le stockage des mots de passe, le monitoring de tous les éléments matériels et ainsi que l’inventaire des patches installés ou en attente.

« La puissance d’administration de la solution réside dans sa bibliothèque de scripts clés en main. Par exemple, l’agent d’une machine peut être programmé pour envoyer une alerte lorsque le disque local atteint un certain seuil d’espace encore disponible. Et un script permet dans ce cas de nettoyer automatiquement tous les fichiers temporaires de cette machine pour libérer immédiatement de l’espace. On peut également détecter quand un spooler d’impression se bloque sur une machine et le relancer automatiquement. »

Selon lui, il y aurait à ce jour 215 scripts prédéfinis pour prendre en charge les problèmes types des services les plus courants. « Cette liste ne cesse de s’allonger au fil du temps, grâce à l’enrichissement régulier de l’éditeur lui-même, à raison d’une nouveauté tous les 15 jours, mais aussi parce que la solution dispose d’une communauté de plus en plus importante de contributeurs, qui postent de nouveaux scripts de maintenance pour tel ou tel logiciel. »

Des avantages pragmatiques pour l’activité commerciale

Côté métiers, le service en ligne d’Atera propose un portail dédié à chaque prestataire. Celui-ci permet aux clients d’Intrapole de se connecter pour émettre des tickets, suivre l’avancée de leurs demandes de dépannage et même consulter des documents de prise en main. 

« Nous nous servons beaucoup de cette fonction pour publier des fiches pratiques, par exemple sur la manière de brancher une nouvelle imprimante ou celle de se connecter à Office. Nous avons aussi accès à un espace qui nous est dédié et sur lequel je publie à l’attention de mes collaborateurs différentes bases de connaissances, comme la méthode à suivre pour mettre à jour le logiciel Sage, très fréquent chez nos clients. »

Guillaume Duval se félicite de bénéfices très pragmatiques pour son activité commerciale. « Cette solution nous permet véritablement d’être plus concurrentiels sur le marché de l’infogérance. Les mises à jour programmées en amont et les sauvegardes sont certes importantes pour garantir à nos clients qu’ils sont toujours protégés contre les cyberattaques par rançongiciel, mais ce qu’ils regardent en premier reste le coût de notre prestation. Or, en ne payant qu’au nombre de techniciens, nous pouvons proposer à nos clients de continuer à gérer leur parc au même prix même s'ils ajoutent quelques postes supplémentaires », dit-il.

« Il y a par ailleurs une fonction qui est appréciée des clients, mais pour laquelle ils refusent de payer : l’inventaire de leur parc informatique. En l’occurrence, il s’agit de savoir combien de copies de logiciels sont installées sur leurs machines, et si ceux-ci sont à jour en termes de licences. Grâce à Atera, nous pouvons proposer ce service gratuitement, alors que nous aurions forcément dû le refacturer avec une autre solution. »

Des rôles améliorables, pas de support des machines Linux

Guillaume Duval se veut néanmoins tout à fait transparent. « Atera a aussi des défauts. Le plus important à mes yeux est la hiérarchie des rôles que l’on peut accorder aux opérateurs. Le rôle de technicien de base est bien trop limité. Pour accéder à nombre de fonctions de maintenance pourtant basiques, l’opérateur doit avoir un rôle d’administrateur. Mais c’est un problème, car dans ce cas il accède potentiellement à des données confidentielles. En tant que responsable, je me retrouve donc à devoir effectuer moi-même des tâches que je devrais déléguer. »

Il regrette par ailleurs l’arrivée de modules payants sur Atera, alors que tous les scripts sont d’ordinaire gratuits. « C’est notamment le cas d’un nouveau module qui permet de scanner le réseau de nos clients à la recherche de machines sur lesquelles il n’y a pas d’agent installé », précise-t-il.

Signalons enfin qu’Atera supporte les postes et serveurs sous Windows et macOS, mais pas ceux sous Linux. « Le support de machines Mac augmente la facture mensuelle à 119 $ par technicien. Nous ne l’avons pas pris, car nos clients ont assez peu de Mac. Quant à Linux, notre chance est que personne parmi nos clients ne l’utilise, même sur leurs serveurs », conclut-il.

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