Monitoring : comment FM Logistic a fiabilisé ses activités

L’entreprise de transport de marchandises veut doter ses clients d’applications toujours plus intelligentes pour le suivi des produits. Mais encore fallait-il pouvoir monitorer le fonctionnement de ces applications elles-mêmes.

Comment s’assurer que les systèmes qui remontent en temps rĂ©el la position d’une marchandise fonctionnent en permanence ? Telle est la problĂ©matique qui s’est posĂ©e Ă  FM Logistic, une entreprise qui assure le transport de marchandises entre les entrepĂ´ts des marques et les derniers de relais de distribution dans quatorze pays d’Europe, d’Asie et d’AmĂ©rique latine. Pour la rĂ©soudre, FM Logistic a fait le choix de s’équiper du logiciel de supervision Centreon. Celui-ci prĂ©vient immĂ©diatement les Ă©quipes de maintenance en cas de panne, oĂą qu’elle arrive dans le système d’information, et rend possible une intervention dans les plus brefs dĂ©lais pour remettre les systèmes en opĂ©ration.

« L’avènement du e-commerce, le commerce omnicanal et les exigences croissantes en matière de dĂ©veloppement durable ont transformĂ© le mĂ©tier de la logistique », raconte Olivier Hamel, responsable de l’architecture technique, du support et de la production pour les 183 sites du groupe.

« Ce qui a changĂ©, c’est la notion de traçabilitĂ© et de temps rĂ©el qui repose sur la disponibilitĂ© de la donnĂ©e et notre capacitĂ© Ă  lui donner de la valeur. Nous devons ĂŞtre en mesure de fournir Ă  nos clients la bonne donnĂ©e au bon moment, afin qu’ils l’intègrent Ă  leur SI et qu’ils la partagent avec leurs clients finaux. En clair, l’IT fait Ă  prĂ©sent partie intĂ©grante de notre offre de services. 

L’enjeu d’apporter des services de suivi qui fonctionnent

En 2021, FM Logistic s’est lancĂ© dans un vaste plan stratĂ©gique qui doit lui permettre de devenir le champion de la « supply chain durable Â». Ce plan stratĂ©gique passe par de nombreuses modernisations : automatisation, robotisation, entrepĂ´ts urbains plus Ă©cologiques, vĂ©hicules Ă©lectriques. Ces Ă©quipements sont tous susceptibles de produire des donnĂ©es en temps rĂ©el et pas uniquement en ce qui concerne la gĂ©olocalisation : elles peuvent servir Ă  prouver la conformitĂ© rĂ©glementaire, Ă  tracer la fraĂ®cheur d’un produit, etc.

L’idée de FM Logistic est de collecter ces données pour les traiter avec des applications d’IA afin d’apporter divers renseignements aux clients. Mais ce déploiement applicatif n’est qu’une partie de l’enjeu.

« Avant mĂŞme de savoir produire des informations en temps rĂ©el pour nos clients, il nous fallait dĂ©jĂ  garantir le bon fonctionnement du SI qui traite ces donnĂ©es et ĂŞtre en mesure de connaĂ®tre la disponibilitĂ© des applications pour nos clients de sorte Ă  leur proposer une bonne expĂ©rience utilisateur », ajoute Olivier Hamel pour expliquer combien un monitoring du SI devenait dès lors critique.

En l’occurrence, le SI à surveiller se compose de 3000 ressources informatiques réparties sur 150 sites. Elles vont des machines virtuelles qui exécutent les applications – de collecte et traitement des données métiers – aux baies de disques – pour les stocker – en passant par toute une succession de switches et de routeurs réseau, notamment ceux qui interconnectent les sites.

Parmi les applications dont le fonctionnement doit être surveillé, on trouve notamment celles qui gèrent les entrepôts et les transports, particulièrement critiques pour la performance globale de FM Logistic.

Centreon pour sa simplicité

Les réflexions sur cette modernisation de l’activité commencent dès les années 2016-2017 et la question d’un outil de monitoring du SI se pose d’emblée.

« Nous avons toujours utilisĂ© des outils de supervision. Ă€ cette date, nous venions d’acheter une solution leader sur le marchĂ©, mais qui Ă©tait compliquĂ©e Ă  mettre en Ĺ“uvre. Il s’agissait d’un conglomĂ©rat d’outils compliquĂ©s Ă  assembler, avec des interfaces diffĂ©rentes pour les parties systèmes et rĂ©seaux. Avec la modernisation de notre SI, notamment en passant par des ressources en cloud, façonner des vues orientĂ©es business Ă©tait devenu impossible. Â»

En 2018, Olivier Hamel et son équipe testent des solutions alternatives plus simples, c’est-à-dire qui ne demandent pas qu’on installe un agent d’observation sur chacune des ressources à monitorer. Les solutions SaaS, vendues pour savoir gérer nativement les ressources en cloud, sont rapidement écartées, car elles sont en vérité assez compliquées à personnaliser. Au bout de trois mois d’essais, c’est finalement la solution de Centreon qui est retenue.

« L’avantage de Centreon est sa simplicitĂ©. Il s’agit juste de rĂ©diger un fichier texte avec les IP ou les noms des machines que l’on souhaite monitorer, d’importer cette liste dans Centreon, de dĂ©finir les mĂ©triques optimales et, ensuite, tout se fait tout seul. Centreon envoie des requĂŞtes SNMP Ă  toutes les machines du rĂ©seau, ou des scripts aux applications et bases de donnĂ©es. Il les envoie avec des intervalles dont nous dĂ©finissons la frĂ©quence, car des dispositifs ont par exemple besoin d’être interrogĂ©s toutes les 5 minutes et d’autres non Â», tĂ©moigne notre interlocuteur.

Consolider différentes alertes techniques en une seule vue métier

La mise en place de la solution prend moins de quatre mois. La seule difficulté consiste à rédiger la liste des ressources et des règles de monitoring. Outre les ordres SNMP, simples, il s’agit par exemple d’écrire les scripts qui interrogent des bases de données, ou qui intègrent les métriques produites en cloud Le logiciel Centreon en lui-même est installé sur trois serveurs au siège de FM Logistic, desquels partent toutes les requêtes pour obtenir des métriques.

Ces serveurs Ă©tant susceptibles d’interroger des sites situĂ©s dans des rĂ©gions plus ou moins Ă©loignĂ©es, ils sont secondĂ©s par des « pullers Â», Ă  savoir des instances dĂ©portĂ©es de Centreon qui font office de nĹ“uds de collecte. Un nĹ“ud de collecte suffit par grande rĂ©gion gĂ©ographique. « Le puller permet d’avoir une souplesse, un Ă©quilibrage dans le flot des requĂŞtes. Il est important que l’architecture de monitoring soit Ă©lastique Â», prĂ©cise Olivier Hamel.

Mais le plus important reste la visualisation de métriques dans un contexte métier, une fonction exécutée par le module BAM de Centreon (Business Activity Monitoring).

« BAM sert Ă  consolider diffĂ©rentes alertes en une seule vue qui permet de comprendre si un service fonctionne ou non. Le design de ces vues est rĂ©alisĂ© mĂ©tier par mĂ©tier afin de connaĂ®tre le niveau d’impact d’un incident sur un service. Ce design peut ĂŞtre très long Ă  faire, car il faut dĂ©finir ce qui est critique et ce qui ne l’est pas, il faut modĂ©liser la manière dont les services fonctionnent. Mais au bout du compte, les mĂ©triques remontĂ©es dans ces vues nous servent Ă  rĂ©parer plus efficacement, ainsi qu’à amĂ©liorer l’existant. »

Ă€ date, l’équipe d’Olivier Hamel a rĂ©alisĂ© 180 vues, dont certaines sont imbriquĂ©es dans d’autres. « Notre but est d’avoir dix grandes vues, une par application critique (entrepĂ´t, transport...) et de les subdiviser en vues techniques, concernant plus particulièrement la connectivitĂ© rĂ©seau ou le fonctionnement des serveurs. Â»

Des décisions prises trois fois plus rapidement

Depuis la mise en place de Centreon, FM Logistic a renforcĂ© son pĂ´le monitoring. « Avant, deux personnes de chez nous surveillaient nos infrastructures de 7h00 Ă  19h00. Mais comme nous souhaitons Ă  prĂ©sent une surveillance en 24/7, nous passons par un prestataire externe qui trie pour nous les faux positifs remontĂ©s par Centreon nous Ă©crit via notre système de ticketing quand une alerte mĂ©rite notre attention. Ă€ ce moment-lĂ , nous regardons l’indicent au travers des vues que nous avons dessinĂ©es. Â»

Dans 95% des cas, les pannes sont Ă©videntes, il s’agit typiquement d’une absence de courant Ă©lectrique. Mais dans les autres cas, cette supervision permet d’élaborer un diagnostic prĂ©cis a posteriori. Â« La vue nous aide Ă  identifier les comportements anormaux des Ă©lĂ©ments, d’investiguer sur celui qui est Ă  la source d’un problème. Â»

Olivier Hamel n’attend pas de recevoir des alertes pour consulter les vues dans Centreon. « Je les regarde aussi pour obtenir rapidement des mĂ©triques mĂ©tier, des graphes quand j’ai une question sur nos infrastructures. Cela me permet d’aller plus vite dans mes dĂ©cisions d’achat, par exemple. J’estime pouvoir mener des rĂ©flexions trois fois plus rapidement qu’à l’époque oĂą nous n’avions pas ces vues. Â»

Il se souvient d’anecdotes lors desquelles Centreon lui a aussi servi Ă  faire de la maintenance prĂ©ventive : « nous avions un jour constatĂ© sur Centreon un fonctionnement anormal au niveau des logs d’Oracle. La vue nous a permis d’approfondir la recherche de la cause et nous avons dĂ©couvert un bug applicatif. Si nous ne l’avions pas identifiĂ© Ă  ce moment-lĂ , nous aurions eu une panne. Â»

« Avant, nous pouvions arriver le lundi matin et constater qu’une panne avait eu lieu durant le week-end. Depuis que nous avons dĂ©ployĂ© Centreon, cela n’est plus jamais arrivĂ© Â», conclut-il.

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