Stanislas de Bentzmann, Devoteam : "le rachat de Danet ? Un risque calculé"

Jusqu'alors absent du premier marché IT européen, l'Allemagne, Devoteam a profité de la crise pour mettre la main sur une société de 400 personnes réalisant 46 millions d'euros de chiffre d'affaires, Danet. Ce qui fera de l'Allemagne la seconde géographie du groupe, avec 8 % de l'activité. Stanislas de Bentzmann, co-président du directoire de la SSII, revient sur cette opération.

sdebentzmannVoici plusieurs années que vous visiez une implantation en Allemagne. Pourquoi la situation se débloque-t-elle, alors que les situations de crise sont souvent présentées comme peu propices aux acquisitions ?

Stanislas de Bentzmann : Ca fait effectivement trois ou quatre ans que nous cherchions à faire une acquisition sur le premier marché IT d'Europe. Mais nous avions fini par renoncer car il y avait peu de cibles intéressantes, et elles étaient trop chères. Avec Danet, nous avons trouvé une acquisition de taille intéressante (la société germanique compte 400 personnes, ndlr), à un prix convenable et sur des métiers qui nous concernent.

Pour Deutsche Télékom (un des deux actionnaires de référence du groupe, ndlr), c'est une petite opération (l'opérateur ne posséde que 20 % de Danet). La volonté de vendre émane plutôt de l'actionnaire principal, la société de services américaine SAIC, qui cherchait à se désengager d'Allemagne. C'était la volonté stratégique du groupe. Pour eux, la partie financière n'était pas la plus importante.

En ce qui concerne Devoteam, je pense que la crise actuelle est une bonne période pour prendre un certain nombre de risques calculés.

Quel est l'état de la société que vous rachetez aujourd'hui ?

S. de B. : Danet est en légère décélération actuellement. La société dispose d'une belle expertise - notamment dans les télécoms où elle réalise près de 70 % de son chiffre d'affaires -, mais ne connaît pas un gros développement commercial.

Quel est votre plan pour dynamiser ce qui appelé à devenir votre filiale allemande ?

S. de B. : Pour nos filiales, notre stratégie peut se résumer à un ratio : 80/20. Soit 80 % de stratégie locale, basée sur les forces propres de la filiale, et 20 % du chiffre réalisé avec des offres du groupe, via des mécanismes d'échange d'expertises et de répartition des profits. Dans la partie télécoms, nous amènerons nos offres autour de l'IPTV ou des NGN (Next Generation Network ou réseau de nouvelle génération, ndlr). Côté IT, nous apporterons notre expertise autour des architectures d'entreprise, et renforcerons leur activité autour de l'ITSM (gestion des services, ndlr) ou de la sécurité.

A l'inverse, en amenant son expertise dans le billing (facturation, ndlr), Danet complète notre offre actuelle dans les télécoms.

En savoir plus : lire la précédente interview de Stanislas de Bentzmann (mai 2008).

Pour approfondir sur SSII, ESN

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