Issy-Les-Moulineaux ne marie plus hyperconvergence et sauvegardes

Après avoir investi dans des solutions tout-en-un, la ville des Hauts-de-Seine s’est rendu compte que la fonction de sauvegarde cannibalisait l’espace des données de production.

Achevant sa transformation vers des démarches 100 % en ligne, la ville d’Issy-les-Moulineaux (92), en proche banlieue parisienne, s’est retrouvée face à une explosion des données telle, que même ses systèmes informatiques les plus modernes n’étaient plus adaptés.

« Fin 2016, nous avons basculé nos serveurs et notre stockage sur une infrastructure hyperconvergée Simplivity de HPE, pour rationaliser notre SI et simplifier radicalement nos opérations d’administration système. Nous étions persuadés que cet investissement nous permettrait de faire baisser nos coûts, malgré la croissance galopante de complexité dans nos applications », raconte Jean-Paul Poggioli, responsable des systèmes d’information de La Ville d’Issy-les-Moulineaux.

« Les solutions Simplivity sont excessivement performantes et intègrent toutes les fonctions, dont la sauvegarde. Dans un premier temps, celle-ci nous est apparue comme un pas de géant vers la modernité, tant elle était bien plus efficace que nos baies de stockage, nos bandes et nos logiciels de backup à l’ergonomie d’un autre âge. »

En hyperconvergence, deux tiers du stockage servent aux sauvegardes

Il précise qu’Issy-les-Moulineaux a fait le choix de l’infogérance depuis la seconde partie des années 90. Néanmoins, dans une volonté d’optimisation maximale, la ville investit régulièrement dans des outils récents pour faire baisser les coûts de son prestataire.

« Mais au bout d’un an, nous nous sommes rendu compte d’un problème : nos sauvegardes représentaient à elles seules les deux tiers du stockage des Simplivity, alors que ces machines étaient surtout destinées à exécuter nos nouvelles applications de démarches dématérialisées. En clair, nous n’avions déjà plus de place pour la très grande quantité de documents numériques qu’allaient générer nos nouveaux services. »

L’intérêt d’une solution hyperconvergée comme Simplivity est de pouvoir étendre facilement la capacité de stockage par l’ajout de nœuds supplémentaires. Mais pour Jean-Paul Poggioli, c’est un cercle vicieux : « plus nous étendrons le stockage pour accueillir nos nouvelles applications, plus nous consommerons de ressources pour les sauvegarder. Au final, les deux tiers de notre capacité seront toujours consommés pour faire des backups au détriment de nos traitements prioritaires. »

L’enjeu de sauvegarder plus sans pénaliser la création de données

Le projet de transformation numérique d’Issy-Les-Moulineaux, baptisé Issy 4.0, consiste à exécuter et interconnecter 55 applications métiers dans le but d’éliminer les formulaires papier. La ville se targue en 2019 d’avoir même été jusqu’à dématérialiser le dépôt des permis de construire, lesquels nécessitent d’ordinaire de faire tamponner de nombreux certificats par plusieurs services.

« Nous nous sommes retrouvés devant un paradoxe : ces nouveaux services engendrent beaucoup de données pour simplifier la vie de nos concitoyens. Mais pour les stocker, nous devions limiter nos sauvegardes. Cependant, si nous arrêtons de faire deux sauvegardes par jour, nous courrons le risque de perdre l’après-midi les documents mis en ligne le matin. Et dans ce cas, nous devrions demander à nos usagers de recommencer leurs démarches, ce qui deviendrait plus compliqué qu’auparavant », lance Jean-Paul Poggioli.

L’informatique de la Ville d’Issy-Les-Moulineaux est incarnée par deux datacenters redondants. Dans chacun d’eux, se trouvent un cluster Simplivity avec une capacité de 60 To, ainsi qu’une appliance Oracle avec 12 To dévolus à ses bases de données. Jusqu’au début de l’année 2018, les informations de l’un et de l’autre sont sauvegardées directement sur les disques des machines Simplivity. Problème, la sauvegarde totale pèse à elle seule 40 To.

« Le problème, techniquement, est que le système de sauvegarde intégré aux Simplivity n’est pas granulaire. Par exemple, nos services nous demandent régulièrement de restaurer un e-mail ou un fichier effacé par erreur. Mais il est impossible de le faire directement : nous devons d’abord restaurer une banque de données, puis un bloc, puis enfin l’information recherchée », décrit Jean-Paul Poggioli.

« C’est non seulement très compliqué à réaliser – entre 2 et 6 heures d’intervention, donc cela nous coûte en infogérance – mais aussi consommateur de ressources de stockage. J’en étais arrivé à devoir passer mon temps à filtrer systématiquement chaque demande pour voir s’il n’était pas possible de se passer de la restauration. »

Une double baie Cohesity dédiée

Fin 2017, l’équipe de Jean-Paul Poggioli se lance donc dans la recherche d’une solution de sauvegarde externe. « Nous avons évalué plusieurs produits et très rapidement, nous avons été séduits par des appliances de Cohesity. Elles disposent de leur propre espace de stockage, de la granularité nécessaire pour extraire directement un fichier d’une sauvegarde et d’une interface qui rappelle beaucoup de celle de VMware, le logiciel que nous utilisons pour administrer nos baies Simplivity. »

Cette dernière caractéristique est d’ailleurs déterminante dans les efforts de réduction de la charge d’inforérance : « les techniciens qui ont assisté à la démonstration du produit nous ont montré qu’ils étaient capables de refaire immédiatement toutes les manipulations. Le produit est très accessible », se félicite Jean-Paul Poggioli.

Le temps de valider les commandes, deux baies Cohesity C2065 dotées de 170 To de disques sont déployées, chacune dans l’un des deux datacenters, durant l’été 2018. « Nous nous sommes donnés trois mois pour la solution soit opérationnelle, le temps d’effectuer des tests, de lancer des sauvegardes pilotes de nos Simplivity mais aussi de nos appliances Oracle. Les délais ont été respectés, nous n’avons connu aucune anicroche. Cela n’a plus rien à voir avec les logiciels de sauvegarde du début des années 2010, où rien ne se passait jamais comme prévu. » 

Des sauvegardes plus fréquentes et des restaurations en temps réel

Depuis lors, la ville n’a plus connu aucun problème de stockage. « Les 170 To que nous avons pris sur chacun de nos datacenters nous garantissent que nous aurons assez de capacité pour sauvegarder pendant plusieurs années la quantité de données générées par nos nouveaux services en ligne. Notez que les appliances Cohesity dédupliquent et compressent les données, ce qui réduit la taille des backups. Néanmoins, depuis que nous possédons ces machines, nous avons multiplié la fréquence des sauvegardes, afin qu’un incident n’impacte jamais nos usagers. »

Parmi les autres fonctions appréciées par Jean-Paul Poggioli, Cohesity permet de remettre en route des serveurs virtuels directement depuis les sauvegardes. « Grâce à cela, nous avons redémarré un serveur DHCP en temps réel, sans devoir attendre plusieurs heures qu’il soit réinstallé. Aucun de nos utilisateurs n’a été affecté par la panne. »

Concernant la granularité, l’opération de restauration d’une information est devenue si rapide que Jean-Paul Poggioli n’a plus besoin de passer son temps à valider chaque demande. « La restauration est devenue si simple que nous réfléchissons même à la possibilité de la ré-internaliser, pour économiser de l’infogérance. »

A l’avenir, la ville d’Issy-Les-Moulineaux devra envisager une solution pour stocker ses archives. Pour l’heure, les documents réglementaires à conserver sur une longue durée sont peu nombreux, en particulier parce que les facturations sont retransmises aux impôts.

« Néanmoins, nos nouveaux services génèrent des documents avec signature électronique qui n’existent plus qu’en numérique. Nous nous rapprochons des archives nationales pour évaluer les possibilités de les conserver sur le long terme, soit dans un coffre-fort électronique, soit sur un espace de stockage bon marché en cloud souverain ». Il conclut en précisant qu’un tel espace pourrait d’ailleurs être administré depuis l’interface de Cohesity.

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